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samedi, 09 février 2019

La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine

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La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine

par James Petras

Article original de James Petras, publié le 8 janvier 2019 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr  


Les États-Unis adoptent un régime voué à l’échec et menacent l’économie la plus dynamique du monde. Le président Trump a fait l’éloge du président brésilien nouvellement élu, Jair Bolsonaro, et promet de promouvoir des liens économiques, politiques, sociaux et culturels étroits avec lui. En revanche, le régime Trump s’est engagé à démanteler le modèle de croissance de la Chine, à imposer des sanctions sévères et généralisées et à promouvoir la division et la fragmentation de la Chine élargie.
 

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Le choix des alliés et des ennemis de Washington repose sur une conception étroite et à court terme des avantages et des pertes stratégiques.

Dans cet article, nous discuterons des raisons pour lesquelles les relations américano-brésiliennes s’inscrivent dans la poursuite de la domination mondiale de Washington et pourquoi Washington craint la croissance dynamique et le défi d’une Chine indépendante et compétitive.

Le Brésil à la recherche d’un Patron

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a annoncé, dès le premier jour, un programme visant à inverser près d’un siècle de croissance économique dirigée par l’État. Il a annoncé la privatisation de l’ensemble du secteur public, y compris les activités stratégiques quelles soient financières ; bancaires ; minières : d’infrastructure ; de transport ; énergétiques ou manufacturières. De plus, cette vente en masse va donner la priorité aux sociétés multinationales étrangères. Les régimes civils et militaires autoritaires précédents protégeaient les entreprises nationalisées dans le cadre d’alliances tripartites comprenant des entreprises privées étrangères, étatiques et nationales.

Contrairement aux précédents régimes civils élus qui s’efforçaient – pas toujours avec succès – d’augmenter les pensions, les salaires et le niveau de vie et de faire reconnaître la législation du travail, le Président Bolsonaro a promis de licencier des milliers d’employés du secteur public, de réduire les pensions et de relever l’âge de la retraite tout en abaissant les traitements et salaires afin de faire baisser les coûts et augmenter les profits pour les détenteurs de capitaux.

Le Président Bolsonaro promet d’inverser la réforme agraire, d’expulser, d’arrêter et d’agresser les familles paysannes afin de renforcer les propriétaires terriens et d’encourager les investisseurs étrangers à les remplacer. La déforestation de l’Amazonie et son transfert aux barons du bétail et aux spéculateurs fonciers entraîneront la saisie de millions d’hectares de terres indigènes.
 

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En matière de politique étrangère, le nouveau régime brésilien s’engage à suivre la politique américaine sur chaque question stratégique : Le Brésil soutient les attaques économiques de Trump contre la Chine, soutient l’accaparement des terres d’Israël au Moyen-Orient (y compris le transfert de sa capitale à Jérusalem), soutient les complots américains de boycott et les politiques visant à renverser les gouvernements de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Pour la première fois, le Brésil a offert des bases militaires au Pentagone et des forces militaires pour toute invasion ou guerre à venir.

La célébration de la remise gratuite des ressources et des richesses par le président Bolsonaro et de l’abandon de souveraineté est célébrée dans les pages du Financial Times, du Washington Post et du New York Times qui prédisent une période de croissance, d’investissement et de reprise – si le régime a le « courage » d’imposer sa trahison.

Comme cela s’est produit lors de nombreuses expériences récentes de changement de régime néolibéral de droite en Argentine, au Mexique, en Colombie et en Équateur, les journalistes et experts des pages financières ont laissé leur dogme idéologique les aveugler face à d’éventuels pièges et crises.

Les politiques économiques du régime Bolsonaro ignorent le fait qu’elles dépendent des exportations agro-minérales vers la Chine et qu’elles sont en concurrence avec les exportations américaines… Les élites agro-industrielles brésiliennes vont s’indigner du changement de partenaires commerciaux… Elles s’opposeront, vaincront et mineront la campagne anti-Chinoise de Bolsonaro s’il ose persister.
Les investisseurs étrangers prendront le contrôle d’entreprises publiques, mais il est peu probable qu’ils puisse accroitre la production en raison de la forte réduction de l’emploi, des salaires et des traitements, à mesure que le marché de la consommation va chuter.

Les banques peuvent accorder des prêts, mais exigent des taux d’intérêt élevés pour des « risques » élevés, d’autant plus que le gouvernement sera confronté à une opposition sociale accrue de la part des syndicats et des mouvements sociaux, et à une violence accrue par la militarisation du contrôle de la société.

Bolsonaro n’a pas de majorité au Congrès, qui dépend du soutien électoral de millions de fonctionnaires, de salariés, de retraités et de minorités raciales et de genre. L’alliance du Congrès sera difficile sans corruption et sans compromis… Le cabinet de Bolsonaro comprend plusieurs ministres clés qui font l’objet d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent. Sa rhétorique anti-corruption s’évanouira face aux enquêtes judiciaires et aux révélations.
 

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Il est peu probable que le Brésil fournisse des forces militaires significatives pour les aventures militaires régionales ou internationales des États-Unis. Les accords militaires avec les États-Unis n’auront que peu de poids face à la profonde agitation intérieure.

Les politiques néolibérales de Bolsanaro vont creuser les inégalités, en particulier parmi les cinquante millions de personnes qui sont récemment sorties de la pauvreté. La prise de contrôle du Brésil par les États-Unis enrichira Wall Street qui prendra l’argent et s’enfuira, laissant les États-Unis faire face à la colère et au rejet d’un allié dépouillé.

Les États-Unis face à la Chine

Contrairement au Brésil, la Chine n’est pas prête à se soumettre au pillage économique et à renoncer à sa souveraineté. La Chine suit sa propre stratégie à long terme qui se concentre sur le développement des secteurs les plus avancés de l’économie – y compris l’électronique de pointe et les technologies de communication.

Les chercheurs chinois produisent déjà plus de brevets et d’articles scientifiques référencés que les États-Unis. Ils diplôment plus d’ingénieurs, de chercheurs de pointe et de scientifiques innovateurs que les États-Unis, grâce à des niveaux élevés de financement de l’État. La Chine, avec un taux d’investissement de plus de 44 % en 2017, surpasse de loin les États-Unis. La Chine a progressé, passant d’exportations à faible valeur ajoutée à des exportations à forte valeur ajoutée, y compris des voitures électriques à des prix compétitifs. Par exemple, les i-phones chinois font concurrence à Apple en termes de prix et de qualité.

La Chine a ouvert son économie aux multinationales américaines en échange de l’accès à une technologie de pointe, ce que Washington appelle des saisies « forcées ».

La Chine a encouragé la conclusion d’accords multilatéraux sur le commerce et l’investissement y compris avec plus de 60 pays dans le cadre d’accords à grande échelle et à long terme sur les infrastructures en Asie et en Afrique.

Au lieu de suivre l’exemple économique de la Chine, Washington se plaint du commerce déloyal, du vol technologique, des restrictions du marché et des contraintes étatiques sur les investissements privés.

La Chine offre à Washington des possibilités à long terme d’améliorer sa performance économique et sociale – si Washington reconnaît que la concurrence chinoise est une incitation positive. Au lieu d’investir massivement dans la modernisation et la promotion du secteur des exportations, Washington s’est tournée vers des menaces militaires, des sanctions économiques et des droits de douane qui protègent les secteurs industriels américains obsolètes. Au lieu de négocier pour des marchés avec une Chine indépendante, Washington prend le contrôle de régimes vassaux comme celui du Brésil sous le gouvernement du président nouvellement élu Jair Bolsonaro, qui compte lui sur le contrôle économique et les prises de contrôle américains.

Les États-Unis peuvent facilement dominer le Brésil pour des gains à court terme – profits, marchés et ressources, mais le modèle brésilien n’est ni viable ni durable. En revanche, les États-Unis doivent négocier, discuter et accepter des accords concurrentiels réciproques avec la Chine… Le résultat final de la coopération avec la Chine permettrait aux États-Unis d’apprendre et de se développer d’une manière durable.

Conclusion

Pourquoi les États-Unis ont-ils choisi la voie de contrôler un Brésil rétrograde et de négliger le rôle d’une future nation leader ?

Fondamentalement, les États-Unis sont structurellement ancrés dans un système politique fortement militarisé qui est guidé par la quête de la domination mondiale – « l’impérialisme ». Les États-Unis ne veulent pas concurrencer une Chine innovante, ils cherchent à contraindre la Chine à démanteler les institutions, les politiques et les priorités qui font sa grandeur.

Washington exige que la Chine renonce à l’autonomie relative de l’État, augmente la pénétration de ses secteurs stratégiques par les États-Unis et s’appuie sur des banquiers et des universitaires adeptes du marché libre. La politique économique américaine est façonnée par des banquiers, des spéculateurs corrompus et des lobbyistes qui défendent des intérêts régionaux particuliers, y compris des régimes comme Israël. La politique économique de la Chine est façonnée par des intérêts industriels, guidés par les objectifs stratégiques de l’autorité d’un État centralisé, capable et désireux d’arrêter des centaines de hauts fonctionnaires à la volée.

Les États-Unis ne peuvent pas contenir la trajectoire ascendante de la Chine avec un encerclement militaire – parce que la stratégie économique de Pékin neutralise les bases militaires américaines et défait les contraintes douanières par la diversification de nouveaux accords commerciaux majeurs. Par exemple, la Chine négocie avec l’Inde pour augmenter considérablement les importations de produits agricoles, y compris le riz, le sucre, le lait, la farine de soja et le coton. L’Inde a actuellement un déficit commercial important avec la Chine, en particulier les machines et les produits industriels et est désireuse de remplacer les exportateurs américains. La Chine a conclu d’importants accords commerciaux et d’investissement en Asie du Sud-Est, Corée du Sud, Japon, Pakistan, Russie et Australie ainsi que dans les pays africains et d’Amérique latine (Brésil et Argentine) et au Moyen-Orient (Iran, Irak et Israël).

Les États-Unis n’ont que peu d’influence pour « contenir » la Chine, même dans les secteurs de haute technologie, car la Chine est moins dépendante du savoir-faire américain. Washington a conclu des accords avec la Chine, augmentant les exportations de voitures et de divertissements ; la Chine peut facilement accepter d’appliquer des mesures de lutte contre le « vol de propriété intellectuelle », d’autant plus que ce n’est plus un facteur important puisque la plupart des innovations chinoises sont créées au niveau national. De plus, les grandes entreprises et Wall Street exigent que le régime Trump parvienne à un accord d’ouverture des marchés avec la Chine et ignore ses ennemis autarciques.
Compte tenu de la vigueur soutenue de l’économie chinoise (6,5 % du PIB en 2018), de l’importance accrue accordée à l’expansion des services sociaux, du marché de la consommation et de l’assouplissement du crédit, les politiques douanières coercitives de Trump sont condamnées et les menaces militaires ne feront qu’encourager la Chine à étendre et à améliorer ses programmes militaires de défense et spatiaux.

Quels que soient les accords commerciaux temporaires et limités qui découleront des négociations entre les États-Unis et la Chine, le régime Trump poursuivra son programme impérial unipolaire de contrôle de régimes vassaux, comme le Brésil, et de lutte contre la Chine.

L’avenir appartient à une Chine indépendante, innovante et compétitive, et non à des régimes vassalisés, militarisés et soumis comme le Brésil.

James Petras

vendredi, 08 février 2019

Les sanctions sont une forme de guerre contre les peuples

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Les sanctions sont une forme de guerre contre les peuples

Par B.
Paru sur Moon of Alabama sous le titre Sanctions Are Wars Against Peoples

Ex: http://www.entelekheia.fr


Un ancien rapporteur de l’ONU affirme que les nombreuses sanctions américaines (pdf) contre le Venezuela sont dévastatrices et illégales :

M. De Zayas, ancien secrétaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) et expert en droit international, a accordé une interview au journal The Independent quelque mois après la présentation de son rapport sur le Venezuela au CDH. Il a dit que le rapport qu’il avait présenté en septembre dernier avait été ignoré par l’ONU et n’avait pas suscité le débat public qu’il méritait.

 « Les sanctions tuent », a-t-il déclaré à The Independent, ajoutant que les sanctions contre le Venezuela frappent plus durement les personnes les plus pauvres de la société, causent clairement la mort du fait du manque de nourriture et de médicaments, conduisent à des violations des droits humains et visent à imposer des changements économiques dans une « démocratie sœur ».

 Lors de sa mission d’enquête dans le pays fin 2017, il a constaté que la dépendance excessive du pays au pétrole, la mauvaise gouvernance et la corruption avaient durement frappé l’économie vénézuélienne, mais il a déclaré que la « guerre économique » pratiquée par les États-Unis, l’UE et le Canada étaient des facteurs importants de la crise économique.

Les quatre facteurs – pétrole, mauvaise gouvernance, corruption et sanctions – ne sont pas sans rapport entre eux. Le fait que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde en fait une cible pour l’impérialisme américain. Pas simplement pour « s’emparer de leur pétrole » comme le veut Trump, mais pour des raisons géopolitiques, comme Andrew Korybko l’explique :

En plus d’assurer un contrôle géopolitique total sur le bassin des Caraïbes et de mener un combat idéologique contre le socialisme, les Etats-Unis veulent avoir assez d’influence sur le Venezuela pour l’intégrer dans une structure de type OPEP pour combattre l’accord OPEP+ russo-saoudien, exactement comme je l’avais prédit fin 2016 quand j’avais parlé de  la formation du cartel des « Pays nord-américains-sud-américains exportateurs de pétrole « . Cette entité fonctionnerait comme la composante énergétique de la « forteresse américaine » et pourrait exercer, sur le long terme, une grande pression sur le marché pétrolier international aux dépens de la Russie et de l’Arabie saoudite.

 La dépendance excessive du Venezuela à l’extraction d’une seule ressource a également favorisé la mauvaise gouvernance. Hugo Chavez est devenu président du Venezuela en 1998. Entre cette date et 2014, les prix du pétrole n’ont jamais cessé d’augmenter. Lorsque l’augmentation des prix garantit un revenu décent, on ne ressent pas le besoin de se soucier de l’efficacité du gouvernement, ni de développer d’autres industries.

Toutes les administrations américaines depuis George W. Bush ont introduit des sanctions supplémentaires contre le Venezuela. Les pires sont les sanctions financières qui rendent l’achat des importations nécessaires extrêmement difficile. Tous les États qui ont fait l’objet de telles sanctions, l’Irak sous Saddam Hussein, la Corée du Nord, l’Iran, la Syrie et le Venezuela essaient de les contourner. La contrebande, à laquelle les gouvernements s’opposent habituellement, devient soudainement une nécessité. Les hommes d’affaires ou les officiers militaires en qui le gouvernement a confiance peuvent construire des monopoles s’ils sont en mesure d’importer des marchandises sanctionnées. Le risque pour ces personnes est souvent élevé, mais la récompense l’est aussi. La position de monopole leur permet d’exiger des profits exorbitants. Tous les pays souffrent de corruption politique, mais les sanctions tendent à l’augmenter exponentiellement.

Un ami du professeur Landis décrit ce phénomène à propos de la Syrie :

Joshua Landis @joshua_landis – 22:17 utc – 27 jan 2019

 Au sujet des sanctions syriennes en tant qu’outil pour punir ou affaiblir le régime syrien, un ami syrien, dont la famille élargie s’intéresse depuis longtemps aux routes de contrebande en Syrie, a alerté sur le fait qu’elles ne font que renforcer et enrichir les gros bonnets du régime.

 « Un résultat ironique et que je ne peux pas mentionner dans mes articles, c’est que les sanctions ont engendré une augmentation de la contrebande. Les contrebandiers n’ont jamais gagné autant d’argent qu’aujourd’hui. Qui sont ces contrebandiers ? les figures du régime, leurs parents et leurs amis. Les sanctions leur permettent d’accumuler des richesses dont ils n’avaient jamais rêvé.

 « Leur influence s’est accrue. Il est devenu impossible d’exporter même une seule paire de chaussures sans payer l’agent de sécurité de la 4e Division pour obtenir un permis d’exportation ou d’importation de la Chine. Il ne suffit pas de les payer une fois, il faut les payer deux fois, et c’est la même chose pour la douane.

 « Non seulement les sanctions sont inefficaces et affectent principalement les civils, mais elles renforcent et enrichissent directement les tenants du régime. Regardez la liste des sanctions, ceux qui sont sur la liste étaient tous millionnaires avant 2011, maintenant ils sont milliardaires.

 Les sanctions entraînent toujours une hausse des prix et de l’inflation dans le pays visé. Elles détruisent la classe moyenne et sont dévastatrices pour les pauvres :

Le résultat, a déclaré l’homme d’affaires Naji Adeeb, basé à Damas, est que les propriétaires d’entreprises sont punis pendant que les proches associés de l’État, y compris ceux qui sont nommés dans les sanctions, concluent des accords de centaines de millions de dollars.

 « Il faut beaucoup plus de ressources pour faire beaucoup moins de choses, et si vous réalisez une transaction aujourd’hui, vous ne savez pas si vous pourrez la renouveler dans un mois, » dit Adeeb. « C’est un contexte dans lequel seuls les escrocs et la mafia peuvent prospérer. »

 Les États-Unis accusent le gouvernement du Venezuela d’être corrompu. Ils déplorent que 2 millions de personnes aient fui le pays. Mais ces phénomènes sont en grande partie les conséquences de la guerre économique qu’ils mènent contre le pays.

Les sanctions ne peuvent atteindre leur objectif que lorsque l’entité visée peut changer son fonctionnement et obtenir ainsi un allègement des sanctions. Mais les sanctions contre l’Irak, l’Iran, la Syrie et le Venezuela étaient ou sont toutes destinées à provoquer un changement de régime. Il faudrait que les responsables de ces pays se suicident, ou du moins renoncent à leurs positions, pour obtenir un allégement des sanctions. Ils n’ont aucune raison de le faire. De vastes sanctions contre un pays rendent la population plus dépendante de son gouvernement. Elles permettent aux responsables d’augmenter leur pouvoir.

Il est donc évident que ces sanctions sont destinées à détruire des pays, et n’ont rien à voir avec les « droits de l’homme », la « démocratie » ou même le « changement de régime ». Ce sont des guerres d’agression par d’autres moyens :

Les sanctions américaines sont illégales en vertu du droit international parce qu’elles n’ont pas été approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré M. de Zayas, expert en droit international et ancien avocat principal du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

 « Les sanctions économiques et les blocus actuels sont comparables aux sièges médiévaux des villes.

 « Les sanctions du XXIe siècle tentent de mettre à genoux non seulement des villes, mais aussi des pays souverains », a écrit M. de Zayas dans son rapport.

Les sièges et les sanctions à eux seuls permettent rarement d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Les sièges médiévaux se terminaient généralement soit par le retrait de l’attaquant, soit par l’assaut et le pillage de la ville. Les sièges et les sanctions sont les moyens « d’affaiblir » la cible, pour avoir moins de mal à l’attaquer ensuite. Pendant treize ans, des sanctions très brutales ont été imposées à l’Irak. Il a quand même fallu une guerre à grande échelle pour faire tomber Saddam Hussein. Et la guerre ne s’est même pas arrêtée là.

Traduction Dominique Muselet
Photo Pixabay : Vendeur de rue, Maracaïbo, Venezuela

jeudi, 07 février 2019

‘Europese (Dis)Unie wankelt, energie zekerheid moet boven klimaatbeleid worden gesteld’

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‘Europese (Dis)Unie wankelt, energie zekerheid moet boven klimaatbeleid worden gesteld’

Topman CEII Research: ‘De euro is een verderfelijk beest, de EU het Vierde Rijk, en de Eurozone de zwakste schakel in wereldeconomie’ 

 
Politici en media praten er niet over (en doen alsof alles weer goed gaat), maar het komt wel degelijk steeds dichterbij: een onvermijdelijke nieuwe (systeem)crisis in de eurozone en de EU. (Afbeelding: Getty Images (2)).

De oprichter en hoofdredacteur van Capitalist Exploits Independent Investment Research laat in een ‘special insider’ rapport geen spaan heel van de EU en de eurozone. Chris MacIntosh adviseert zijn klanten en andere beleggers en investeerders om hun euro-belangen van de hand te doen, want 2019 wordt volgens hem het jaar dat de EU verder aan het wankelen zal worden gebracht, wat in de jaren erna op een enorme systeemcrisis zal uitlopen die ons werelddeel opnieuw op zijn grondvesten zal doen schudden. Hierdoor zal er al snel geen geld meer zijn voor (het voor de burgers extreem kostbare, maar totaal onzinnige) CO2/klimaatbeleid, want honderden miljoenen Europeanen zullen al moeite genoeg moeten doen om te kunnen blijven eten en zich warm te houden.

De eurozone komt in gevaarlijk water terecht, schrijft MacIntosh, en dat is vooral te danken aan de torenhoog opgestapelde schuldenlast en de afzwakking van de Chinese economische groei. ‘Het is surrealistisch dat als we naar het oorspronkelijke doel van de EU kijken, het onmogelijk is dat vandaag nog te herkennen.’

De economische opbouw na WO-2 en de oprichting van de EEG zorgden voor een ongekende welvaartsexplosie. De Europese landen voerden levendige handel met elkaar, maar behielden hun soevereiniteit, grenzen en douane, en vooral hun eigen cultuur, tradities en identiteit. Landen met traditioneel zwakker financieel beleid zoals Italië konden hun eigen munt afwaarderen om concurrerend te blijven.

‘Een verderfelijk beest’

Na deze periode van geweldige bloei werd er echter een even overmoedige als kapitale fout gemaakt door ongekozen technocratische ideologen aan het roer te zetten die de politieke, economische en financiële macht begonnen te centraliseren in Brussel. Erger nog was dat ze van die succesvol opererende onafhankelijke natiestaten één grote grenzenloze smeltkroes wilden maken. Daarom werd de euro ingevoerd en werd –aanvankelijk heimelijk, later openlijk- besloten om van Europa een massa immigratie continent voor de Derde Wereld te maken.

‘Een verderfelijk beest,’ noemt de financiële expert de euro dan ook. De Europese eenheidsmunt is structureel dermate verkeerd opgezet dat zijn totale instorting van meet af aan was ingebouwd. Enkel de vraag wanneer dat gaat gebeuren blijft (nog) onbeantwoord.

Sterke landen financierden feitelijk hun eigen export naar zwakkere broeders

Grootste nagel aan de doodskist van de eurozone is de bedrieglijke groei van exportkampioen Duitsland (waar Nederland flink op meegelift heeft). De zwakkere lidstaten, met name Portugal, Italië, Ierland, Griekenland en Spanje, konden dankzij de euro plotseling voor veel lagere rente aan (staats)leningen komen. Met dat geld financierden deze landen hun import uit de degelijkere noordelijke landen, en daarnaast hun vaak veel te royale sociale paradijsjes.

Deze zwakkere PIIGS landen bouwden hierdoor enorme handels- en begrotingstekorten op, en hun staatsschulden stegen explosief. Deze onbalans werd na de crisis van 2008 niet permanent hersteld, maar nam na een kleine correctie al snel weer verder toe. De PIIGS kwamen daarom in grote problemen terecht, want door het invoeren van de euro konden ze hun eigen valuta niet langer afwaarderen om zo hun export weer goedkoper en aantrekkelijker te maken.

De naïeve, cruciale denkfout van alle eurofielen dat de zwakkere broeders uit zichzelf meer discipline zouden tonen, gekoppeld aan de kunstmatige economische groei die werd veroorzaakt door de fors gestegen interne handel en later feitelijk uitsluitend door het (bijna) nul rentebeleid van de ECB, zal de hele muntunie uiteindelijk fataal worden, zo denkt niet alleen MacIntosh, maar met hem een heel leger aan andere professionele analisten.

‘Alleen academici konden zo onvoorstelbaar dom zijn’

Door de financiële markten en bankensector te overspoelen met goedkoop geld ‘kocht’ de ECB hen feitelijk uit, waardoor dit bedrag op de balans opliep van € 125 miljard naar € 1800 miljard. Dat is echter bijna uitsluitend terecht gekomen bij de bankensector, en niet of nauwelijks bij de gewone man. ‘Het interventionistische gecentraliseerde economische systeem van Brussel heeft de dagelijkse economie geremd, want met een verstikkende bureaucratie kun je geen economische groei creëren.’

‘We zijn ver voorbij het punt van wat er gedaan had moeten worden,’ schrijft de specialist. ‘Denk aan de Griekse schuldencrisis. Griekenland beloofde te bezuinigen (wat nog nooit heeft gewerkt en nooit zal werken), en de EU beloofde financiële hulp om het probleem ‘op te lossen’... Maar diepe structurele problemen kunnen niet worden opgelost door het geven van goedkope kredieten aan een zwaar in de schulden gestoken land, net zomin als aan een junkie nog een shot kan worden geven om zijn verslaving te genezen. Dit is zo onvoorstelbaar dom dat alleen academici dit hadden kunnen bedenken.’

Moeten Duitsland en Nederland ten koste van zichzelf de eurozone redden?

Daarom komt er onvermijdelijk een nieuwe Europese bankencrisis aan, en zullen Duitsland, Nederland en nog een paar financieel gezondere landen de weinig benijdenswaardige taak krijgen om de zwakkere lidstaten te ‘redden’ om de eurozone en EU intact te houden. Let wel: het gaat hier om minimaal vele honderden miljarden euro’s: zo hebben de Duitse banken zo’n € 220 miljard aan obligaties van andere eurozone lidstaten op hun balansen staan. Deze en andere banken zullen alleen door ingrijpen van de overheden (lees: met belastinggeld) overeind gehouden kunnen worden.

Probleem is dat het moment dat zelfs Duitsland en Nederland niet meer in staat zijn de eurozone te redden snel dichterbij komt. Het is sowieso de vraag of de Duitsers en Nederlanders niet massaal hun eigen Gele Hesjes opstand beginnen als hen wordt gevraagd hun toch al flink onder druk staande welvaart verder op te geven en over te hevelen naar Brussel en de zuidelijke schuldenlanden, zodat de eurozone en EU overeind kunnen worden gehouden.

‘Niemand kan nog twijfelen aan dictatoriale aard van het beest in Brussel’

De crisis die Europa wacht volgens MacIntosh ‘wel eens een hele nare worden, en op iets uitlopen waar we ons nu zelfs nog geen voorstelling kunnen maken.’ In dit verband wijst hij op de totalitaire wijze waarop de EU in 2012 de Italiaanse premier Berlusconi feitelijk afzette en verving door zijn eigen technocratische marionet. In de rest van de wereld heet zoiets een staatsgreep, maar niet in de EU. ‘Dit was het meest gevaarlijke moment van het afgelopen decennium. En waarom? Omdat de criminelen in Brussel erdoor werden aangemoedigd. Toen wisten ze dat ze de lidstaten konden controleren en hun wil konden opleggen.’

‘Als iemand al twijfelde aan de ware bedoelingen en dictatoriale aard van het beest dat in Brussel groeit, dan zou wat er in 2012 in Italië gebeurde voor altijd aan alle twijfel een einde moeten maken. Deze actie was bedoeld als een zeer duidelijke waarschuwing aan alle lidstaten: werk ons niet tegen want wij zijn het Vierde Rijk, en deze keer hebben wij geen troepen met zwarte laarzen nodig om jullie eronder te krijgen. Wij kunnen en zullen jullie in onze pakken met stropdassen en met onze glimmende schoenen neerhalen.’

EU wil Groot Brittannië tot afschrikwekkend voorbeeld maken

De Britten kozen nog net op tijd om ‘het beest’ te verlaten. Hoewel? Brussel lijkt er achter de schermen met succes aan te werken dat Groot Brittannië economisch zo’n grote klap krijgt, dat het land als afschrikwekkend voorbeeld moet gaan dienen om alle anti-EU bewegingen en partijen de kiezerswind uit de zeilen te nemen. En anders zullen de almaar strenger wordende censuurwetten de laatste vrij geuite andere meningen in Europa wel de mond snoeren.

Gele Hesjes doen het tijd keren

Desondanks ‘is het politieke tij aan het keren,’ en dat is voor een groot deel te danken aan de Gele Hesjes in Frankrijk, die dit weekend voor de 12e achtereenvolgende keer massaal de straten op zijn gegaan. ‘Stelletje boeren,’ lijkt men in Parijs en Brussel te denken. ‘Ze worden zo kwaad als hun manier van leven op zijn kop wordt gezet en hun cultuur (met massa immigratie) wordt vernietigd. Naar de hel met die armzalige massa!’

Maar ‘hoe langer de glimmende schoenen erin slagen de macht te behouden, des te groter wordt de inefficiëntie van de eurozone, en des te groter ook de angst van de massa. En wees ervan verzekerd dat hoe erger de situatie wordt, des te drastischer de reactie zal zijn die door het volk wordt geëist. En die rol zal absoluut zeker door iemand worden ingevuld.’

Duitsland en Frankrijk maken samen met Brussel de dienst uit

Brussel maakt samen met Duitsland en Frankrijk de dienst uit in de EU, en de rest heeft maar te gehoorzamen. Bondskanselier Angela Merkel eiste onlangs nog maar eens dat de lidstaten ‘bereid moeten zijn hun soevereiniteit op te geven’. President Emanuel Macron noemde het groeiende nationalisme in Europa zelfs ‘verraad, en het tegenovergestelde van patriottisme.’ Oftewel: als wij zeggen dat rood in werkelijkheid groen is, dan hebben jullie dat maar te slikken.

Onthutsend recent voorbeeld was de ‘uitzondering’ die Frankrijk van Brussel kreeg om het begrotingstekort tot boven de 3% te laten stijgen, terwijl Italië juist met de hardste represailles werd bedreigd omdat het zijn tekort tot een flintertje boven de vastgestelde grens van 2% wilde laten stijgen. Alle EU-landen zijn gelijk, maar twee landen zijn meer gelijk dan de andere.

Italexit veel serieuzere optie dan wordt toegegeven

Volgens MacIntosh is de eventuele uittreding van Italië uit de eurozone (‘Italexit’ of ‘Italeave’) een veel serieuzere optie dan officieel wordt toegegeven. Als de populistische Italiaanse regering hiertoe zou besluiten en vervolgens weer de lira invoert, zoals onlangs openlijk op een conferentie van regeringspartij M5S werd besproken, kan Duitsland fluiten naar zijn aan Italië uitgeleende miljarden. ‘Daarom denken wij dat iedereen die nu nog in Europese staatsobligaties investeert... met langdurige verliezen te maken krijgt.’

‘Kapitaal begint al uit Europa weg te lekken’

Tot aan de grote crash, of series crashes, zullen de uitgaven van de meeste eurozone lidstaten blijven toenemen, en zal langzaam maar zeker in steeds meer lidstaten de discussie op gang komen of het niet beter is de gedoemde muntunie, of net als de Britten de complete EU, te verlaten. ‘Nu al lekt er kapitaal weg uit Europa,’ waarschuwt MacIntosh. ‘Dat lek wordt een stroom en dan een stortvloed. Brussel zal alles doen om dit te voorkomen, zoals de invoering van allerlei kapitaalcontroles, maar dat zal het niet kunnen stoppen.’

Klimaatbeleid de prullenbak in, zekerheid energievoorziening gaat voor

‘Europa’s energievoorziening zal in het licht van de binnenlandse veiligheid dramatisch veranderen. Lidstaten zullen hun nationale belang weer voorop gaan stellen... En het is gebeurd met ‘groen’. Vergeet het klimaatbeleid van de afgelopen 2 decennia maar... Trump liet met het opzeggen van het klimaatverdrag van Parijs zien hoe het verder moet. Verwacht dat Europese leiders hetzelfde gaan doen om de energie zekerheid van hun land te herstellen. Dus u kunt CO2 emissies en beestjes zoals de roodgevlekte bosuil gewoon vergeten. Als het erop aankomt zal politieke (en energie) veiligheid voorrang krijgen.’

Dat betekent dat extreem kostbare, welvaart vernietigende klimaatakkoorden zoals in Nederland zijn gesloten in de prullenbak zullen verdwijnen, en daarmee ook alle plannen voor nog grotere windmolens en het afsluiten van de bevolking van het goedkope en betrouwbare aardgas. De komende crisis zal namelijk zó ernstig zijn, dat de meeste overgebleven financiële middelen zullen moeten worden aangewend om de bevolking te kunnen blijven voeden en verwarmen, zodat er een niet nog veel grotere opstand ontstaat.

Tot slot zal de politieke, economische en maatschappelijke chaos de Europese landen ertoe aanzetten om hun legers en militaire middelen fors te versterken (1). Met een beetje pech dreigen de totalitaire eurocraten met hun ‘Vierde Rijk’ dan exact dat te veroorzaken wat na de Tweede Wereldoorlog juist definitief tot het verleden moest behoren: oorlog.

Xander

(1) Capitalist Exploits
(2) Afbeelding: Getty Images (vrij voor redactioneel, niet commercieel gebruik) 

samedi, 02 février 2019

Geopolítica, de la bipolaridad a la multilateralidad

Salvador González Briceño

Ex: http://www.elespiadigital.com 

La crisis de los poderes mundiales de la posguerra fría, como base de la geopolítica crítica: SGB

La geopolítica mutó, para bien, porque perdió su carácter imperialista cuando que se le terminó el piso de la bipolaridad en la posguerra fría. Como método para entender el mundo desde las potencias, la geopolítica se abrió paso proponiendo conocer de la importancia de la geografía, física y humana, de la política y los estados en las relaciones internacionales. Es decir, en las relaciones de poder.

La geopolítica surgió en 1900 cuando el primer pensador, Rudolf Kjellén, la propuso en su libro Introducción a la geografía sueca. Pronto sería puesta a prueba durante las guerras mundiales del siglo XX, cuando las potencias se dieron a la guerra. Vendrían otros estrategas, como Mackinder y Haushofer entre otros, a complementar lo que luego se conocería como la geopolítica tradicional o clásica.

Luego entonces, la geopolítica fue adoptada desde los centros de poder mundial, para atender sus necesidades como países involucrados en la confrontación violenta, poniendo a prueba sus armamentos, su potencial, su estatus con respecto a lo demás, en aras del dominio del resto del mundo.

La geopolítica la utilizaron tanto la Alemania nazi de Hitler, como la Bretaña imperial de Churchill, la Francia de De Gaulle, los Estados Unidos de Roosevelt o la URSS de Stalin, con sus maquinarias de guerra más feroces de su tiempo, además que aceleraron sus industrias militares o la industria en su rama militar.

En los tiempos de la guerra entre las potencias desarrolladas —I Guerra Mundial y II Guerra Mundial—, se daba el tránsito del capitalismo al imperialismo, con ansias expansionistas de reparto territorial en amplias zonas de control probable, tanto de países enteros como de recursos naturales.

Adoptada y probada, la geopolítica salió bien librada. Mostró su utilidad a las potencias: primero a los países del frente de guerra —en sus modalidades como geopolítica anglosajona, renana y nipona—, luego durante la llamada guerra fría al término de la IIGM con la rendición de Japón tras el lanzamiento de las bombas nucleares sobre Hiroshima y Nagasaki.

Luego vendría el derrumbe del Muro de Berlín y la caída de la URSS que significó la pérdida de rumbo del llamado “socialismo real”, que dio pie a la llamada posguerra fría. Aquello desde el punto de vista de las relaciones internacionales y los equilibrios que logró la bipolaridad.

Pero este esquema fue puesto en jaque frente a la aparente unipolaridad de Estados Unidos, toda vez que apareció como el vencedor universal. La vigencia de la geopolítica clásica comenzó a perder influencia y sentido, en tanto sus bases fueron removidas.

En lo que se dio el reacomodo de las propias potencias a nivel mundial bajo este nuevo paradigma, los geopolíticos tradicionales intentaron seguir con sus preceptos en tanto las mutaciones no terminaron de definirse.

Pero la influencia de la globalización con sus políticas neoliberales, terminó poniendo en duda su plena vigencia. Las relaciones internacionales cambiaron con el trastocamiento del orden anterior, y hacia fines del siglo XX con el cambio de procedimientos y las alteraciones que impactaron el orden internacional, como las afectaciones al Estado nacional y al derecho internacional.

Todo lo anterior derivó serias críticas para la geopolítica clásica. Los analistas cuestionaron el método de la geopolítica, y contribuyeron a crear un cambio de visión. De ahí, de los nuevos escenarios de la posguerra, surgió la geopolítica crítica.

Se trataba ya de la geopolítica como alternativa, en el contexto de un mundo que dejó de ser bipolar y se convertía a pasos agigantados al multipolar. Es decir, que ahora la geopolítica sirve también para colocar en el escaparate a los poderosos.

Sí, y para cuidarse de sus ambiciones, de sus intentos golpistas, de sus guerras híbridas, de sus estrategias futuristas de la moderna (que no posmodernidad o posmodernismo, cual postura ideológica para la perdición analítica, entre otras razones) ciberguerra, sus fake news, los golpes suaves, etcétera.

De ahí la necesaria visión multilateral y multidisciplinaria de la geopolítica crítica, como alternativa, ahora también para el resto del mundo. La geopolítica se volvió generalizada, para el estudio y puesta en práctica de políticas, por todos los países que no se quieran quedar atrás con respecto al resto.

Es por ello que los países, antes víctimas de la disputa entre potencias por sus riquezas naturales, hoy aprenden a cuidarse, a buscar alianzas estratégicas. Los países con recursos ahora saben —o por lo menos es su obligación y de alta prioridad saber—, que la geopolítica crítica es una alternativa que posee como característica principal cuidar de su potencial en general; por su ubicación geográfica y recursos, como sus mares, minería etcétera, en la vecindad con otros estados y para unas relaciones internacionales de equilibrio y respeto.

En otras palabras, desde la posguerra fría la geopolítica dejó de ser un instrumento solo al servicio de las grandes potencias, como los Estados Unidos, Gran Bretaña, la Unión Europea, incluso de Rusia, China o la India. Hoy es útil para todos, en su modalidad como geopolítica crítica. Sin perder las bases del pasado, pero con un nuevo enfoque.

Fue en los años 90 en donde las relaciones internacionales fueron trastocadas, a partir de ahí otros países se abrieron a la disputa por un rol distinto, ajeno al sometimiento de la posguerra y lejos del dominio tradicional de las potencias, imperiales y violentas. Puesto que la globalización jaqueó el poder mismo de los otrora países poderosos.

Por eso, hoy no se habla solo de países, aislados, como de grupos de países que operan para contrapeso de los países hegemónicos. Las confrontaciones pasaron de la bipolaridad —EU vs Rusia—, a los contrapesos de la multipolaridad, con países emergentes como China, India o Irán, Irak o Corea del Norte.

Por eso la importancia de la geopolítica como herramienta hoy. Porque el análisis del poder mundial pasa ahora por la multilateralidad. Les guste o no aquellos pensadores de países siempre ganadores en el pasado, acostumbrados atropellar al resto.

Claro que subsisten todos los peligros de las guerras, incluso nucleares porque nadie ha renunciado a ellas —todo lo contrario—, se crean amenazas incluso mediante las noticias falsas, de campañas propagandísticas contra gobiernos no afines acusados de “terroristas”.

Bienvenida la Geopolítica Crítica —autores en la “periferia” sobran; muy importantes, por cierto—, herramienta útil para todos. El reto está en colocarla a la altura del análisis, en países como Latinoamérica y México. Más acá, con EUA, generador de invasiones y guerras en el mundo, como vecino.

Le crash de la "bulle de tout" a commencé en 2018

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Le crash de la "bulle de tout" a commencé en 2018

par Brandon Smith
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Voici ce qui nous attend en 2019
 
En 2018, un changement économique très important s’est produit qui a scellé le sort de l’économie américaine et de nombreuses autres économies dans le monde. Ce changement était le renversement de la politique de la banque centrale. L’ère des mesures de relance et du soutien artificiel de divers marchés, y compris les actions, commence à s’estomper à mesure que la Réserve fédérale poursuit le resserrement de sa politique, notamment en augmentant les taux d’intérêt et en réduisant davantage son bilan. 

J’ai mis en garde contre ce changement sous la direction du nouveau président Jérôme Powell au début de 2018 dans mon article « Le nouveau président de la Fed va faire plonger les marchés en 2018 ». Le crash a connu un faux départ en février/mars, les actions ayant été sauvées par des rachats massifs d’entreprises au cours des 2ème et 3ème trimestres. Toutefois, à mesure que les taux d’intérêt ont légèrement augmenté et que les réductions d’impôt de Trump se sont amenuisées, les rachats d’actions de sociétés ont commencé à diminuer au cours du dernier trimestre de l’année. 

Comme je l’avais prédit en septembre dans mon article « La bulle de tout : quand va-t-elle enfin éclater ? », le crash s’est accéléré en décembre, lorsque la Fed a relevé les taux d’intérêt à leur taux d’inflation neutre et augmenté les réductions de bilan à 50 milliards de dollars par mois. En 2019, cet effondrement se poursuivra alors que la Fed reprendra ses coupes à la mi-janvier. 

Il est important de noter que lorsque l’on parle de crash dans les milieux économiques alternatifs, il ne s’agit pas seulement de marchés boursiers. Les économistes du courant dominant affirment souvent que les marchés sont un indicateur prédictif de la santé future de l’économie au sens large. C’est inexact. Les marchés sont en fait un indicateur de suivi ; ils ont tendance à s’effondrer bien après que tous les autres fondamentaux aient commencé à baisser. 

Les marchés de l’immobilier sont en chute libre, tant en termes de prix de ventes que de valeur. Les hausses des taux d’intérêt de la Fed se traduisent par des taux hypothécaires beaucoup plus élevés à la suite d’une inflation excessive des prix et d’une baisse des salaires des consommateurs. Les acheteurs professionnels d’immobilier, qui soutiennent le marché de l’immobilier depuis des années, ne sont plus en mesure de continuer à assurer son maintien en vie. La dette des entreprises n’a jamais été aussi élevée depuis le crash de 2008 et, avec des taux d’intérêt plus élevés, l’emprunt de capitaux bon marché n’est plus une option. 

En novembre 2018, les ventes de maisons ont affiché la plus forte baisse depuis plus de 7 ans 

Les marchés de l’automobile, autre indicateur majeur de stabilité économique, sont en chute libre. Le marché de l’automobile a connu de fortes baisses tout au long du second semestre de 2018, une fois de plus, la hausse des taux d’intérêt de la Fed ayant tué les prêts automobiles de type ARM à crédit facile. 

Le crédit américain se tarit également, car les investisseurs tirent des capitaux de la volatilité des marchés et de la hausse des taux d’intérêt. Les liquidités disparaissent, ce qui signifie que l’endettement devient plus coûteux ou inaccessible pour la plupart des gens et des entreprises. 

Les médias et les banquiers centraux présentent un faux récit dans les courants dominants sur ces circonstances, à la fois les médias et les banques centrales. Les autorités économiques et les analystes grand public ont beaucoup parlé pour tenter de détourner l’attention du public de la crise économique et d’inciter le monde de l’investissement à faire du commerce avec des œillères. Avec la propagande qui s’emballe, nous devons couper à travers le brouillard et les miroirs, évaluer les menaces les plus importantes au sein du système et déterminer quand elles pourraient s’intensifier. 

Ne vous y trompez pas, aussi erratique et instable qu’ait été 2018, 2019 sera bien pire. 

La Réserve fédérale continuera de se resserrer 

Un mensonge circule dans les médias selon lequel Jérôme Powell et la Fed sont « héroïques » parce qu’ils « vont à l’encontre » des anciennes politiques des banques centrales et suppriment les politiques de facilité monétaire. C’est exactement le motif opposé qui se cache derrière ce qui se passe. Nous devons nous rappeler que c’est la Fed et d’autres banques centrales qui ont créé le crash initial en 2008 par le biais de politiques d’argent facile. Elles ont ensuite délibérément créé une bulle encore plus grande (la « bulle de tout ») par le biais d’une plus grande détente monétaire ; une bulle si grande qu’elle ferait s’effondrer toute l’économie américaine, y compris les marchés obligataires et le dollar si jamais elle éclatait. 

Ce processus circulaire de crise, de stimulation puis de crise est un processus que la banque centrale utilise depuis plus d’un siècle. D’anciens responsables de la Fed comme Ben Bernanke et Alan Greenspan ont ouvertement admis la culpabilité de la banque centrale américaine pour la Grande dépression ainsi que pour le crash de 2008. Cependant, ce faisant, ils affirment également qu’ils n’étaient « pas conscients à l’époque » de ce plus grand danger. Je n’y crois pas une seconde. 

Dans presque tous les cas où la Fed a créé un environnement de crash, les institutions bancaires ont pu profiter de l’occasion pour s’emparer d’actifs tangibles pour quelques centimes par dollar, ainsi que voler plus de pouvoir politique et social. Pendant la Grande dépression, les grandes banques ont absorbé des milliers de petites banques locales ainsi que tous les actifs qu’elles détenaient. En 2008, les banques et les entreprises ont bénéficié d’un déluge d’argent facile payé par les contribuables américains sur le dos des générations à venir, tout en aspirant les biens durables comme les hypothèques résidentielles en difficulté. 

La centralisation mondiale de l’autorité économique est un prix encore plus important pour les élites bancaires, et c’est je crois leur objectif avec ce prochain crash technique qui suit son cours. Au fur et à mesure que la crise mènera à la catastrophe, ce seront des institutions mues par le globalisme comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des règlements internationaux (BRI) qui interviendront pour « sauver la situation ». 

Comme je l’ai noté à maintes reprises, Jerome Powell est bien conscient de ce qui se passera alors que la Fed resserre. C’est consigné dans le procès-verbal de la Fed d’octobre 2012 où il discute des conséquences, y compris son allusion à un crash imminent si la Fed met fin aux mesures de relance, relève les taux d’intérêt et réduit le bilan. 

Pourtant, Powell continue tout de même de resserrer les conditions, ce qui indique que les mesures prises par la Fed et les résultats obtenus sont tout à fait délibérés. Les récentes déclarations de Powell ont été interprétées à tort par les médias dominants comme indiquant que la Fed pourrait arrêter ses politiques de resserrement. Je prévois que cela n’arrivera pas, du moins pas avant que l’accident n’ait déjà bien suivi son cours. 

Je m’attends à ce que Powell continue de réduire son bilan d’environ 50 milliards de dollars par mois jusqu’à la fin de 2019, peut-être. Je maintiens également ma prévision initiale de l’an dernier selon laquelle la Fed augmentera les taux d’intérêt en 2019, au moins deux autres fois, avec une hausse en mars. La Fed a continué à montrer une propension au double discours sur l’« accommodation », et il y a une bonne raison à cela…
 
Les marchés boursiers continueront de plonger 

De nombreux économistes alternatifs ont souligné au fil des ans la corrélation directe entre le bilan de la Fed et les cours boursiers. Au fur et à mesure que la Fed a racheté des actifs, le marché boursier a augmenté exactement en tandem. Au fur et à mesure que la Fed se débarrasse de ses actifs, les actions chutent de plus en plus vite et de façon de plus en plus volatile. 

Si vous voulez un exemple parfait de cela, il suffit d’examiner les totaux du bilan FRED de la banque centrale et de les comparer avec un graphique de l’indice S&P500 sur un an. Ne regardez pas seulement la chute des actions, mais aussi les rallyes boursiers. Des coupes dramatiques en décembre ont facilité le début du crash ; le récent rebond s’explique en partie par les investissements de fin d’année des caisses de retraite d’entreprises, à la recherche désespérée de rendement dans un environnement où les obligations ne sont plus viables ou sûres. Toutefois, prenez note que la première semaine de Janvier a également vu la Fed bloquer les coupes. 

Qu’est-ce que cela signifie ? En l’absence d’une source de capital de remplacement massive comme les rachats d’actions, toute nouvelle réduction importante des actifs de la Fed entraînera une forte baisse vers le milieu de chaque mois. Chaque pause dans les coupes se traduira par un rebond, mais à des sommets plus bas. Le plafond des rallyes et les attentes des investisseurs diminueront progressivement jusqu’à ce que la réalité de la fin de la fête les atteigne enfin. 

Les récents commentaires « dovish » de la Fed sont, à mon avis, complètement frauduleux et très calculés. Comme la banque centrale a réduit les mesures de relance et augmenté les taux d’intérêt au point où les entreprises ne peuvent plus se permettre des rachats massifs, il ne reste plus rien pour soutenir les actions, si ce n’est de la désinformation, une confiance aveugle et une pause d’une à deux semaines dans la réduction des bilans. 

Il s’agit d’une démolition contrôlée de l’économie et des marchés. La Fed fera tout son possible pour éviter que le système n’implose trop vite, car le désossage des mâchoires est le seul outil qui reste. Entre-temps, M. Powell continuera de réduire les actifs et d’augmenter les taux d’intérêt comme prévu. Cela se traduira inévitablement par une baisse des cours des actions, car le système manque de « pression ». La confiance aveugle des investisseurs n’ira pas plus loin. Ils seront laissés en plan, tout comme ceux qui espèrent leurs pensions. 

Je m’attends à ce que les marchés actions reprennent leur forte baisse tout le long de 2019 et qu’ils tombent bien en deçà des niveaux de soutien observés en 2017. Si l’on se fie à la baisse de décembre, tant que la Fed poursuivra sa trajectoire actuelle de réduction de bilan, je vois le Dow Jones dans la fourchette de 17 000 à 18 000 points en mars et avril.

Trump portera le blâme pour l’accident 

La propension incessante de Trump à s’attribuer le mérite de la remontée boursière fait de lui un bouc émissaire parfait pour le crash en cours. L’accélération en 2019 sera suivie de nombreuses distractions. Alors que Trump a blâmé la Réserve fédérale pour l’instabilité récente des marchés, il a en même temps blâmé sa propre guerre commerciale. Trump a attaché le succès de sa présidence au succès d’un marché boursier qu’il appelait autrefois une « grande bulle » créée par la Fed. 

La guerre commerciale de Trump et l’arrêt du gouvernement ne sont que deux facteurs qui sont déjà ciblés par les médias grand public et les commentateurs globalistes comme étant les causes de la chute des actions en décembre. 

L’arrêt du gouvernement pourrait ne pas se poursuivre en janvier si Trump déclare l’état d’urgence et commence le mur à la frontière sud, rendant le débat budgétaire plutôt théorique. Cela dit, je soupçonne que cela pourrait continuer de toute façon ; cette fois-ci, c’est différent. Considérez que si l’arrêt se poursuit jusqu’en février, il y a la menace que les programmes d’aide sociale comme EBT soient retardés, ce qui ouvre la porte à un tout nouveau type de folie. Je n’ai pas nécessairement quelque chose contre la personne moyenne qui demande de l’aide sociale en période de crise personnelle. Cela dit, il y a des millions d’Américains qui ont fait carrière en recevant de l’aide gouvernementale, et leur attitude est souvent celle de se contenter de ce sort. Si et quand leur revenu et leur source de nourriture sont coupés, leur réaction peut être violente. 

La date actuelle de l’arrêt fait en sorte qu’il constitue une distraction tellement utile pour la banque centrale que je serais surpris qu’on y mette fin dans un avenir proche. La menace de retards dans l’EBT et l’aide sociale du gouvernement serait une crise très juteuse qui pourrait être exploitée par les banques centrales et les globalistes. 

Je prévois que la guerre commerciale se poursuivra jusqu’en 2019, comme l’année dernière. Trump annoncera des progrès « énormes » dans les négociations avec la Chine, parfois pour faire grimper les marchés, mais quelques jours ou semaines plus tard, ces progrès seront à nouveau remis en question. Je sais que c’est une prédiction facile. La farce de la guerre commerciale a suivi un schéma assez prévisible ces derniers temps. 

Trump a été d’une aide extraordinaire pour les élites bancaires à cet égard. En fait, l’administration Trump semble ajouter une nouvelle escalade dans la guerre commerciale une semaine après chaque baisse ou hausse de taux importante du bilan de la Fed ; juste à temps pour que les actions chutent violemment en raison de la réduction de bilan de la Fed. 

Autres prévisions pour 2019 

Un « Hard Brexit » : Attendez-vous à ce que le Brexit entre dans un éventuel scénario de non-accord avec l’UE, suivi d’un ralentissement économique agressif au-delà de ce qui se passe déjà en Europe. Bien que ce résultat semble être un pari risqué en ce moment, il a du sens d’après le faux récit que les globalistes sont en train de construire – le récit selon lequel les « populistes » sont une influence imprudente et destructrice qui mène à un désastre économique. 

Turquie quittant l’OTAN : On dirait que c’est déjà fait. La Turquie se positionne pour s’associer à des puissances de l’Est comme la Chine et la Russie par le biais de divers accords commerciaux et d’accords stratégiques, et abandonner ses liens avec l’Ouest. Bien que cela puisse durer encore quelques années, je crois que cela se produira rapidement – d’ici la fin de 2019. 

Conditions de la loi martiale en France : Les protestations des « gilets jaunes » vont se poursuivre jusqu’en 2019, et deviendront probablement plus volatiles à mesure qu’Emmanuel Macron tentera de resserrer les contrôles. Attendez-vous à ce que les protestations se multiplient au printemps et en été à mesure que le temps se réchauffe. Macron n’a pas hésité à utiliser sa boîte à outils totalitaire. Je m’attends à ce qu’il déclare l’état d’urgence nationale avec des pouvoirs de type loi martiale en place dès la fin de cette année. Je ne sais pas encore si les globalistes avec lesquels Macron s’associe de si près ont eu l’intention de parvenir à ce résultat, je ne sais pas encore si c’est le cas. Nous n’avons pas beaucoup entendu parler des revendications spécifiques ou des points de vue idéologiques des gilets jaunes. Comprendre les objectifs et les motivations des deux parties déterminera s’il y a un faux paradigme en jeu ou si les gilets jaunes sont un véritable mouvement populaire.

Résumé 

En résumé, le crash de la « bulle de tout » a été délibérément initié par les banques centrales. Le pire reste à venir en 2019. Trump est la brebis sacrificielle pour les élites bancaires, et son administration en assumera la responsabilité d’ici la fin de l’année, quels que soient les faits entourant le programme de démolition contrôlée de la Réserve fédérale. L’année 2018 a été le début de la prochaine phase de la crise, 2019 verra l’effondrement frapper la conscience du grand public sans parler de leur pas de porte et de leur portefeuille. 

Brandon Smith
 

vendredi, 01 février 2019

Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies

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Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies

par Charles Sannat

La grosse colère autrichienne est liée à la double affaire Nord Stream 2, qui est un gazoduc censé alimenter l’Europe en gaz russe, et les sanctions avec l’Iran qui empêchent les pays européens de commercer avec Téhéran.

Pour le président autrichien, les USA traitent l’UE « comme des colonies ». Cela semble pour lui une découverte alors que nous, nous le savions depuis bien longtemps.
 
L’Union européenne, au lieu de tenter de se créer et de rêver sa puissance en éradiquant ses propres peuples et ses propres nations, ferait mieux de se penser par rapport aux grands acteurs que sont la Russie, la Chine et les États-Unis.
 
C’est en construisant une unité de nos différences et de nos identités aussi précieuses les unes que les autres pour affronter un monde extérieur fort peu sympathique que nous construirons une grande Europe fédérale utile et aimée.
 
Charles SANNAT
 
Le président fédéral autrichien Alexander Van der Bellen s’en est pris aux États-Unis pour leur attitude envers les pays membres de l’UE, rapporte Die Standard. Selon le média, c’est les différends sur le Nord Stream 2 et l’accord nucléaire avec l’Iran qui ont suscité une telle réaction du chef d’État.
 
Washington traite les pays membres de l’UE « comme des colonies », estime le président fédéral autrichien Alexander Van der Bellen cité par le quotidien Die Standard.
 
Selon le média, ces déclarations sont liées à la pression exercée par les États-Unis sur l’UE au sujet de la construction du gazoduc Nord Stream 2 et de l’accord sur le programme nucléaire iranien.

Il a fait remarquer que l’UE, qui est la troisième économie mondiale, doit être plus « sûre d’elle » sur la scène internationale.
 
Le projet Nord Stream 2 est réalisé par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique devrait être mis en service d’ici fin 2019. Les États-Unis s’opposent énergiquement à ce projet.
 
La Russie a déclaré plusieurs fois qu’il s’agissait d’un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l’élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine.
 
Source Agence russe Sputnik.com ici

A propos du traité d'Aix la chapelle et de la notion de souveraineté

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A propos du traité d'Aix la chapelle et de la notion de souveraineté

par Pierre Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

La signature du traité dit d’Aix-la-Chapelle entre la France et l’Allemagne a suscité beaucoup de réactions. Sans doute a-t-on attaché trop d’importance à ce qui n’était qu’une opération de communication. Elle a été voulue par Emmanuel Macron pour l’aider à construire une façade de partisan de l’Europe, et concédée par Angela Merkel qui n’a plus de poids politique. Même s’il a fallu flatter le voisin allemand pour y parvenir. Mais tout texte, fût-il mal conçu et peu contraignant, a malgré tout une signification.

Le Rassemblement national (RN), comme une certaine partie de la droite, y a vu une perte de souveraineté, certains parlant de trahison. C’est sur cette perte supposée qu’il nous faut réfléchir. De quelle souveraineté s’agit-il quand on parle de celle de la France ? Est-ce celle du pouvoir de son dirigeant ou est-ce celle du pouvoir de son peuple ?

Le président Emmanuel Macron n’a pas perdu la moindre parcelle de son pouvoir par le fait du traité. Prenons ainsi l’exemple de la politique étrangère et de la défense. La France et l’Allemagne se sont engagées à coordonner leurs actions dans ces domaines, favorisant les échanges de personnel diplomatique et instituant notamment un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité. Si, pour une raison quelconque, les dirigeants français et allemands sont amenés à prendre des décisions contradictoires, comme cela a été souvent la cas dans un passé récent, rien ne pourra les en empêcher. Alors ils se garderont bien de faire jouer les instances communes qu’ils ont instituées. En revanche si l’un ou l’autre, à propos d’une question un peu épineuse et faisant débat, est en phase avec son homologue ou parvient à le convaincre de rejoindre sa position, il pourra expliquer dans son pays qu’il est contraint par l’obligation de trouver une position commune, sollicitant par exemple l’avis d’un Conseil compétent.

En revanche le peuple français, comme le peuple allemand, aura perdu un peu de son pouvoir. On vient d’expliquer le mécanisme qui permet de court-circuiter le peuple lorsque sa position pourrait ne pas être celle attendue par son dirigeant.

C’est exactement ce qui se passe avec l’actuelle Union européenne. Il est inexact de dire que telle ou telle décision est imposée par Bruxelles. Lorsque l’avis des représentants du peuple français n’est pas sollicité, au prétexte de l’obligation de se conformer à telle règle européenne, c’est parce que son dirigeant s’est arrangé auparavant avec ses homologues pour ladite règle soit instaurée. Il y a bien un cas où la règle européenne est légitime. C’est celui de l’Euro et de la règle des 3% relative au déficits publics. En France au moins, le peuple s’est prononcé par référendum. Le paradoxe est que cette règle a été peu contraignante. On a accepté n’importe quoi de la Grèce pour son admission, comme de la France pour s’y conformer. Si la règle n’est pas respectée en 2019, il est peu probable que cela fasse des vagues.

Il y a bien un transfert de pouvoir, aussi bien à l’occasion de ce traité franco-allemand qu’à l’occasion des traités européens. Mais un transfert du pouvoir populaire au bénéfice du pouvoir discrétionnaire d’un dirigeant. C’est une perte sèche de démocratie, indépendamment de ce qu’on peut mettre comme périmètre pour définir le peuple.

Ce n’est pas comme si une Europe politique était installée, sous la forme d’un état unifié.  Ou comme si la France et l’Allemagne fusionnaient pour donner naissance à un état commun. On pourrait alors parler de transfert de souveraineté démocratique. Aujourd’hui la souveraineté démocratique n’est pas transférée : elle est dissoute au bénéfice d’une techno-structure et in fine des membres d’un club.

Pour revenir au traité franco-allemand ou à toutes les opérations qui y ressemblent, dans l’absence d’une instance politique installée au niveau adéquat, pour produire les rapprochements, les convergences que l’on peut raisonnablement souhaiter, ce ne sont pas des institutions qu’il faut créer pour tenter de les imposer, mais des convergences qu’il faut réaliser, sous le contrôle des citoyens de tous les états concernés.

Évidemment c’est difficile : il faut des dirigeants éclairés et courageux pour cela. Et cela concerne certains sujets comme l’économie, quand la diplomatie a besoin d’une légitimité politique et quand la lutte contre le terrorisme peut se contenter d’une coopération avec une mise en commun de moyens. A l’inverse, les institutions nouvelles, qui se multiplient à l’infini avec un coût incontrôlé, ne sont que des alibis. Chacun le sait : quand on veut évacuer un problème, on crée une commission.

C’est ainsi qu’il faut apprécier le traité d’Aix-la-Chapelle. Beaucoup de bruit pour rien, surtout pour ne rien faire de sérieux. Juste de la poudre aux yeux, mais qui peut aveugler.

Pierre EISNER (Le Parti des Européens)

jeudi, 24 janvier 2019

Conférence du 26 Janvier : L’Ukraine, un regard non-conformiste

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Résistance helvétique:

Conférence du 26 Janvier : L’Ukraine, un regard non-conformiste

Conférence de Pascal Lassalle sur l’Ukraine.

HISTOIRE IDENTITÉ ACTUALITÉ

-Ouverture des portes à 19:00-
-Restauration : Guzul Banosh-

Towards Continental Unity

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Towards Continental Unity

Iure Rosca
Ex: http://flux.md
 

My approach to the European issue is not an original one. Europe was divided into two occupation areas after the Second World War by the two winning superpowers, the USSR and the US.The Soviet empire collapsed. The US defeated the Cold War, and the winner imposed its conditions for the capitulation to the countries of the former communist camp.In an apparently strange way, for the first time in history, the defeated countries gladly accepted the conditions of surrender as a charity, as a liberation.The primary cause of this naive jubilation lies in the loss of the cognitive, cultural, civilization war of the Soviet camp long before the collapse of communism.Western mass culture, the consumer society’s magnetism, the fascination exercised by the capitalist model as a whole has conquered the collective mentality in the East. That is, the communist regimes have not been prepared to resist a non-military war that has taken place for decades.It followed the soft occupation of countries of the former Soviet zone of influence.

Therefore, in order for the economic, political and military occupation to succeed (for the countries absorbed in the NATO bloc), in the initial phase it was necessary to perform a psychological, intellectual, civilization occupation.The process of expanding the globalized West to Eastern Europe has been called democratization, transition to the market economy, and other components of social engineering that shaped the political and economic model of our countries.Therefore, our countries have become societies that have imitated, parodied, copied the western model. And being aware of the position of imitators, the new political elites in the ex-communist space took over completely, without any discernment, all the directives given by the power centers of the global oligarchy: the US, the IMF, the World Bank, the European Union, the WTO, etc.

But after almost three decades of transition from the communist to the liberal model, the economic and social situation in our societies has catastrophically degraded.These failures have been explained for a long time by the incompetence and corruption of governments that have succeeded over the past decades, which have been unable to implement all the reforms dictated by Washington and Brussels. This was the message sent by the emissaries of the Western financial and political organizations, which were repeated by the local politicians and the media.

But time passed, elections brought other political actors to the top of state hierarchies, but the social-economic situation continued to worsen. And then, slowly, some of us began to recover from the state of intellectual and volitional trance. Intellectuals with deeply patriotic feelings insisted on deepening the knowledge of the essence of our problems. Thus, naturally, many of the former anticommunists, including myself, have become the new dissidents who unleash the new type of imperialism, an imperialism usually associated with the US and with the European bureaucracy in Brussels, but which is in fact an extraterritorial one, even though most members of the global elite are based in America.

The discovery of the truth that the US is actually a captured state, where the power is usurped by the banksters and the military-industrial complex, of the corporatocracy as a non-state actor, more powerful than states, and subordinated them for their own financial interests: this was like a real shock for us. Today the idea that just as the Russian people were the first victim of communism, so the American people is the first victim of globalism has already become a common one. Yet, in order to regain national sovereignty, European countries naturally tend to emerge from the American protectorate. And the rise of populist political parties on our continent is the most eloquent proof of this movement of national emancipation. In this regard, I would like to emphasize an extremely sensitive difference of approach between intellectuals and political parties in the West and East of our continent. While the avant-garde of Western European dissidents advocates strongly the end of the US military occupation and the liquidation of NATO, and this message is increasingly verbalized by some anti-system political parties, eastern European countries are more reluctant.

I find it particularly important for all those who really want to restore the unity of our continent to seriously treat the difference of perception over Russia in the West and East of our continent. While Western nationalists are habitually showing a special sympathy for Russia, eastern nationalists regard their great neighbor with more caution, and often with animosity. The historical causes for these attitudes, ranging from hatred and hostility to restraint and circumspection, are well known. They are especially related to the tragic experience of our peoples in the twentieth century, when Communism was imposed by Soviet Russia (or the USSR, which is the same thing). The former Soviet republics and Warsaw Pact countries have inherited profound psychological traumas as a result of the dictatorship and repression of the communist regime. People in these countries usually say, “The Russians have occupied us, the Russians have terrorized us, the Russians deported us.”

This tragic historical confusion between the communist regime and the Russian people is the main subject of manipulation, used by the Atlanticist networks of influence. In such a favorable psychological climate, the exploitation of the subject of “Russian danger” and the nourish of Russophobia became a very easy task for professionals of social engineering. The concept launched by American neoconservatives (see the memorable speech of Donald Rumsfeld in 2003) about Old Europe and New Europe  is part of the same strategy. If Western European partners of American strategists are not so motivating to manifest sufficient level of anti-Russian attitude, Eastern Europeans are always ready to play the game which is ordered from Washington. This issue is more or less familiar for many people.

But I would like to elaborate further on this idea. I have repeatedly affirmed that the common geopolitical opponents of all European peoples, who are based in the US, will be successful in instigating and exacerbating such a type of reactions by using a classical trick named phishing or management of perceptions and behavioruntil Russia itself will defuse this ideological bomb.If we start from the premise that the principle ”Know your enemy” is one familiar to us, and our geopolitical adversary is unequivocally identified, now we should look at our Russian friends and allies without whom the idea of continental unity would be an illusion. Once again, as the Russian philosopher Ivan Ilyn said, “The Soviet Union is not Russia.” This should be the core element of speech that the peoples of Eastern Europe expect from the current leadership in Moscow. In other words, as long as Russia’s current leadership will keep an ambiguous attitude toward Soviet past and will not want to categorically distance themselves from the USSR crimes committed against all the peoples who were under its domination, the technique of our artificial division will work impeccably. We need historical reconciliation between the Russian people and the other peoples in the ex-communist area. And the initiative could be emanating from Moscow. My call to our Russian friends is to use the principle “Disarm your enemy!” Take from them their perverse argumentation which empoisons our relations.

In recent years, financial, speculative, virtual, non-productive capitalism has been largely criticized. All these criticisms are perfectly valid and I fully adhere to them. As I enthusiastically adhere to the resurrection of the European peoples under the flag of populism. I am also the advocate of economic protectionism, the restoration of the national sovereignty of the European peoples, which implies at least the disappearance of NATO and the EU. But I am equally close to those intellectuals who believe that liberalism is moving towards its historic end. The triumphal march of the so-called French Revolution ends in a lamentable manner. And if we agree that the era of all political theories that have accompanied Modernity, communism, fascism, (nazism) and even liberalism are overcome, then there is no more pressing task than developing the future model of organizing our societies. The first fundamental principle for our efforts could be based on following idea: Any society in which there is at least one value which is higher than money is better than capitalism.

I personally advocate for a post-liberal, post-capitalist, post-American Europe that builds its future based on Tradition, Christianity, Family, the millennial civilization of our continent under the conditions of post-modernity. I am convinced that our economic, political and military power, even if it would grow tenfold, and even if we succeed in overcoming the dividing lines that separate us today, will be extremely fragile without our spiritual rebirth.Europe does not exist or at least is a monstrous caricature without Christ in the center of the world, in the heart of our continent, in the soul of every European. The motto ”Nihil sine Deo” (”Nothing without God”) is a nobility blazon of our civilization.

 

Iurie Roșca is a politician, journalist, author, editor and translator.He is now the president of People’s University, which is a school of political leadership, an international think-tank and printing house.

Source: https://www.vision-gt.eu

Violences policières: la revanche des faibles

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Violences policières: la revanche des faibles

Eric Werner

Ex: https://metainfos.fr

De plus en plus on se rend compte que les gouvernants européens ont tendance à traiter leurs propres populations comme autrefois les anciennes métropoles coloniales, à ce qui se dit aujourd’hui, traitaient les peuples colonisés. Ce retournement endocolonial vient de trouver son illustration dans les récents débordements policiers en France, qui ont surpris tout le monde par leur ampleur. Mais peut-être ne faut-il y voir qu’une élucubration complotiste.

On dit volontiers que l’État est le détenteur de la violence physique légitime. Mais on s’accorde en même temps à dire que lorsque l’État en vient à recourir à la violence, ce n’est jamais très bon signe : très bon signe pour lui. Car il montre ainsi qu’il n’arrive pas autrement à se faire obéir. En d’autres termes, qu’il est très faible.

Qui plus est, le recours à la violence contribue à l’affaiblir davantage encore. Hannah Arendt a écrit de très belles pages à ce sujet (1). Le recours à la violence est peut-être payant à court terme, mais si l’on prend en compte ses effets à moyen ou long terme, l’État a plutôt intérêt à s’en abstenir.

C’est à tout cela que l’on pense en voyant le déchaînement actuel de la violence policière en France. Il n’en est bien sûr que très peu question dans les chaînes d’information officielles. Pour s’en faire une idée un peu précise, il faut aller sur l’internet (2), et en particulier consulter certains sites spécialisés (ceux-là mêmes sur lesquels les chaînes en question ne cessent, en permanence, de déverser leur venin, au motif qu’ils diffuseraient de « fausses nouvelles » : belle actualisation, n’est-ce pas, de la parabole de la paille et de la poutre).

D’abord quelques chiffres. On apprend ainsi qu’entre le 17 novembre et le 6 janvier, près de 2000 personnes ont été blessées par les forces de l’ordre en France. Parmi elles, au moins 93 blessés graves. Certaines, 13 au total, ont été éborgnées, d’autres encore défigurées ou ont perdu un membre. Beaucoup de ces blessures sont dues à l’utilisation d’armes comme les lanceurs de balles de défense (LBD) : arme qui n’est utilisée par aucune autre police européenne.

Il semble également que des grenades offensives aient été utilisées pour l’occasion, alors même, on s’en souvient, que cette arme avait causé il y a cinq ans la mort d’un militant écologiste lors d’une manifestation à Sivens.

Toujours au cours de la même période, pas moins de 5339 personnes ont été placées en garde à vue, certaines, comme le montrent des vidéos, après avoir été plaquées au sol et menottées dans le dos. Plus de 400 l’avaient déjà été le 17 novembre, premier jour de mobilisation des gilets jaunes. Ces personnes étaient pour la plupart des manifestants pacifiques ou même de simples passants. Notons à ce propos que les forces de l’ordre recourent volontiers en France à la stratégie de l’encerclement, ce qui leur permet de maximiser le nombre des arrestations. En bon français, cela s’appelle une rafle.

On signale également le cas d’un gilet jaune arrêté chez lui en pleine nuit par des policiers du RAID, après que ces derniers eurent défoncé sa porte. Rappelons que le RAID est un service de police spécialisé dans la lutte contre le terrorisme. Jusqu’à preuve du contraire, les manifestations de gilets jaunes n’ont rien à voir avec le terrorisme.

Voilà donc ce qu’on apprend sur les sites susmentionnés. On comprend mieux à partir de là la hargne des chaînes officielles à leur endroit, en même temps que l’intention souvent prêtée aux dirigeants français actuels de les interdire purement et simplement, au risque de se voir accuser, à tort bien sûr, de vouloir instaurer en France un régime orwellien, avec contrôle total de l’information. Encore une élucubration complotiste.

La violence policière est en France une constante historique. On pense ici bien sûr à la Commune de 1871, et en remontant plus haut encore dans le temps aux journées de juin 1848. De la répression sanglante de juin 1848, un historien disait, il y a une vingtaine d’années, qu’elle avait « influé sur l’évolution de la société française jusque sous la Ve République, non pas en dépit mais à cause de son refoulement, qui a empêché qu’elle ait été repensée théoriquement » (3). On pourrait également évoquer dans ce contexte la période 40–45 (elle aussi refoulée), mais aussi les guerres coloniales du XXe siècle, guerres, selon certains auteurs, qui ont directement inspiré la doctrine française actuelle en matière de maintien de l’ordre (4). Les mêmes méthodes que celles autrefois utilisées contre les anciennes populations colonisées le seraient donc aujourd’hui contre les citoyens français eux-mêmes.

Ce qu’il y a de dangereux dans la situation présente, ce n’est pas seulement que beaucoup de choses, effectivement, dorment dans l’inconscient collectif : elles y dorment donc, et donc également sont prêtes, en toute occasion, à refaire surface.

Les LBD, ou le retour du refoulé

Parallèlement aussi, on pourrait évoquer certaines attitudes et comportements, attitudes et comportements qui ne sont pas sans lien avec le racisme social aisément repérable chez nombre de représentants de la classe possédante au XIXe siècle. Car, on le sait, la haine de classe fonctionne dans les deux sens. Les dérapages à répétition du président Macron dans ce domaine le montrent bien. On les interprète volontiers comme des provocations, mais peut-être faudrait-il y voir surtout des lapsus, lapsus lui échappant sans qu’il y fasse trop attention. En cela même, d’ailleurs, d’autant plus significatifs.

Ainsi, le 27 juin 2017, peu de temps donc après son intronisation, ne déclarait-il pas : « Une gare c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ». C’est moins, il est vrai, ici la haine que le mépris qui est ici en cause. Ce représentant choisi de la suprasociété dit ici ouvertement ce qu’il pense de certains de ses concitoyens : ils ne sont rien. Or il n’est de loin pas seul à le penser. Voyez par exemple comment les médias mainstream, sous couvert de défense de la société ouverte et de lutte contre ses ennemis, se permettent de parler des partis dits « populistes » et de leurs électeurs. On ne peut même plus ici parler de partialité. Les insultes coulent à jets continus. Les « populistes » écoutent, la plupart encaissent, mais certains non : ils n’encaissent pas. Il ne faut pas s’étonner ensuite s’ils entrent en insurrection.

La IIe République française, responsable des massacres de l’été 48, était un régime faible, passablement brinquebalant même. Quatre ans plus tard il cédera la place au Second Empire. Ceci explique sans doute cela. En 1871, rebelote. La France venait de perdre une guerre, celle qu’elle avait elle-même déclenchée contre la Prusse. Le régime issu de cette défaite, une autre république, avait donc une revanche à prendre : revanche qu’elle prit sur sa propre population. Ce fut la « semaine sanglante » : 20 000 prisonniers passés par les armes. A défaut d’être capables de défendre le pays contre l’ennemi extérieur, les pouvoirs en place, en France, sont volontiers tentés de se refaire une santé aux dépens de l’ennemi intérieur : les gens qui ne sont « rien ». Chacun mesure aujourd’hui le zèle que met le président Macron à défendre les frontières de la France et son autonomie dans tous les domaines.

NOTES :

  1. Cf. en particulier les textes réunis sous le titre : Du mensonge à la violence, Calmann-Lévy, coll. Pocket, Paris 2012.
  2. Cf. l’entretien d’Aude Lancelin avec David Dufresne, Le Média, 7 janvier 2019.
  3. Dolf Œhler, Le spleen contre l’oubli. Juin 1848, Payot, 1996, p. 28.
  4. Cf. Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle, La Fabrique, Paris 2016. En 1951 déjà, dans la première partie de The Origins of totalitarianism, Hannah Arendt avait relevé cet effet boomerang du colonialisme. Paul Virilio reprit plus tard cette thématique dans L’Insécurite du territoire (1993).
  5. Source : DRONE 054 (Antipresse 164) | 20.1.2019

Emmanuel Macron et la vente à l'étranger des actifs industriels français

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Emmanuel Macron et la vente à l'étranger des actifs industriels français

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un long article, que nous ne résumerons pas ici mais qu'il faut lire, le journal Le Monde rapporte le fait que le parquet de Paris a été saisi jeudi 17 janvier, au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, par le député (LR) d'Eure-et-Loir Olivier Marleix.

Olivier Marleix n'agit pas à la légère. Il est l'ancien président de la commission d'enquête parlementaire créée fin octobre 2017 sur « les décisions de l'Etat en matière de politique industrielle ». En bref,  Olivier Marleix, dans la seconde partie de cette lettre, émet l'hypothèse selon laquelle, dans le cadre de la vente de la branche énergie d'Alstom à GE, aurait existé un  « pacte de corruption » (c'est le terme qu'il emploie), au bénéfice du ministre de l'économie en poste lors de la signature finale du rachat, le 4 novembre 2014, c'est-à-dire Emmanuel Macron.

A nos yeux, ceci confirmerait l'hypothèse qu'avaient toujours émise les candidats malheureux à l'élection présidentielle, selon laquelle Emmanuel Macron avait bénéficié lors de sa campagne d'appuis financiers anonymes bien supérieurs à ceux autorisés par la législation.

Bien davantage et plus grave, ceci voudrait dire aussi qu'Emmanuel Macron n'avait pas hésité, dans l'affaire que nous avions ici jugée désastreuse, de la vente de la branche « énergie » d'Alstom à General Electric, à laisser faire cette opération. Manifestement, l'Etat aurait pu intervenir, compte tenu dans ses intérêts industriels dans la société, afin d'interdire au PDG d'Alstom et à son conseil d'administration une opération introduisant GE au cœur du complexe électro-nucléaire français, sans lequel la France ne pèserait guère dans les compétions internationales.

Comme le signale Le Monde, Alstom n'est pas la seule entreprise stratégique française à avoir été rachetée par un concurrent ou une puissance étrangère sous le ministère d'Emmanuel Macron. Entre son arrivée à Bercy le 26 août 2014 et sa démission le 30 août 2016 pour se consacrer à la campagne présidentielle, l'ancien associé-gérant de la banque Rothschild a également autorisé la cession de l'équipementier télécoms Alcatel-Lucent au finlandais Nokia, le parapétrolier Technip à l'américain FMC et l'aéroport de Toulouse-Blagnac à la Chine.

Aujourd'hui, en tant que président de la République, Emmanuel Macron se propose de favoriser la vente au profit du secteur privé, où les intérêts industriels américains pèsent d'un poids dominant, d'une série d'autres actifs industriels de l'Etat français. Ceci sous prétexte de diminuer l'endettement français. Quand la France aura par ces ventes perdu toute possibilité de jouer un quelconque rôle industriel au sein de l'Union Européenne et de la zone dollar, il ne faudra pas s'étonner de voir le déficit, non pas se résorber, mais s'étendre indéfiniment.

Que Le Monde, réputé non sans raisons proche de l'Elysée, donne aujourd'hui un tel poids à la démarche d'Olivier Marleix, montre la gravité des accusations portées par ce dernier à l'égard d'Emmanuel Macron

Source

Voir l' article du Monde Affaire Alstom-GE : la justice saisie par l'ancien président de la commission d'enquête parlementaire

lundi, 21 janvier 2019

Les États-Unis sont-ils toujours une superpuissance ?

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Les États-Unis sont-ils toujours une superpuissance ?

par Dmitry Orlov

 
Article original de Dmitry Orlov, publié le 11 janvier 2018 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Certains pensent que les États-Unis sont une superpuissance. Ils citent les chiffres du PIB, les dépenses militaires, la capacité de contraindre divers vassaux américains à accéder aux demandes américaines/israéliennes aux Nations Unies. Ils soulignent également sa capacité à forcer d’autres nations à respecter ses sanctions unilatérales, même si elles sont au mieux inefficaces, généralement contre-productives et tendent à nuire aux alliés des États-Unis. Ne s’agit-il pas là des signes distinctifs d’une véritable superpuissance ?

Voyons voir…. Si les États-Unis étaient un super-héros doté de plusieurs super-pouvoirs, quels seraient-ils ?

La superpuissance pour les nuls et en toute impunité serait certainement sur la liste. Si l’on soustrait l’augmentation de la dette de l’augmentation du PIB, jusqu’à présent, au cours de ce siècle, l’économie américaine s’est contractée, elle n’a pas crue. Une foule d’autres statistiques – chômage, inflation, réserves de pétrole de schiste – ont également été falsifiées. Cette superpuissance est super mal en point, mais elle a la super-capacité de cacher ce fait à la plupart de ses propres citoyens pour le moment en leur envoyant un puissant flux de désinformation dans les médias chaque jour de l’année afin que seuls les plus intelligents d’entre eux puissent le savoir.

Ce super-héros a aussi la superpuissance de gaspiller d’énormes sommes d’argent pour ses forces armées tout en restant incapable de l’emporter (en termes de paix à long terme selon ses propres termes et à son propre avantage) dans tout conflit depuis la Deuxième guerre mondiale – sauf lors de son invasion de la petite île de Grenade et quelques autres escarmouches toutes aussi mineures. La Corée, le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak sont tous des échecs d’une manière ou d’une autre. La capacité de voler des milliers de milliards de dollars sans aller en prison pour cela nécessite sans aucun doute une sorte de superpuissance.

Le dernier super-pouvoir de Captain America est sa gestion politique, étrangement efficace, de ces larbins. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il a réussi à dépouiller une longue liste de nations de leur souveraineté et il ne l’a pas encore restituée. L’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie figurent sur cette liste, ainsi que le Japon et la Corée du Sud. Captain America garde jalousement son pouvoir d’abuser et d’humilier ces vassaux. Les seules personnes autorisées à diriger ces nations sont celles sur lesquelles Captain America a recueilli suffisamment de preuves compromettantes pour les forcer à démissionner en raison d’un scandale sexuel ou d’un scandale financier au moment où elles tentent de s’opposer à sa volonté.

Maintenant, le truc, c’est que chacun  de ces super-pouvoirs porte en lui sa propre charge de kryptonite.
  • La capacité de s’endetter à l’infini en forçant les nations productives du monde entier à vous exporter des produits en échange de l’argent que vous imprimez, puis en leur empruntant cet argent à de faibles taux d’intérêt. C’est une astuce court-termiste, mais le destin final est toujours le même : la faillite nationale.
  • Gaspiller des milliers de milliards pour se « défendre » (de qui ?) et voler la plus grande partie de cet argent sans que personne n’aille en prison est un tour de passe-passe incroyable, mais en fin de compte, on se retrouve avec un tas de matériel militaire inutile pendant que des nouveaux venus comme la Russie et la Chine vous contournent et vous humilient à leur guise.
  • La capacité de mettre en scène la gestion de vos vassaux internationaux pour qu’ils fassent votre volonté contre la leur ou celle de leurs électeurs est très impressionnante, mais une fois que ces électeurs en auront assez (comme les Gilets Jaunes en France l’ont apparemment fait)… que se passera-t-il ?
Parfois, l’actualité offre un tableau vivant des plus instructifs. Témoin, John Bolton, le conseiller de Trump en matière de sécurité nationale, qui a récemment effectué un voyage à Ankara. Trump a récemment annoncé que les troupes américaines allaient se retirer de Syrie. Pour se donner une certaine contenance, Trump a dit que c’est parce que la « mission était accomplie » – la routine habituelle – parce qu’ISIS a été détruit. Oui, ISIS a été détruit mais par les forces syriennes et russes. Ils ont utilisé l’équivalent de plus de 50 porte-conteneurs chargés d’armes et de fournitures en trois ans d’efforts. Et qui, je vous prie, a armé, équipé et réapprovisionné ISIS à tel point qu’il a fallu tout ce travail pour le détruire ? Croyez-vous un seul instant qu’ISIS a acheté une cinquantaine de conteneurs de matériel militaire dans un bazar à Bagdad ou à Alep ? Au Vietnam, c’était « Il fallait détruire le village pour le sauver ». En Syrie, c’est « Nous devions créer une menace terroriste pour la détruire » – ou pas – et dire que nous l’avons fait.

Retour à Bolton : il s’est rendu en Turquie pour dire à Erdoğan qu’il devait garantir la sécurité des alliés américains en Syrie (certains étant des terroristes, d’autres non). C’était vraiment absurde de la part de Bolton de tenter une telle chose : une retraite militaire est par définition inconditionnelle. Bolton n’est pas Kissinger. Ce dernier était un sale type, mais il avait une connaissance quasi parfaite de la situation, alors que Bolton est le Mr Magoo de la géopolitique. Il aurait tout aussi bien pu dire des âneries du genre : « Je suis une petite théière courte et trapue… » ou « Lait-lait-limonade… ».
Erdoğan  n’a même pas voulu parler à Bolton ; au lieu de cela, il s’est présenté devant son propre parlement et a dit que Bolton essayait une sorte de coup d’État de palais contre Trump. Ensuite, le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré que le retrait des troupes américaines de Syrie devra être coordonné avec la Russie et l’Iran. (La Turquie, la Russie et l’Iran doivent se réunir à Moscou pour décider de l’avenir de la Syrie). C’est à ça que ressemble la « victoire des États-Unis sur ISIS » ? Ne renifle pas trop fort, Bolton, ou tu vas brûler ta moustache !

Quoi qu’il en soit, décidez pour vous-même, mais à mon avis, les États-Unis ne sont pas seulement une superpuissance, ils l’ont toujours été et le seront toujours. En fait, il ne s’agit pas seulement d’une superpuissance, mais d’une super-extra-puissance ! C’est l’odeur du napalm, ou juste la moustache de John Bolton en feu ?

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

samedi, 19 janvier 2019

Bientôt une nouvelle zone de conflit: le Pentagone veut contrer la Russie dans l’Arctique

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Bientôt une nouvelle zone de conflit: le Pentagone veut contrer la Russie dans l’Arctique

Washington: le Pentagone s’apprête à découvrir une nouvelle zone de conflit ou à en créer une de toutes pièces, s’il le faut. Le Wall Street Journal vient d’évoquer les plans de la marine américaine, qui entend accroître ses activités dans la zone arctique pour aller y affaiblir l’influence de la Russie.

L’indice premier de ce programme fut un entretien dans lequel le ministre de la marine Spencer reconnaissait récemment qu’un navire de guerre américain patrouillerait l’été prochain dans les eaux de l’Arctique dans le cadre d’un programme baptisé FONOP (« Opération pour garantir la liberté du trafic maritime »). D’après un porte-paroles de la marine, ce serait la première fois que la marine américaine lancerait une opération FONOP dans l’Océan Glacial Arctique.

En plus, les Etats-Unis projetteraient de réinstaller des troupes sur l’île d’Adak, dans l’Etat de l’Alaska. Elles seraient équipées de navires a effet de surface, d’avions patrouilleurs et d’appareils de reconnaissance du type P-8 Poseidon.

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L’île d’Adak avait abrité une base militaire américaine entre 1942 et 1991. La base fut abandonnée en 1991. Mais comme l’île se trouve à proximité du territoire russe, elle constituera, si la base est réinstallée, un indice clair et net, pour le Pentagone, soucieux de montrer aux Russes quelles sont leurs limites dans la région.

Le Wall Street Journal démontre que le réchauffement climatique global permettra d’ouvrir de nouvelles voies maritimes transarctiques. Ce nouvel état de choses entraînera l’émergence de nouvelles tensions dans le domaine du commerce international et de la défense. Les Etats-Unis et leurs alliés, ajoute le journal, s’engagent à défendre le droit de tous à mener des opérations sur les voies maritimes, où des conflits territoriaux pourraient surgir. Raison pour laquelle, toutes « prétentions exagérées » de pays tiers devront être contrées.

Il n’y a pas que la Russie qui est visée : la Chine également est perçue comme un futur adversaire dans l’Arctique. L’an dernier, la Chine a esquissé les plans d’une vaste politique arctique, comprenant l’organisation d’une « route de la soie polaire » afin d’obtenir le droit à la libre circulation dans la région. La Russie, de son côté et grâce à sa très longue frontière septentrionale dans l’Arctique, a tout de suite perçu quelles opportunités commerciales cela offrait et avait, depuis assez longtemps déjà, consolidé son influence dans la zone.

Pendant l’été 2018, le ministre russe de la défense Sergueï Choigu s’est montré préoccupé de voir émerger un conflit latent dans la zone arctique. Les activités qu’y projettent les Etats-Unis lui donne raison.

(article affiché sur le site de « Zuerst », http://www.zuerst.de , 17 janvier 2019).

vendredi, 11 janvier 2019

Le RIC, l’extrême-gauche et le peuple

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Le RIC, l’extrême-gauche et le peuple

par Christophe Hamelin

Ex: https://lesmoutonsenrages.fr 

Je tiens à faire un avant-propos à cet article dans la mesure où ce que je vais essayer d’expliquer ne va pas de soi. C’est pourquoi je demande, aux jeunes en particulier, de faire preuve de discernement en le lisant. La jeunesse déborde de générosité et est sensible aux oripeaux que développe la gauche. Je fais appel ici à la lucidité en demandant de remettre en cause les évidences d’un discours en apparence généreux par lequel il me semble que l’extrême-gauche dissimule en réalité intolérance et détestation du peuple. En ce sens, l’extrême-gauche est un rouage du fascisme ambiant. Telle est la démonstration que je vais tenter dans cet article. Enfin, je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas ici d’affirmer que la droite est meilleure que la gauche mais bien plutôt que les deux tendent vers le même point. Contrairement aux apparences…

Ce qu’il y a d’intéressant à notre époque, c’est que plus le capitalisme se contracte sous l’effet de ses contradictions, plus la situation devient radicale et plus les masques tombent. Ainsi le mouvement des Gilets Jaunes a-t-il révélé la haine du peuple qui régie la mentalité de plusieurs groupes sociaux. On pourrait citer des métiers comme les professeurs (il faudra quand même un jour s’intéresser sérieusement à ce que les professeurs ont dans la tête et questionner les motivations de cette « belle vocation »), grands absents du mouvement, mais aussi les gauchistes, eux aussi aux abonnés absents. Et c’est bien de ce dernier groupe dont il va ici être question.

Penchons-nous sur la littérature internet de groupuscules tels que Rebellyon, la Horde, la Rotative, Paris-Lutte.info, etc. Nous sommes-là dans la mouvance antifa, donc qui se veut « anti-fasciste ». Mais nous allons voir que, en matière de fascisme, rien n’est simple et qu’il ne suffit pas de proclamer être son contraire pour ne pas l’être… Huey Pierce Long, gouverneur autoritaire et corrompu de Louisiane avant-guerre, aurait déclaré : « Quand le fascisme arrivera aux États-Unis, on l’appellera antifascisme ! » (notez que la phrase n’est pas de cet escroc de Churchill). J’ai bien peur que les antifas soient la concrétisation de cette triste sentence. Ils se disent anti-capitalistes mais sont pour les migrations, pour la PMA et la GPA (voir ici par exemple)etcÀ quoi l’on peut répondre que soit ils n’ont pas compris que les migrations actuelles sont le résultat de la destruction de l’Afrique et du Proche-Orient par le capitalisme et que l’oligarchie les promeut parce qu’elles sont un moyen de destruction des identités au profit de la création d’une identité mondialisée de consommateur, soit ils l’ont compris et ce sont des collaborateurs de l’ordre fasciste en place1. Soit ils n’ont pas compris que la PMA et la GPA représentent la mise en place d’un marché mondialisé de la fabrication d’enfants par des multinationales, soit ce sont des collaborateurs de l’ordre fasciste en place. La liste de leurs prises de position qui font d’eux des fascistes est trop longue pour être ici égrainée. C’est pourquoi nous allons ici nous concentrer sur une seule d’entre elles : leur opposition au Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC) que l’on peut lire iciou encore là article repris  et  , etc.). Ces groupuscules qui volent l’appellation d’extrême-gauche au champ politique considèrent que le RIC est une porte de sortie pour le pouvoir bourgeois. « Le RIC est alors apparu, comme un moyen de s’épargner la révolution » écrivent-ilsIl y a, dans ce propos, une telle inculture de ce qu’est l’histoire que les bras m’en tombent. Mais qu’est-ce qu’une révolution pour eux ? Croient-ils qu’elle se décrète ? Ils n’ont tout simplement pas compris que le RIC est profondément révolutionnaire en lui-même. Pourquoi ? Parce qu’il représente une remise en cause de la représentation. Or la représentation politique est l’outil principal de la domination politique aujourd’hui. Il est d’ailleurs tout à fait frappant d’observer qu’un des articles les plus repris sur ces sites d’extrême-gauche méconnaît la différence entre le vote pour un représentant (caractéristique de l’oligarchie) et le vote pour une décision (caractéristique de la démocratie2) : « Le RIC, comme les élections de représentants, c’est avant tout un bulletin de vote dans une urne. C’est-à-dire l’abandon d’une puissance collective au profit d’une démarche individuelle» Justement non, c’est là que réside la différence : la souveraineté consiste dans la volonté générale, comme le disait Rousseau, et la volonté ne se représente point. Elle est ou elle n’est pas. La souveraineté est prise de décision et non abandon de ce pouvoir au profit de représentants. Les débats qui mènent à cette prise de décision sont la démocratie en exercice. En ce sens, le RIC doit être une tentative de formalisation de cette volonté générale. Je pèse mes mots : il faut vraiment ne rien avoir compris à ce qu’est la démocratie pour affirmer, comme le fait la Rotative, que le vote pour une décision équivaut au vote pour un représentant.

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Le RIC est le premier pas vers l’instauration d’une démocratie en France. Le peuple de France tente de prendre du pouvoir à l’oligarchie qui le domine outrageusement depuis l’instauration des dictatures bourgeoises en occident au XVIIIème siècle, ceci est une première pour le XXIème siècle ! Soyons clairs : le RIC est législatif, abrogatoire, constituant et révocatoire. Qui pense sérieusement qu’une telle mesure pourrait être entérinée par l’oligarchie fasciste qui règne actuellement en France ? C’est bien simple : jamais elle n’acceptera ce qui signerait la fin de son hégémonie. Bien sûr, pour que le RIC existe, il ne faut pas demander aux juristes bourgeois de le dessiner pour nous. Non, eux ça suffit aussi : ces incultes arrogants ont fait suffisamment de mal au peuple. Il faut que le peuple donne sa forme au RIC. Pour ça, il faut mettre en place un deuxième temps du mouvement Gilets Jaunes, c’est-à-dire installer partout des ateliers pour mutualiser les idées qui donneront naissance et légitimité au RIC, cela sans abandonner les manifestations. Car disons le franchement : si le mouvement a eu un tel impact, si le monde entier nous regarde aujourd’hui avec admiration3, c’est du fait de notre capacité à nous comporter comme un peuple face au pouvoir et à répondre de façon virile4 à sa violence5On voit ici le potentiel révolutionnaire !

CependantParis-Luttes.info écrit : « Pour autant, et en réalité nous le savons tous, rentrer chez nous avec le RIC, c’est retourner au chagrin, sans rien de plus dans le frigo ». Si on les écoute, cela signifie qu’il faut repartir avec des mots d’ordre de type syndical, ceux-là même qui ont si bien marché pour nous mener là où nous sommes aujourd’hui, au bord du gouffre… Avec des revendications de type syndical, on réclame des droits à nos maîtres. Par là, nous reconnaissons leur domination et ne nous attaquons pas aux racines du mal, aux causes qui font que la situation du peuple est intenable. Ce que ces militants de gauche doivent comprendre, c’est que si nous demandons du pain à l’oligarchie, nous n’aurons jamais que des miettes ; or, avec le RIC, ce que nous demandons, c’est la boulangerie6La position de ces pseudo-intello de gauche est absolument intenable : d’un côté, ils nous parlent sans cesse de révolution, mais quand le mouvement est là, ils s’en tiennent à des revendications de droits (tel est d’ailleurs le piège que le féminisme tend au peuple, piège que Hannah Arendt avait pourtant déjà décrit en son temps : quémander des droits est l’inverse de la démocratie). Nous n’avons plus envie de revendiquer des droits : nous voulons instaurer une démocratie – enfin – pour que cesse notre oppression.

Pour nous désespérer quant à l’avènement d’une telle démocratie, c’est-à-dire un régime dans lequel le peuple serait souverain, Paris-luttes.info donne l’exemple de pays comme la Grèce et l’Argentine où, comme en France, le résultat des référendums ont été annulés par la bourgeoisie. Mais il est fallacieux d’utiliser de telles comparaisons ! Dans ces pays, le RIC n’existe pas ! L’oligarchie dessine encore la vie institutionnelle de ces pays. Rien à voir avec ce que nous demandons. Le RIC étant révocatoire, les politiciens n’obéissent pas aux ordres du peuple ? Ils dégagent ! On est loin de « l’appel à la pitié » dont Paris-luttes.info affuble le RIC. Encore une fois, il faut vraiment ne rien avoir compris pour écrire une chose pareille !

Toujours dans la critique du RIC, on a aussi ce type d’arguments : « il faut aussi noter que les partis d’extrême-droite ont une forte tendance à utiliser les outils référendaires pour avancer un agenda politique raciste ». Bon alors il ne reste plus qu’à mettre l’extrême-gauche au pouvoir pour être sûr que seules les idées compatibles avec notre bonheur seront adoptées. Blague à part, on voit ici l’absence totale de confiance dans le peuple : comme l’extrême-gauche possède la vérité, il est normal qu’elle sache mieux que nous ce qui est bon pour nous. C’est déjà ce que disaient Karl Marx ou Pierre Bourdieu : le scandale des scandales pour la petite-bourgeoisie – et l’extrême-gauche est désormais un mouvement petit-bourgeois – est de ne pas être reconnue pour ce qu’elle s’imagine être, ne pas pouvoir concrétiser en terme de pouvoir, la domination éthique qu’elle fait peser sur les classes populaires. La petite-bourgeoisie gauchiste reste impuissante politiquement et n’est bonne qu’à râler parce que ses valeurs (qu’elle partage bien souvent avec la bourgeoisie fasciste à l’image de sa haine de l’identité ou encore son dégoût de la nature que, en accord avec les multinationales, elle veut modifier au nom, par exemple, d’un supposé droit à l’enfantetc.) ne sont pas reconnues par ce satané peuple quil faudra bien changer tôt ou tard en l’éduquant. La posture de l’extrême-gauche face au RIC est révélatrice de sa haine du peuple7.

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Des humains de qualité ne peuvent apparaître que dans un contexte où règne la confiance, où tout n’est pas formalisé, où l’on s’autorise à explorer. Faire confiance, c’est, par exemple, écouter l’autre sérieusement et avec bienveillance, pas comme un imbécile qu’on veut réformer. C’est dans la confiance que la beauté se révèle, pas dans la surveillance et le soupçon. Ceux qui prétendent sans cesse « qu’on n’y arrivera pas sans éduquer le peuple » se trompent complètement. On n’éduque pas un peuple, on le met en confiance en lui faisant confiance. À mort toutes les écoles et tous les éducateurs, vive la confiance et le partage, seul terreau de toutes les qualités humaines.

Bien sûr, avec le RIC, l’appareil médiatique actuel devra être démantelé : il n’est pas possible de mener un débat sérieux avec l’intervention de journalistes. Toute cette clique de fainéants aux ordres de l’oligarchie n’a d’autre fonction que de nous faire douter de nous, de nous rapetisser, de tirer tout débat vers le bas. Eux sont capables de tenir le RIC en échec, de le frelater et de faire en sorte que nous soyons déçus de nous-mêmes. C’est dans un tel contexte que les idées les plus nocives collectivement risquent de passer, du fait de ce complexe journalistique qui ne fait que jouer sur nos peurs. 

Il y a enfin le cas extrêmement grave d’Étienne Chouard, que la Rotative présente comme « Blogueur très apprécié de différentes tendances d’extrême-droite avec qui il partage régulièrement l’estrade. » Comme le RIC qu’il promeut d’ailleurs de toutes ses forces, Chouard est un révélateur. On se frotte les yeux quand on lit ce qui lui est reproché : avoir discuté sur Internet avec des gens d’extrême-droite, avoir osé dire qu’ils n’avaient pas tort sur tout. Voilà les réflexes idéologiques qui font office de réflexion à l’extrême-gauche : si on est pas d’accord avec toi et que quelqu’un te parle, il devient par là notre ennemi. Plus encore : comme vous êtes d’extrême-droite et que pour nous, l’extrême-droite c’est le fascisme, vous avez tort sur tout. Hitler a dit que l’Angleterre était une île ? Alors c’est faux, elle ne peut pas être une île ! Pourquoi ? Parce que Hitler est très très méchant ! Comme il est très très méchant et qu’on veut que tout le monde sache qu’on est contre lui, on contredit tout ce qu’il dit. Cela semble caricatural mais en observant précisément le contenu des critiques adressées à Chouard, on s’aperçoit qu’elles sont pourtant de ce tonneau.

Il y a chez les gauchistes aujourd’hui un fantasme de destruction de l’Autre, de ce qui est différent. Si on parle avec l’extrême-droite, c’est qu’on est d’accord avec elle, c’est qu’on est contaminé, c’est comme une maladie. Il est inadmissible qu’une sorte de police de la pensée naisse ainsi chez ceux qui prétendent être le parti de l’émancipation. Le refus du dialogue avec l’Autre, le fantasme de sa destruction me semble bien plus proche du fascisme que tout ce que je vois à l’extrême-droite. L’attitude qu’il faut avoir dans ces temps difficiles est au contraire une posture de dialogue avec tout le monde, dire nos peurs, écouter celles de l’Autre, essayer de les comprendre, c’est-à-dire considérer l’Autre comme aussi intelligent que soi et dialoguer pour fonder un monde commun comme dirait Arendt.

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Malheureusement, Chouard s’est excusé pour avoir dialogué avec l’extrême-droite. Il a reconnu que Soral, par exemple, avait eu des paroles inadmissibles. Ce qui est vrai mais ne veut pas dire qu’il ait tort tout le temps ! Et ça, ça n’est pas négociable quelque soit la violence de la police de la pensée gauchiste car c’est de la logique, et la logique n’a que faire de la police de la pensée, n’en déplaise à un Frédéric Lordon ou un François Ruffin8. Et voici donc ces quelques paroles échangées sur le net qui transforment Chouard en blogueur qui « partage régulièrement l’estrade » avec l’extrême-droite. Il n’y aura jamais de pardon mon pauvre Étienne, pas avec ces gens ; tu n’auras jamais de pardon pour une faute qui, de toute manière, n’existe que dans les esprits embrigadés de tes accusateurs. Du coup, on obtient le syllogisme suivant : Chouard = extrême-droite ; Chouard = RIC ; donc RIC = extrême-droite. Exemple tiré de La Horde : « C’est donc sans surprise qu’on voit ressurgir des personnalités comme Étienne Chouard, qui refuse de reconnaitre le danger que représente l’extrême droite parce que cela rentre en contradiction avec son projet de démocratie intégrale. De même, présenter le référendum d’initiative citoyenne (RIC) comme la solution miracle à tous les problèmes est en soi un problème. » CQFD. Au passage, j’aimerais bien que la Horde nous explique ce qu’est la « démocratie intégrale ». Elle s’opposerait, j’imagine, à une « démocratie partielle » ? De quoi s’agirait-il ?

En fait, ces individus endoctrinés veulent infiltrer le mouvement des Gilets Jaunes pour en exclure les franges du peuple qui ne leur conviennent pas et faire correspondre le mouvement à leurs obsessions. Ils veulent le rationaliser9. Ils n’ont aucune légitimité pour faire cela. Ce mouvement ne leur appartient pas : ils peuvent y venir mais pas y imposer leurs buts ou leur mono-obsession de l’extrême-droite. Plus encore, en empêchant le dialogue entre des strates du peuple que les stratégies de l’oligarchie sont parvenues à opposer, ils l’affaiblissent face à l’unité de la classe dominante et, par conséquent, sont des traîtres au peuple. Ils sont des mécanismes du maintien de l’ordre fasciste qui règne en occident. Ils ont beau s’appeler « antifa », ces petits-bourgeois sont les nouveaux fascistes : intolérants, persuadés de détenir la vérité, imperméables au doute. Ce n’est pas parce qu’ils se sont achetés des drapeaux rouges et noirs qu’ils sont à l’abri de l’accusation d’être des fascistes. Ils me rappellent ces paroles du chansonnier Pierre Selos dans sa chanson « Les cons sont là » :

« ceux qui n’ont pas compris l’histoire,

les fossoyeurs de la mémoire,

et qui refont tous les faux-pas :

les cons sont là. »

La question qui se pose alors me paraît être celle-ci : comment fait-on quand on est contre le progrès (défendu par la gauche) et contre l’autoritarisme et la hiérarchie (défendus par la droite) ? Il n’y a nulle part où aller sur l’échiquier politique. Hé bien tant mieux car heureusement, une alternative populaire vient de naître : le mouvement des Gilets Jaunes.

Christophe Hamelin

Notes:

Il est assez fascinant de constater leur entêtement à ne pas analyser les migrations modernes dans leur contexte capitaliste. Ainsi le site La Horde écrit-il : « De même, refuser de considérer comme un problème le nationalisme assumé des gilets jaunes à travers à la fois des symboles et une façon de se définir (« les Français ») est d’autant plus dangereux que, en particulier sur les réseaux sociaux, cette identité nationale est non seulement interclassiste, mais également construite contre un cosmopolitisme associé dans l’esprit des gens au capitalisme sans frontière. » L’incapacité, toute idéologique, de l’extrême-gauche à comprendre le phénomène profondément humain qu’est l’identité en fait un rouage de l’actuel ordre fasciste. Dans la mythologie totalitaire du progrès, les identités sont effacées. Mais au profit de quoi ? D’une identité politique ? Mais alors il s’agit d’un endoctrinement puisque la personnalité de l’individu est déterminée par des idées hétéronomes. Plus encore, dans l’ordre actuel, l’effacement des identités se produit au profit de la constitution d’une identité de consommateur mondialisé. Or cela est la marque du totalitarisme aujourd’hui. Un monde sans identité, d’individus déracinés, dans lequel il n’y a plus de résistances autonomes à l’ordre. Par conséquent, faire l’apologie des migrations revient à adouber l’ordre fasciste que cherche à instaurer l’oligarchie. Donc, les gauchistes sont des néo-fascistes. Cette inversion de termes (appeler « fascistes » les « antifa ») peut paraître choquante a priori mais mérite réflexion.

Je conseille aux gauchistes de se pencher sur Aristote, Les politiques, IV, 9, 1294b4.

Je ne lis malheureusement que l’anglais donc je ne peux pas dire pour les autres peuples mais allez voir sur les forums anglo-saxons, en particulier états-uniens : la teneur des propos sur le mouvement Gilets Jaunes change complètement du « french bashing » habituel. Ils sont estomaqués et nous admirent.

La virilité est bien sûr une caractéristique du genre masculin mais concerne les deux sexes.

5 Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.

La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.

La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.

Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue.

Helder Camara, évêque brésilien

Allégorie entendue par un pote sur un rond-point.

Par contre, je n’ai aucun doute sur le fait que les gauchistes sont incapables de comprendre un mot de ce que je raconte. En effet, ils se gargarisent de slogans pro-peuples style : « Les muscles de cette société, ce sont les millions de prolos. La seule force capable de s’opposer à celle du capital, la voici. » (Paris-luttes.info) mais sont incapables de voir que leur posture dit exactement l’inverse de ce type de propos standardisés.

Les récentes hésitations de Ruffin sur Chouard ne changent rien au fait qu’il s’est rendu coupable d’avoir participé à son lynchage.

C’est-à-dire qu’ils veulent le faire correspondre à une idée.

 

jeudi, 10 janvier 2019

L’incroyable faillite du maintien de l’ordre macronien…

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L’incroyable faillite du maintien de l’ordre macronien…

par Dominique G. Boullier

Professeur des universités en sociologie EPFL, Lausanne

Ex: https://lesmoutonsenrages.fr 

Divide et impera, ne va pas servir à grand chose, le peuple a compris qu’uni, il serait le plus fort. Une analyse sociologique de la situation depuis le début, qui éclaire sur la volonté de la macronie de diviser les gens pour tenter de garder le contrôle. 

Source: LE BLOG DE DOMINIQUE G. BOULLIER  via ArrêtsurInfo

L’incapacité à contrôler les actions violentes reste très étonnante compte tenu des effectifs mobilisés. On paye, sur le plan technique, un aveuglement par l’état d’urgence et, sur le plan politique, une approche méprisante de tout public qui manifeste. Sans réponse politique, l’apprentissage de l’émeute qui se produit actuellement peut conduire à un «mai rampant» de funeste mémoire en Italie.

Comment peut-on en arriver à un tel désordre après des années d’état d’urgence et une pratique constante de répression de toutes les manifestations, les plus diverses, alors même qu’on y met les moyens en effectifs ? La faillite touche tous les maillons : les capteurs (le renseignement), les articulations (les transmissions), la décision (le commandement et le politique), la mise en œuvre (le personnel sur place).

Après avoir travaillé pendant plusieurs années à observer in situ et à comprendre les méthodes de maintien de l’ordre jusqu’au début 2010, et avoir publié un livre sur le sujet (« Evénements et sécurité. Les professionnels des climats urbains », Presses des Mines, 2013, avec S. Chevrier et S. Juguet), je constate une évolution catastrophique des méthodes et des principes, tout en admettant les limites de mes informations actuelles, basées sur les médias, sur les récits et sur mes observations dans le secteur des Champs Elysées.

La perte de contact avec le pays réel, la faillite du renseignement

Le mouvement des gilets jaunes n’est pas structuré, il n’a pas de leader, de service d’ordre, il vient d’émerger, etc. Doit-on en conclure qu’on ne peut rien en connaitre ? Non, certainement pas, et le suivi des réseaux sociaux par les services de renseignement français s’est d’ailleurs déplacé depuis récemment sur les mouvements dits « extrémistes » puisque le terrorisme et la radicalisation islamique semblaient se mettre en veilleuse. On a donc des infos sur ce qui se dit, sur la conversation, sur sa tonalité (beaucoup d’agences font cela pour les marques), voire sur les comptes des personnes qui parlent, qui agissent pour la plupart sans masque. On peut donc savoir le degré d’énervement, les cibles potentielles, les déplacements prévus, tout au moins en partie. Evidemment, ça ne permet pas une analyse fine in situ, au moment des manifestations et sur les barrages, car dans ce cas, il faut du personnel, sur place, infiltré ou non, pour tenter de comprendre ce qui se passe et quels sont les leaders potentiels. Si cette infiltration archi connue de la part des RG à une époque ne se fait plus, serait-ce dû à la fusion des services qui a connu quelques ratés, c’est le moins qu’on puisse dire ? ou serait-ce parce qu’on ne comprend le renseignement direct que comme une arme de répression et non un outil de pilotage ? Car avec un mouvement aussi peu structuré, le travail de renseignement devrait paradoxalement servir à les aider à se structurer (et non à les casser ou à les embarquer indistinctement).

L’affrontement comme premier réflexe pour rendre impossible une vraie manifestation

Lorsque des manifestants sont arrivés sans consigne au bas des Champs Elysées lors de l’acte II, il était possible d’aller parlementer, de chercher des leaders, de les fabriquer même, de les encourager à faire un service d’ordre, si toutefois le maintien de l’ordre s’entend aussi comme protection du droit de manifester et des manifestants. Au lieu de cela, ils ont été bombardés de lacrymo immédiatement et sans distinction en absence de toute activité à risque, ce que tous les observateurs ont noté le premier samedi matin. Toutes ces personnes ont vécu un traumatisme qui s’est répercuté toute la journée et qui a détruit la confiance dans la police. Aucune discussion, aucun pilotage en commun de la manifestation n’étaient plus possibles. Mon hypothèse était qu’il fallait surtout faire peur, faire peur à de « pauvres gens » « désorganisés » qui seraient, de cette façon, rentrés chez eux à la première alerte. Et ainsi éviter de donner le spectacle d’une grande manifestation pacifique, nombreuse et réussie sur les Champs Elysées. La décision est, me semble-t-il, politique avant tout, une gestion de crise qui croit disqualifier une dynamique sociale en lui bloquant les accès et le droit de manifester.

Petit récit du 1er décembre : à la recherche de l’ombre jaune

Le comble, c’est que la même stratégie, même si appliquée de façon totalement différente, a été mise en œuvre le samedi suivant 1er décembre. La sanctuarisation des champs Elysées a abouti à empêcher un accès de masse, à grand renfort de filtrage établi sur un seul point d’entrée. J’ai pu constater que tout accès vers la partie Nord des Champs était impossible. Les groupes de gilets jaunes erraient à chercher une entrée et se retrouvaient soit repoussés vers la place de l’Etoile, soit occupaient certains carrefours, par exemple avenue de Friedland. Vraiment pas violents mais vexés d’être repoussés en marge une fois de plus alors que certains venaient de loin. Et sans qu’on sache bien d’où venait la décision, quelques-uns, peut-être plus radicaux mais pourtant pas du tout extérieurs, décidaient de créer un début de barricade et tout le monde les regardait voire même les aidait, face à une quinzaine de CRS, pas plus, auxquels se sont joints des membres de la BAC, revêtus pour certains de gilets jaunes et qui commençaient à canarder la barricade avec des lacrymo et se repliaient aussitôt. Mais rien de tout cela n’était construit ou pensé, ni d’un côté ni de l’autre d’ailleurs. A un moment, le feu a pris et la tension est montée, puisqu’un groupe a entrepris d’attaquer l’agence bancaire tout proche en y mettant le feu. Mais les CRS présents ne pouvaient strictement rien y faire, les gilets jaunes présents soutenaient plutôt, car après tout une agence bancaire semblait un objectif plus justifié qu’autre chose. Les pompiers sont arrivés, les gilets jaunes les ont laissé intervenir, car il y avait des risques pour le reste de l’immeuble. Des voitures électriques publiques avaient aussi été incendiées tout près un peu avant. Tout cela seulement au milieu de l’après-midi (16h30), bien avant l’intervention des commandos de casseurs dont on nous a parlés et qui ont occupé le terrain plus tard, à la nuit tombante. Des compagnies avec leurs camions sont arrivées sur toute la largeur de l’avenue de Friedland et ont fait fuir tout le monde qui s’est regroupé dans les rues adjacentes en errant pour trouver un but. C’est seulement plus tard, vers saint Augustin, qu’on a pu trouver un rassemblement significatif qui tenait la place, en effrayant d’ailleurs les chevaux de la police montée, dont on se demande ce qu’ils faisaient là dans un contexte aussi dangereux. Le cortège était beaucoup plus significatif avenue de l’Opéra et on peut dire que ce fut le seul moment où la foule a trouvé son compte, c’est-à-dire celui on l’on se compte, où l’on se regarde manifester et on se dit qu’on a réussi à faire masse.

Comment favoriser l’apprentissage des émeutiers

Que cherchaient les forces de l’ordre pendant tout ce temps ? Elles couraient à droite à gauche, intervenaient quand les risques d’incendie ou de pillage (qui n’interviennent vraiment que le soir, avec une autre population) devenaient trop importants mais tout l’environnement pouvait servir aux émeutiers improvisés, puisque les chantiers n’avaient pas été nettoyés de leur matériel et les voitures particulières étaient toujours en place…. et disponibles pour les incendies ! A aucun moment, si ce n’est pour certaines manœuvres place de l’Etoile, en début de soirée, ne furent organisées des opérations de conquête réelle et durable du terrain. Pour une bonne raison, c’est que les effectifs étaient insuffisants pour tenir ce terrain regagné, puisqu’une grande partie avait été consommée pour fermer les champs et pour faire en sorte que les lieux du pouvoir fussent protégés (Beauvau et l’Elysée). Le choix de protection des Champs pouvait se comprendre mais jamais cela ne s’est traduit par une stratégie de canalisation des manifestants pour leur proposer des débouchés. Résultat, leur état groupusculaire fut encore renforcé, ce qui constitua une aubaine de plus pour les groupes radicaux qui intervenaient au fur et à mesure de la journée.

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Or, il était certainement possible de laisser cette manifestation se dérouler sur les Champs, quitte à ce qu’elle montre sa puissance et fasse image spectaculaire (ce qui entraîne un prix politique certain) tout en étant largement sécurisée par les effectifs présents tout autour (à condition de laisser des portes de sortie comme toujours). Mais pour cela il eût fallu aider à sa structuration, de façon à la couper un peu plus des radicaux. Quel choix a été fait au contraire pour empêcher toute visibilité à cette manifestation ? Celui de laisser se propager le chaos comme on l’a vu, sans avoir les moyens de le résorber, si ce n’est par épuisement très tard dans la soirée. L’effet de jonction entre les radicaux et les gilets jaunes a été renforcé, l’expérience d’une forme de guérilla urbaine a été rendue facile et attractive pour des primo-manifestants, déjà très remontés, mais pas au point de passer à l’acte si on les avait encadrés. Mais n’oublions que cet apprentissage se fait aussi dans les régions. Là aussi, comme à Marseille, la réaction brutale des forces de l’ordre, incompréhensible et injuste, encourage la rage, la haine, orientée vers la police, ce qui politiquement ne donne rien mais du point de vue de l’énergie dégagée se propage très vite car le message est très simple. Préfecture brûlée ou péages détruits semblent désormais faire partie du prix à payer pour tous les manifestants et la condamnation des violences ne se traduit plus par une condamnation du mouvement, ce qui est un signe d’échec total d’emprise sur les esprits, qui redouble l’échec dans le contrôle des corps des manifestants.

Une coupure police/ peuple organisée politiquement

Depuis les capteurs jusqu’à la mise en œuvre, des maillons importants ont failli, comme par exemple, la coordination étroite avec la Mairie de Paris. La préfecture de Police a tout concentré alors qu’il eût fallu s’assurer de l’appui de toutes les parties prenantes. Mais le maillon le plus faible est à coup sûr celui de la décision, à la fois technique et politique. Les politiques ont renforcé encore le modèle sécuritaire sans se préoccuper de la liaison avec ce mouvement insaisissable. Or, des personnels de police dédiés (et des politiques) auraient pu aussi travailler à établir cette liaison non pas pour disqualifier le mouvement mais pour aider à le structurer. Paradoxalement, la meilleure chose qu’aurait pu faire le pouvoir pour sa propre survie aurait été d’aider à cette structuration, du point de vue politique comme du point de vue sécuritaire, car ce sont désormais les radicaux qui vont faire son éducation, sur la base d’une détestation radicale de la police.

Ces erreurs se sont déjà produites en banlieue, au point de créer zones de non-droit puisque la police ne peut plus y intervenir. Elles se sont produites aussi vis-à-vis de toutes les manifestations non encadrées officiellement par les partis ou les syndicats (manifs pour les migrants, pour la Palestine, pour les ZAD, etc.). Dans tous ces cas, la réaction policière a été disproportionnée, et cela dès le début de l’état d’urgence avec une manif climat Place de la République immédiatement gazée. Cette habitude de consommation élevée de lacrymo dans des contextes très pacifiques au seul motif que ces manifestations ne sont pas déclarées, crée en fait les conditions de préparation, d’entrainement même, d’éléments de plus en plus nombreux et de plus en plus radicaux qui ne reviendront plus dans le rang ou dans un processus de co-sécurisation des manifestations. Or, c’est la seule solution pour que le droit de manifester se traduise par la sécurité des manifestants eux-mêmes et du coup de tout l’environnement.

La coupure totale du gouvernement avec la population, sur le mode technocratique qui est le sien, semble se répéter du point de vue sécuritaire puisque rien n’est fait pour créer des liens, structurer les mouvements, tous immédiatement traités comme des ennemis de la république. Cette culture finit par s’étendre dans l’esprit des fonctionnaires de terrain eux-mêmes qui peuvent se sentir tout puissants et cela d’autant plus qu’ils sont en réalité impuissants à endiguer durablement ces mouvements politiquement motivés. Mais cette culture d’ennemis s’étend aussi chez les manifestants de toutes les causes, qui peuvent aisément adopter le discours anti-flic que certains développent.

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Le commando Macron face à la haine qu’il a engendrée

C’est là le grand danger. Car au bout du compte, tous ces manifestants, gilets jaunes aujourd’hui mais ZAD auparavant, ont des objectifs politiques, et n’obtiennent aucune réponse (sauf dans le cas de la ZAD, au forceps comme on le sait et avec des dérapages dans le maintien de l’ordre là aussi incroyables, visant à disqualifier et à humilier, pour être sûr qu’ils n’enregistrent pas une victoire). Or, ces sentiments d’amertume, puis de rage se transforment petit à petit en haine, ciblée clairement contre Macron lui-même (comme l’a relevé François Ruffin), avec une contagion même dans l’administration qui ne comprend ni l’arrogance ni la rigueur de ce mode de traitement non-politique des problèmes. Car on peut dire tout le mal que l’on veut du vieux monde politique, son obsession pour sa réélection et pour sa réputation était utile pour corriger le tir dès lors que le rapport de force politique était défavorable. Ce déni de politique déteint sur la politique sécuritaire qui ne sait plus créer de lien, ni de réseau, ni offrir d’alternative. C’est déjà la façon dont Valls a procédé avec une brutalité qui est encore renforcée par le modèle technocratique de gestion des confits du commando Macron (puisqu’ils admettent avoir pris le pouvoir en mode commando). Mais le commando risque de trouver à très court terme de vrais commandos en face de lui, dans la rue voire ailleurs, car leur haine pour l’instant désorganisée commence à se cristalliser grâce à l’apprentissage actuel à grande vitesse. Et la faillite du maintien de l’ordre face à des foules désorganisées ne pourra qu’être encore aggravée par les débuts de structuration violente qui pourrait en résulter.

Le spectre d’un mai rampant et de ses conséquences

Cette évolution sera présentée comme une radicalisation mais ce genre de grille d’analyse n’est d’aucune utilité pour comprendre cette diffusion d’une forme de « sécession institutionnelle » : aucun relais institutionnel ne peut plus avoir prise sur ces colères et les plus positifs du mouvement finissent par reconnaitre que seule la violence permet de capter l’attention du pouvoir. Cette situation n’est pas inédite, contrairement à ce qu’on dit. C’est celle du « mai rampant » italien en 68. Les partis institutionnels étaient aussi disqualifiés malgré la force du PCI à l’époque ou en tous cas ne savaient pas répondre à la crise profonde des couches ouvrières du Piémont ou de Lombardie en particulier. Contrairement à la France, aucune explosion violente ni de grève générale durable n’avaient permis de faire soupape, d’obliger le gouvernement à de grandes négociations. La frustration qui est en résulté s’est transformée progressivement en terreau idéal pour le terrorisme des Brigades Rouges en particulier (mais Lotta Continua y a aussi participé). Dix ans de troubles et de blocages politiques jusqu’à l’assassinat de Aldo Moro n’ont pas permis d’ailleurs de réinventer des projets politiques attractifs. La décomposition des partis institutionnels français et la difficulté des partis mouvements à encadrer des mouvements populaires ne peuvent que créer les conditions favorables à une telle dérive, alors qu’elle avait été évitée (de peu) en France après 68.  Sans doute que la demande de grève générale et le renfort du mouvement ouvrier organisé pourraient atténuer cet effet de dérive lente mais certaine de nombreux éléments des gilets jaunes.

Le libéralisme autoritaire ou l’isolement définitif d’une oligarchie

De ce point de vue, la remarque de E. Todd, sur France 2, sur l’attrait du coup d’Etat est très judicieuse et inquiétante. Car toutes ces logiques de révoltes dans un contexte de dépolitisation délibérée par les élites libérales sont privées de toute chance de se construire un avenir, puisque nous vivons dans le monde de TINA. On peut dès lors comprendre ce qui se met en place du point de vue sécuritaire comme une préparation des esprits à la mainmise totale d’une oligarchie, déjà réussie sur le plan économique, réussie aussi sur le plan institutionnel par le commando Macron, et complétée par l’Etat autoritaire que l’expérience sécuritaire actuelle, aussi désastreuse soit-elle, ou parce qu’elle est désastreuse, prépare. La composante sécuritaire du libéralisme extrême est déjà mise en place idéalement en Chine à partir d’un tout autre référentiel et ne cesse de faire des envieux, tous ceux qui veulent se débarrasser une fois pour toutes du politique, c’est-à-dire du débat,  et du débat contradictoire, ce contradictoire le droit permet dans nos démocraties et sur lequel elles reposent mais qui semble sans cesse réduit au profit du « solutionnisme technico-libéral » que représente si bien le slogan macronien de la start up nation.

Via ArrêtsurInfo

Voir aussi :

Méfiez-vous du peuple ! Vous l’avez mis dans la rue, mais vous aurez du mal à la faire rentrer

Todd: « Face aux Gilets jaunes, le gouvernement cherche le chaos pour provoquer une rupture »

L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe

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L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe

par Manlio Dinucci 

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Auprès du Palais de Verre des Nations Unies, à New York, se trouve une sculpture métallique intitulée “Le Mal terrassé par le Bien”, représentant Saint Georges qui transperce un dragon avec sa lance. Elle fut donnée par l’URSS en 1990 pour célébrer le Traité FNI (INF) stipulé avec les USA en 1987, qui éliminait les missiles nucléaires à courte et moyenne portée (entre 500 et 5000 km) avec base à terre. Le corps du dragon est en effet réalisé, symboliquement, avec des morceaux de missiles balistiques étasuniens Pershing-2 (auparavant basés en Allemagne de l’Ouest) et de SS-20 soviétiques (auparavant basés en URSS). 

Mais maintenant le dragon nucléaire, qui dans la sculpture est représenté à l’agonie, revient à la vie. Grâce aussi à l’Italie et aux autres pays de l’Union européenne qui, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, ont voté contre la résolution présentée par la Russie sur la “Préservation et la mise en oeuvre du Traité FNI”, rejetée avec 46 votes contre 43 et 78 abstentions.

L’Union européenne -dont 21 des 27 membres font partie de l’Otan (comme en fait partie la Grande-Bretagne sortant de l’Ue)- s’est ainsi uniformisée à la position de l’Otan, qui à son tour s’est totalement uniformisée à celle des États-Unis. L’administration Obama d’abord, puis l’administration Trump ont accusé la Russie, sans aucune preuve, d’avoir expérimenté un missile de la catégorie interdite et ont annoncé leur intention de se retirer du Traité FNI. Ils ont en même temps lancé un programme visant l’installation à nouveau en Europe contre la Russie de missiles nucléaires, qui seraient basés aussi dans la région Asie-Pacifique contre la Chine.

Le représentant russe à l’ONU a prévenu que “cela constitue le début d’une course aux armements à part entière”. En d’autres termes il a prévenu que, si les États-Unis installaient à nouveau en Europe des missiles nucléaires pointés sur la Russie (comme l’étaient aussi les Cruise basés à Comiso dans les années 80), la Russie installerait à nouveau sur son propre territoire des missiles analogues pointés sur des objectifs en Europe (mais ne pouvant pas atteindre les États-Unis).

Faisant fi de tout cela, le représentant Ue à l’ONU a accusé la Russie de miner le Traité FNI et a annoncé le vote contraire de tous les pays de l’Union parce que “la résolution présentée par la Russie dévie de la question qui est en discussion”. En substance, donc, l’Union européenne a donné son feu vert à l’installation possible de nouveaux missiles nucléaires USA en Europe, Italie Comprise. 

Sur une question de cette importance, le gouvernement Conte, renonçant comme ses prédécesseurs à exercer la souveraineté nationale, s’est aligné sur l’Ue qui à son tour s’est alignée sur l’Otan sous commandement USA. Et de tout l’arc politique aucune voix ne s’est élevée pour demander que ce soit le Parlement qui décide comment voter à l’ONU. Et aucune voix non plus ne s’est élevée au Parlement pour demander que l’Italie observe le Traité de non-prolifération, imposant aux USA de retirer de notre territoire national les bombes nucléaires B61 et de ne pas y installer, à partir de la première moitié de 2020, les nouvelles et encore plus dangereuses B61-12.

Ainsi est à nouveau violé le principe constitutionnel fondamental que “la souveraineté appartient au peuple”. Et comme l’appareil politico-médiatique maintient les Italiens dans l’ignorance de ces questions d’importance vitale, est violé le droit à l’information, dans le sens non seulement de la liberté d’informer mais du droit d’être informés.

Ou bien on le fait maintenant ou demain il n’y aura pas de temps pour décider : un missile balistique à portée intermédiaire, pour atteindre et détruire son objectif avec sa tête nucléaire, met 6-11 minutes.

mardi, 08 janvier 2019

La guerre commerciale aura bien lieu

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La guerre commerciale aura bien lieu

Guillaume Berlat 

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Hormis les bruits de bottes qui résonnent aux quatre coins de la planète, une guerre réelle et meurtrière à maints égards fait rage dans la plus grande indifférence. Cette guerre, c’est la guerre commerciale que mène, telle une croisade païenne, le 45ème président des États-Unis. Il fut élu, à la surprise générale des diplomates, experts, journalistes, prévisionnistes de tout poil, sur un slogan simple, pour ne pas dire simpliste, l’Amérique, d’abord et avant tout (« America First »). Les mêmes feignaient d’ignorer que Donald Trump n’était pas issu du sérail politique des bords du Potomac. Et qu’il avait un grave défaut pour un politicien traditionnel, il fait ce qu’il dit, y compris pour mener à bien ses idées les plus baroques. Le président américain n’a que faire du droit, des conventions internationales. Il veut imposer un sérieux aggiornamento des règles du commerce mondial et se lance dans un durable bras de fer avec la Chine. Pour ce qui est de la désunion européenne, il s’agit d’une simple promenade de santé tant le courage n’est pas la vertu cardinale de ce colosse aux pieds d’argile.

UN AGGIORNAMENTO DES RÈGLES DU COMMERCE MONDIAL

Donald Trump est avant tout un homme d’affaires qui sait ce que compter veut dire. Il ne s’embarrasse pas de théories fumeuses. Il est un praticien dur en négociation. Pour lui, tout échange doit être équilibré, gagnant/gagnant. Fini le temps des concessions octroyées par ses prédécesseurs aux Chinois qui inondent le marché américain de produits « made in China » tout en lui pillant ses technologies de pointe, aux Européens (plus spécialement les Allemands) qui exportent aciers, automobiles… Pour l’ancien magnat de l’immobilier new-yorkais, il était grand de temps de mettre un point final à cette symphonie d’une Amérique bienveillante, aux contrats qu’il juge léonins, à cette pétaudière multilatérale. Désormais, c’est la loi du talion qui doit gouverner les relations internationales. Au diable, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui fait le jeu des Chinois alors que ces derniers ne respectent pas les règles du jeu. Au feu, les G7 et autres G20 et leurs communiqués à l’eau de rose qui servent les délinquants du commerce international. Le mot d’ordre est clair, réciprocité. Le signal est rapide, le Tweet ravageur qui règle en 140 signes un problème complexe. Le procédé est simple, sanction et extraterritorialité du droit américain. Au passage, on se débarrasse des concurrents encombrants que sont les actionnaires d’Airbus que l’on met à genou pour favoriser Boeing, sous de fallacieux prétextes(1). La méthode est brutale. Téhéran ne veut pas répondre au Diktat américain, on lui inflige des trains de sanctions dont l’Iran aura le plus grand mal à se remettre. Il n’y a plus d’alliés dans cette guerre mondiale. Il n’y a que des concurrents ennemis potentiels de l’Amérique impériale. Gare à celui à qui il viendrait l’idée saugrenue de se mettre en travers du bulldozer américain. Il lui en coûtera. Le cadre général du débat est posé. Pour ceux qui n’auraient pas compris le message de l’homme à la mèche blonde tel qu’il ressort de ses déclarations et de ses saillies, on demande au secrétaire d’État américain (l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères), Mike Pompeo (ex-directeur de la CIA) de faire la leçon aux Européens dans leur capitale d’opérette en carton-pâte qui a pour nom Bruxelles(2). Une sorte de village Potemkine à la sauce libérale.

UN BRAS DE FER DURABLE AVEC LA CHINE

Donald Trump considère qu’il n’est plus possible de tolérer un tel déficit commercial avec une Chine impériale et « impérieuse »(3), pas qu’un pillage systématique des technologies américaines. Il faut y donner un sérieux coup d’arrêt. Le différend prend deux dimensions.

Une dimension commerciale, tout d’abord. Washington lance ses premières fatwas qui ne sont pas suivies d’effet du côté chinois. Et comme Pékin semble ne pas comprendre la méthode douce, on passe aussitôt (mars 2018) à la méthode force : coercition et sanction pour démontrer sa détermination à ne pas laisser les choses traîner. On allume alors le deuxième étage de la fusée en imposant des droits de douane dissuasifs sur une impressionnante de produits chinois. Et ce qui devait se produire se produit. Dès le mois d’avril, la Chine réplique par l’imposition de taxes sur 123 produits américains. Et le jeu des sanctions et des contre-sanctions se prolonge. Il faudra attendre le G20 de Buenos Aires (censé traité de la réforme des règles du commerce mondial et de l’OMC) pour qu’en marge de cette réunion Donald Trump et Xi Jinping décide d’une trêve. Mais pour combien de temps encore ? Une réunion entre experts des deux pays a lieu à Pékin le 7 janvier 2018. C’est le remake de la célèbre politique du bâton et de la carotte.

Mais, le problème prend une dimension diplomatique, ensuite. Quand les États-Unis mènent une guerre commerciale, ils ne lésinent pas sur les moyens. Ils exigent et obtiennent du Canada l’arrestation à Vancouver de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des telécoms Huawei, qui est à Pékin ce qu’Apple est à Washington. Que lui reproche-ton ? Rien d’autre que d’avoir violé l’embargo américain contre l’Iran, et de tomber sous le coup d’une législation que les Américains entendent imposer au monde entier. Les Chinois réagissent en arrêtant deux Canadiens sur leur territoire. La réponse du berger à la bergère. Les États-Unis et le Canada demandent, le 21 décembre 2018, la « libération immédiate » de deux Canadiens emprisonnés en Chine et au centre d’une crise diplomatique entre Ottawa et Pékin après l’arrestation au Canada d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei. Affaire à suivre… Derrière l’affaire qui touche les géants des télécoms se joue la rivalité stratégique entre la Chine et les États-Unis(4).

« Quelle que soit l’issue de ce bras de fer, les Européens seraient bien inspirés de ne pas rester l’arme commerciale au pied, en jouant les idiots du village global »(5). Or, nous n’en sommes pas encore là !

UNE PROMENADE DE SANTÉ AVEC L’UNION EUROPÉNNE

Les Diktats commerciaux américains (menaces d’imposition de droits de douanes exorbitants sur l’acier et l’aluminium, en mars 2018, en violation des règles de l’OMC accompagnées de l’application extraterritoriale du droit américain) s’accumulent régulièrement sur l’Union européenne (ainsi que sur ses États membres, en particulier l’Allemagne). Et sans que cela ne suscite, jusqu’à présent du moins, de réactions dignes de ce nom, hormis quelques borborygmes inaudibles (Tweets du genre : « Donald Trump est du mauvais côté de l’histoire ») de la commissaire européenne au commerce, Anna Cecilia Malmström (suédoise au nom prédestiné) ou de menaces de porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce dont le fonctionnement est paralysé par l’Amérique du nord. L’Union européenne, qui exerce une compétence entière sur ces matières, a-t-elle définie une stratégie claire, un plan d’action, un dialogue stratégique ou tout autre gadget du genre dont elle a le secret ? Pas du tout. Elle préfère s’occuper à des questions techniques ou juridiques qui n’ont pas le moindre intérêt pour les citoyens européens. Laissant ainsi le soin à chacun des Vingt-Sept États membres de réagir à sa manière. Berlin va négocier directement à Washington pour faire exempter de droits de douanes ses exportations d’automobiles vers les États-Unis. Paris, par la voix de son inefficace ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, multiplie les déclarations lyriques et viriles qui ne changent rien à l’affaire. Il est vrai que l’addition de vingt-sept lâchetés n’a jamais conduit à une politique commerciale européenne courageuse et crédible face à la détermination de Donald Trump et à ses Oukases. Le fameux diviser pour mieux régner fonctionne à la perfection. Lors du sommet UE/Chine du 16 juillet 2018 à Pékin, le tandem Juncker/Tusk ne saisit pas l’occasion du différend américano-chinois pour poser le problème du commerce entre la Chine et l’Europe en termes de réciprocité et mettre des propositions concrètes sur la table. On préfère s’en tenir aux toasts diplomatiques célébrant la vigueur de l’amitié entre l’Empire du milieu et l’empire du néant.

Au-delà de sa dimension purement commerciale qui n’est pas négligeable, cette crise est avant tout une crise de la mondialisation. Crise qui n’est traitée jusqu’à présent que par des gesticulations, des provocations verbales, de coups de communication. Ces faux remèdes ne font qu’aggraver le mal. Les institutions internationales compétentes sont neutralisées. Les chefs d’État s’exposent dans une surcommunication à outrance, pratiquant le narcissisme stérile et l’irresponsabilité totale. Résultat, les crises s’ajoutent aux crises : celles de la mondialisation, de la régulation internationale, du multilatéralisme, de l’Europe, de l’autorité…, en vérité une crise géopolitique (« l’ère des cauchemars », Nicolas Tenzer). Cependant, tout cela n’aura aucun sens si l’on croit s’en tirer grâce à un remède miracle. Il faudra bien répondre un jour à la question de l’avenir de la gouvernance mondiale au XXIe siècle. Le veut-on ? Le peut-on ? Si le diplomate-écrivain, Jean Giraudoux écrivait en 1935 « La guerre de Troie n’aura pas lieu », nous pouvons dire, sans grand risque d’erreur en cette fin d’année 2018 et en ce début d’année 2018, que la guerre commerciale avec les États-Unis aura bien lieu.

Notes:

(1) Chloé Aeberhadt/Marie-Béatrice Baudet/Vincent Nouvet/Stéphanie Pierre, La justice américaine enquête sur Airbus, Le Monde, Économie & Entreprise, 21décembre 2018, pp. 1-2-3.

(2) Guillaume Berlat, Mike Pompeo : Requiem pour le multilatéralisme, www.prochetmoyen-orient.ch , 17 décembre 2018.

(3) Éditorial, La Chine, puissance impérieuse, Le Monde, 22 décembre 2018, p. 19.

(4) Alain Frachon, Huawei dans la bataille, Le Monde, 21 décembre 2010, p. 22.

(5) Jack Dion, Le symbole Huawei, Marianne, 14-19 septembre 2018, p. 30.

L’Amérique latine en quête d’indépendance

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L’Amérique latine en quête d’indépendance

par Oscar Fortin

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L’histoire de l’Amérique latine nous apprend que cette dernière a été et continue d’être considérée comme « la cour arrière des États-Unis ». La doctrine Monroe en consacre la légitimité et donne à Washington tous les pouvoirs sur le Continent.

1) Les États-Unis ont reconnu, l’année précédente, l’indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud ne sont  plus ouvertes à la colonisation européenne.

2) Les États-Unis regardent désormais toute intervention de leur part dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.

3) En contrepartie, les États-Unis n’interviendront jamais dans les affaires européennes.

La doctrine de Monroe se résume en définitive comme suit : « l’Amérique aux Américains ».

De fait, la reconnaissance de l’indépendance des nouvelles républiques latino-américaines de la part de Washington permettait à ce dernier de se défaire de la présence des pays colonisateurs européens tout en ouvrant toute grande la porte pour qu’il puisse y régner en maître. L’indépendance de ces pays serait respectée dans la mesure où ces derniers harmoniseraient leurs politiques avec ses propres intérêts. De là l’expression bien connue qui qualifie l’Amérique latine comme étant la « cour arrière des États-Unis ».

On ne saurait comprendre ce qui se passe, présentement, en Amérique latine sans faire référence à cette Doctrine Monroe qui ne répond qu’aux intérêts de Washington. L’histoire des conflits du siècle dernier et ceux d’aujourd’hui illustrent de manière claire et sans équivoque le veto unilatéral de Washington sur l’indépendance et la souveraineté des pays du Continent latino-américain.

La révolution du Peuple cubain (1958-1959), sous la direction de Fidel Castro, visant la destitution du dictateur Batista, en était une qui reposait sur l’indépendance et la souveraineté de ce peuple. De toute évidence, Batista était l’homme de main de Washington lui permettant d’agir à sa guise à Cuba. Nous connaissons de plus en plus l’histoire de cette révolution qui fut et est toujours victime de l’interventionnisme de Washington. Le seul « blocus économique » qui dure depuis plus de 59 ans et que condamnent, année après année, les membres de l’Assemblée générale des Nations Unies représente un véritable crime contre l’humanité.

La révolution du Peuple chilien (1973) reproduit les mêmes comportements de Washington à l’endroit de l’indépendance et de la souveraineté de ce Peuple. À la différence de Cuba où régnait un dictateur, Salvador Allende prit le pouvoir en respectant le cadre démocratique prévu à la constitution chilienne.  Ses politiques se sont concentrées sur la récupération des richesses du pays, dont le cuivre occupe une place importante, pour en faire bénéficier le peuple. Il a agi avec les pouvoirs d’un État indépendant et souverain, dans le respect du droit international. C’était déjà trop. Washington avait déjà préparé tout son arsenal politique, économique et militaire, pour en finir avec le gouvernement de Salvador Allende. Nous connaissons l’histoire des bombardements de la Moneda (édifice du parlement chilien), de la trahison du général Augusto Pinochet ainsi que tous les crimes qui en ont suivi.

La révolution du peuple vénézuélien (1998), sous la direction d’Hugo Chavez s’impose par une élection libre et démocratique qu’il remporte avec grande majorité. Donnant suite à ses promesses électorales, il procède dès les premiers instants à la rédaction d’une nouvelle constitution, écrite et voulue par le peuple. Soumise à un référendum, l’année suivante, elle fut acceptée avec une très grande majorité. Il s’agit d’une révolution qui consacre la démocratie participative, donnant ainsi au peuple un droit de regard et d’intervention dans l’exercice des pouvoirs de l’État. Il s’agit également d’une révolution de format socialiste, humaniste, chrétien et anti-impérialiste. Encore là, Washington et les oligarchies locales ne l’entendirent pas de la même manière. Au diable, la démocratie, en avril 2002, le gouvernement est victime d’un Coup d’État et son président, Hugo Chavez, est enlevé de force et détenu en un endroit secret. En un rien de temps, le peuple et l’armée restée fidèle sont descendus dans les rues et ont repris le contrôle de la résidence du Président et arrêter les auteurs de ce coup d’État. Depuis lors, les tentatives d’intervention pour éliminer ce gouvernement n’ont cessé. Le 11 janvier prochain, on annonce une intervention musclée pour empêcher l’assermentation du  président Nicolas Maduro, élu avec grande majorité, en mai dernier, pour le mandat allant de 2019 à 2025.

Je pourrais ajouter à ces révolutions celles de la Bolivie, avec Evo Morales, du Brésil, avec Lula et Dilma Rousseff, de l’Équateur, avec Rafael Correa, du Nicaragua, avec Daniel Ortega, d’Argentine avec Hector y Cristina Kirchner. Le format d’intervention est toujours le même : guerre économique, désinformation sous toutes ses formes , mise à contribution des épiscopats catholiques qui s’apparentent bien souvent aux forces de l’opposition politique.

C’est dans ce contexte que se présente la grande alliance du Vatican et de Washington. Pendant que ce dernier veut récupérer ses pleins pouvoirs sur les gouvernements de l’Amérique latine, le Vatican veut se défaire de tout ce qui raisonne communisme, socialisme, anti-impérialisme, etc. À toute fin pratique, les deux s’entendent sur les mêmes ennemis sans pour autant partager les mêmes objectifs.

En 1982, à la bibliothèque du Vatican, un premier Pacte a été signé entre le pape Jean-Paul II et Ronald Reagan.  Ils en étaient à leur premier contact. Il s’agissait, à cette époque, de la Pologne et des mouvements socialistes en A.L, dont la théologie de libération qui en  faisait partie.

En 2014, un second Pacte est signé, cette fois entre le pape François et Obama. Ce dernier n’arrive toujours pas à se libérer de Maduro au Venezuela, de Lula et Dilma Rousseff au Brésil, de Daniel Ortega au Nicaragua, etc. L’aide du Vatican et des épiscopats nationaux de ces pays s’impose.

Dans certains de ces pays, les épiscopats utilisent à plein régime la « religion » avec tous ses symboles pour discréditer les gouvernements au pouvoir et soulever le peuple contre ces derniers. Ils assument, pratiquement en totalité, les fonctions d’une opposition qui a perdu toute crédibilité. Ils en arrivent eux-mêmes à perdre la leur. Ça sent beaucoup la « religion opium du peuple ».

Liens:

https://www.mondialisation.ca/nouveau-pacte-entre-le-vati...

http://www.elcorreo.eu.org/Nouveau-pacte-entre-le-Vatican...

https://www.courrierinternational.com/article/2005/04/07/...

http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/lamerique-latine...


- Source : Humanisme Blogspot

dimanche, 06 janvier 2019

Bogdan Herzog : sortez le pétrole du pétrodollar, sortez le dollar du narcodollar

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Bogdan Herzog : sortez le pétrole du pétrodollar, sortez le dollar du narcodollar

Bogdan Herzog

Traduction française par Chlodomir

Conférence Internationale “Financial capitalism and its alternatives for the 21st century. Contributions to the 4th Economic Theory” (Le capitalisme financier et ses alternatives pour le XXIe siècle. Contributions à la 4e Théorie économique).

Chișinău, 15 décembre 2017

J’ai récemment lu l’interview du Pr. Douguine dans le magazine The Economist. C’est une interview très intéressante qui permet d’exprimer notre vision-du-monde à une audience non-eurasiste plus grande. J’ai moi-même distribué le matériel à un certain nombre de gens et il a été apprécié même par des personnes qui n’ont pas forcément la même perception de la réalité que nous. Le professeur s’avère être un intellectuel hautement distingué, un digne adversaire du libéralisme et cela peut être apprécié par des gens neutres et même par des ennemis.

Cependant, je prends l’exemple d’une question posée par l’interviewer et de la réponse du Pr. Douguine, où je proposerais une approche différente. La question posée était : « Pourquoi pensez-vous que l’autre civilisation, l’anglo-saxonne, réussit économiquement mieux que la civilisation eurasienne ? », et la réponse fut la suivante : « Précisément parce que l’économie est, pour vous, le destin. Pour nous, c’est l’esprit qui est le destin. Si vous placez une valeur matérielle comme la plus haute valeur, alors vous avez mieux réussi en cela ».

Bien que je comprenne le raisonnement philosophique et religieux qui se trouve derrière la réponse, incluant que l’on ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et Mammon, je préférerais une approche plus directe et économiquement orientée à une telle question. Etonnamment ou pas, Marx, du moins dans ses premiers écrits, avait une approche similaire à celle du Pr.  Douguine sur cette question.

En ce qui me concerne, je voudrais d’abord noter la manière dont la question est structurée. C’est une affirmation : « L’Occident est meilleur pour développer des systèmes économiques », déguisée en une question. Répondre à la question en tentant de donner une explication revient à accepter la supposition de l’interviewer. C’était un piège. A mon avis, la réponse aurait dû être la suivante : « La civilisation anglo-saxonne n’est pas meilleure pour développer des systèmes économiques. Sa prospérité actuelle est due au fait qu’elle peut imprimer une quantité illimitée d’argent à partir de rien et qu’elle a la capacité militaire et politique à obliger les autres à l’accepter comme moyen de paiement ». C’est un vol déguisé. Obliger les autres à abandonner leurs valeurs pour rien est une forme de vol. C’est la source de leur prospérité, pas seulement leur obsession pour les biens matériels. En d’autres mots, l’Occident est meilleur pour imposer son point de vue dans le monde entier, pas pour développer des systèmes économiques supérieurs.

Et ils sont très bons pour quelque chose d’autre aussi, pour présenter leur propre intérêt comme étant, d’une manière ou d’une autre, dans l’intérêt général de l’humanité, de l’humanité en général. Ils sont les maîtres du culot ! C’est comme si un dealer de drogue, ou un voleur, demandait à un enseignant ou à un ouvrier : « Pourquoi pensez-vous que je suis plus riche que vous ? ». La réponse peut être philosophique : « Vous êtes préoccupé par l’argent », mais elle peut aussi être plus directe : « Parce que vous êtes un voleur ».

C’est un aspect important, ce n’est pas quelque chose à négliger. Puisque nous sommes en guerre, du moins dans le domaine des idées, ne laissons pas l’ennemi tenir le haut du pavé. Stratégiquement nous ne voulons pas mener une bataille pénible. Nous avons l’avantage moral même dans le monde de l’économie, et il faut rappeler cela à l’ennemi et au grand public. Nous avons affaire à un empire bâti par des voleurs, des pirates et des dealers audacieux, qui arrivent toujours au nom d’idées généreuses, comme la « liberté » et le « libre-échange », et qui repartent les poches pleines d’argent. Ce sont les gens qui nous font la leçon aujourd’hui !

Donc, mon premier message est : ne laissez pas l’ennemi prendre l’avantage moral. J’étayerai mes affirmations plus tard, avec quelques cours d’histoire, plus précisément sur les guerres de l’Opium.

Mais nous allons faire une très brève récapitulation de la nature de l’actuel système économique, et des manières possibles de le rendre plus juste.

Comme je l’ai dit avant, la prospérité de l’Occident est basée sur deux facteurs : l’impression de monnaie et la capacité d’obliger les autres à l’accepter. Puisque n’importe qui, n’importe quelle nation ou même des non-nations peut émettre de la monnaie (à Hong-Kong par exemple les billets de banque sont imprimés par des banques commerciales), il est évident que dans cette équation le facteur important est la capacité à imposer son usage. L’actuel système monétaire a un nom, le pétrodollar. Ce n’est pas par hasard. Cela vient du fait qu’en 1971, quand les Américains mirent fin à la convertibilité du dollar en or, ils la remplacèrent par la convertibilité en matières premières, et spécialement, mais pas exclusivement, en pétrole. La capacité militaire et politique des Américains à imposer leurs vues aux producteurs de pétrole, et à les obliger à vendre leurs produits en dollars, est la clé du système. La même logique peut être étendue à toutes les matières premières et au commerce international en général. La présence de troupes américaines au Moyen-Orient assure la domination du dollar sur le marché pétrolier, leur présence en Europe assure une certaine parité entre l’euro et le dollar, et ainsi de suite. Je n’entrerai pas dans les détails, mais je voulais souligner qu’en fin de compte tout se ramène au pouvoir. Ce pouvoir n’est pas limité à la capacité d’imposer un certain accord commercial à une troisième nation, mais aussi à sécuriser les voies d’approvisionnement ainsi que certaines régions.

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Pour créer un système économique meilleur et plus juste, il ne suffit pas de signer des accords de commerce bilatéraux exprimés dans d’autres monnaies. Des corridors de transit et de protection pour les pays désireux de commercer en utilisant d’autres monnaies devront être assurés. Bien sûr ce sont des réalités bien connues. L’initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Soie et les événements du Moyen-Orient sont la preuve du fait que ces idées de base ont été comprises et que des pas sont faits dans la bonne direction. Nous devons sortir le pétrole du pétrodollar. C’est le second message du jour.

Enfin, je voudrais attirer votre attention sur une zone plus cachée, opaque, que je considère comme importante. Il y a un précédent historique au pétrodollar, en tant que monnaie fiduciaire basée sur la projection de pouvoir. Je parle de la narco-livre (britannique). Au début du XIXe siècle, les Britanniques enregistrèrent des déficits considérables dans leur commerce avec la Chine. A ce propos, c’est la Chine, et non l’Occident comme l’affirme erronément le reporter de The Economist, qui, sauf pendant 150 ans, fut le centre de l’activité économique de la planète.

Au début du XIXe siècle, exactement comme aujourd’hui, la Chine n’était pas intéressée par les produits que les Britanniques pouvaient lui offrir en échange et demandait que les dettes commerciales soient réglées par le paiement d’argent réel sous la forme de lingots d’argent. Quelle fut la solution découverte par les Britanniques pour stopper l’écoulement du « fleuve » d’argent ? Ils obligèrent les Chinois à s’adonner à la drogue, et quand ces derniers tentèrent de s’y opposer, ils déclarèrent la guerre à la Chine. Deux fois. Tout cela au nom du libre-échange et de la paix, bien sûr. Je voudrais ajouter que certaines des plus grandes banques et sociétés commerciales d’aujourd’hui ont leurs racines dans cette affaire infâme : HSBC, Jardine Matheson, Swire, etc. On peut dire la même chose de nombreuses familles « nobles », qui devinrent des lords, des pairs et des chevaliers de l’Empire britannique. Mais nous ne les nommerons pas aujourd’hui.

Pourquoi cela est-il important aujourd’hui ? Parce qu’aujourd’hui, tout comme 200 ans auparavant, le trafic de drogue est entre les mains des mêmes réseaux. L’opium est produit en Afghanistan à des niveaux record, même selon les statistiques officielles de l’ONU. Même chose pour la cocaïne de Colombie, un autre protectorat. Pourquoi cela a-t-il lieu ?

Certains disent que c’est parce que l’argent généré par les drogues est nécessaire pour financer les opérations clandestines, les dénommées « black-ops ». Peut-être, mais pour moi cette réponse est insuffisante. Ce genre d’argent est requis pour des pays de second ordre. Le système qu’utilisent la CIA et le Pentagone dispose déjà de la machine à imprimer l’argent ! Il peut envoyer tout l’argent qu’il veut, partout où il le désire. Il peut créer des sociétés fictives et leurs comptes peuvent être remplis à volonté. Donc pourquoi ont-ils besoin de contrôler le marché de la drogue et en quoi cela est-il relié au pétrodollar ?

Le système monétaire lui-même est dirigé exactement comme un cartel de la drogue. La FED américaine est l’équivalent du producteur, les banques nationales représentent les réseaux de distribution, et les banques commerciales représentent les dealers de rue. Un système de blanchiment assure la distribution des fonds et des profits. Le produit fini, l’argent, génère bien sûr sa propre addiction.

Crude-Oil-268x300.pngL’argent qui provient des drogues a deux caractéristiques : il est en grandes quantités et il est généré en cash. Le problème pour le syndicat de l’argent est de s’assurer que cet argent est réintégré dans le système bancaire, sinon il pourrait finir dans de mauvaises mains, qui pourraient demander des avoirs réels en retour. Cela pourrait bien sûr générer des déséquilibres majeurs et des fluctuations de la monnaie. Alors que dans le système bancaire, l’argent sera blanchi et distribué à travers le mécanisme du blanchiment.

Vous souvenez-vous de Pablo Escobar qui cachait des milliards de dollars en cash dans la jungle colombienne ? Je suis certain que c’est l’une des principales raisons de son élimination. Ce n’était sûrement pas pour éliminer le trafic de drogue, qui a explosé depuis. Nous devons sortir le dollar du narcodollar. C’est le troisième et dernier message pour aujourd’hui.  Pourquoi ?

Pour l’instant le système n’a pas besoin du trafic de drogue pour financer les opérations clandestines « black-ops », mais il a besoin de s’assurer que ce trafic, comme tout trafic, soit effectué dans sa monnaie et que l’argent cash revienne dans le système. De même que le pétrole, l’énergie, le cuivre ou le zinc, l’héroïne et la cocaïne doivent être payés en argent généré à partir de rien, en dollars.

Il est aussi important d’avoir la capacité de cibler avec des drogues la population des Etats rivaux. De ce point de vue, l’Afghanistan est idéalement situé à la frontière des deux principaux rivaux du système, la Chine et la Russie. En même temps, ce pays présente l’avantage que les réseaux de distribution qui en proviennent traverseront les pays musulmans d’Asie Centrale, et donc des réseaux de distribution de drogue à base ethnique peuvent être développés, créant des prémisses pour de futurs conflits interethniques.

L’annihilation des centres de production de drogue n’est pas seulement nécessaire pour le bien de la population. Leur sortie hors du système du dollar créera d’importants déséquilibres monétaires. La monnaie sortira du système et ne reviendra plus jamais, ajoutant une pression supplémentaire aux déficits commerciaux existants. Les bénéficiaires secondaires dans les pays secondaires devront être financés directement et cela requerra la redistribution des ressources.

C’est une ironie du destin, ou une justice karmique peut-être, qu’en sortant le dollar du narcodollar, l’Eurasie pourra rendre au monde anglo-saxon le cadeau empoisonné que ce dernier lui a donné il y a 200 ans. Nous ne parlons pas d’encourager la consommation de drogue de la manière dont l’ont fait les Anglo-Saxons, parce que ce serait une infamie, mais la neutralisation de cette arme, aujourd’hui encore entre les mains du système, tout en concurrençant le pétrodollar, fera renaître le « fleuve d’argent » qui sortait de l’Occident et entrait en Eurasie au XVIIIe siècle. Cela signifierait le retour à l’économie réelle.

Bogdan Herzog.

 

 

lundi, 31 décembre 2018

Peur des élites

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Peur des élites

par François Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr


Derrière toute force politique, il y a toujours une passion dominante. Dans le cas des Gilets jaunes, il s’agit du mépris (ou plutôt du sentiment d’être méprisés). D’où sa quête de reconnaissance (nous sommes le peuple) et sa méfiance envers l’autorité, surtout médiatique. Mais les élites ? La réponse semble de plus en plus évidente : la peur.

Après la promesse de la mondialisation heureuse, la fierté d’avoir éliminé le communisme, ou la confiance en la technologie libératrice, après le multiculturalisme, et, chez les Européens, après l’avènement d’une UE universaliste, protectrice, post-politique, pacifique… Ne reste plus que la peur, d’où l’impératif de repousser l’inacceptable (c’est-à-dire l’illibéral). Ou bien nous, les ouverts, les raisonnables, les véridiques ou bien le chaos populiste. Ce n’est plus le triomphalisme des années 90 (la soft-idéologie, ni celui plus tempéré des années 2000 (mondialisation heureuse après élimination du radicalisme)-. C’est la grande panique d’un système qui ne veut plus être jugé que sur dangers qu’il nous épargne. Le problème de la panique est qu’elle abrutit.

Des gens très brillants se mettent à penser en termes de causalité diabolique : tous les ennuis du monde viennent de la méchanceté de méchantes gens. Leur système mental semble incapable de concevoir que des attitudes politiques soient dictées par des intérêts nationaux (Russie) ou de classe (Gilets jaunes), ou que des gens ne partagent pas les valeurs occidentales libérales (il y en a pourtant des milliards à travers le monde). Confrontées à une monstrueuse panne de soft-power, les dirigeants, les membres de l’hyperclasse, les couches urbaines diplômées, les responsables du pouvoir symbolique, les experts, commentateurs et éditorialistes, bref tous les détenteurs du pouvoir économique, politique et culturel réduisent la question du conflit à celle de l’anomalie. Anomalie géopolitique : les puissances « révisionnistes » que sont la Russie et la Chine refusent de se soumettre à l’ordre international universel et exercent une influence suspecte. Anomalie électorale : votes Trump, Brexit, italien, brésilien, etc. Anomalie sociologique de cette France périphérique qui se révolte contre l’impôt et pour la démocratie directe. Anomalie intellectuelle : ces gens s’imaginent qu’il y a un complot des riches et des puissants.. Anomalie cognitive : nous sommes à l’ère de la post-vérité où, au lieu de se fier aux médias et aux sachants, toute une partie de la population se gave de fake news et de rumeurs. Anomalie psychologique : les masses semblent en proie à d’incompréhensibles contagions (peur de l’Autre, crispation identitaire). Anomalie éthique : le discours de haine et l’autoritarismes, inconnus des catégories supérieures, nous menace et nous renvoie aux heures sombres... Pensecomplexepadamalgam.

Bien entendu notre thèse n’est pas que Xi Jinping soit cool, Poutine libertaire ou qu’il n’y ait pas d’abrutis racistes et castagneurs parmi les populistes du monde entier. Notre thèse est que le discours qu’on aurait dit en d’autres temps dominant est dépolitisant : il réduit les conflits collectifs pour le pouvoir à des bizarreries individuelles ou à des conspirations de services et d’officines (tout en proclamant le ridicule du complotisme). Le registre des puissants est devenu celui de l’indignation. Leur analyse un réquisitoire. Leur solution : plus de contrôle et de rééducation.

Défendre son hégémonie en expliquant que ceux qui la menacent sont très méchants et très dangereux, c’est la meilleure façon de rappeler que c’est une hégémonie.

Un nouvel ordre mondial vu de Russie

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Un nouvel ordre mondial vu de Russie

A new world order: A view from Russia

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://europesolidaire.eu

RGAff.jpgCet article, référencé ci-dessous, écrit par deux spécialistes russes de science politique internationales, Sergey Karagonov et Dmitry Suslov, est à lire d'urgence. Il présente, loin de la façon dont en France, sous l'influence des « think tanks » américains, l'on se représente la diplomatie russe, un point de vue très balancé de ce que pourrait être le rôle de la Russie dans la construction de ce que l'on commence à nommer une grande puissance eurasiatique.
Celle-ci pourrait constituer, face à un ensemble dit euro-atlantique dominé par les intérêts politiques et économiques américains, un contrepoids essentiel permettant d'éviter une guerre mondiale. Une puissance eurasiatique comprendrait, comme le nom l'indique, la Russie et certains grands pays européens ouverts au monde, comme devrait être la France. Il permettrait aussi d'associer à la Russie et à l'Europe la puissance chinoise en voie de devenir un facteur autour duquel se construira le monde de cette fin de siècle.
Mais la lecture de cet article s'impose aussi parce que celui-ci pourra faire connaître en France une revue russe de politique internationale, Russia in Global Affairs, dont on peut penser que s'inspirent Vladimir Poutine et Sergei Lavrov dans leur effort pour jouer un rôle modérateur au sein des actuels conflits militaires au Moyen-Orient.

Bref résumé de la première partie de l'article.
Nos commentaires en caractères italiques 

1. Un nouvel ordre du monde

L'ordre du monde international qui s'était imposé depuis plus d'un siècle s'est trouvé remis en cause depuis 2017-2018. une cause en a été l'élection de Donald Trump et la volonté américaine d'éliminer la Russie et la Chine des institutions en charge de le définir et le protéger. Mais plus en profondeur cet ordre du monde s'est heurté aux conflits grandissants entre puissance qui jusqu'ici s'était accordés sur la nécessité d'un tel ordre du monde. Tout laisse penser que l'ordre du monde ancien est en cours d'effondrement et qu'un nouvel ordre pourrait s'imposer. La Russie a de bonnes chances de pouvoir être un des principaux moteurs de cette transformation. Sous son influence, le nouvel ordre du monde pourrait plus équitable, stable et pacifique.

Les auteurs de l'article sont russes. On pourra objecter qu'ils défendent une thèse favorable à la Russie. Mais dans la suite de l'article ils apportent des arguments très sérieux en faveur de leur point de vue. Nous pensons que la plupart de ceux-ci mériteraient d'être pris en considération.

Malheureusement, ce nouvel ordre du monde demandera beaucoup de temps pour s'imposer. En attendant, l'état actuel des relations entre les Etats-Unis et la Russie ne contribue pas à prévenir le risque d'une 3e Guerre Mondiale qui verrait la disparition de ces deux puissance, comme sans doute de toutes les autres.

Dans ce domaine, la Russie s'efforce d'agir comme un facteur de sécurité à travers ses politiques internationales et de défense. Les réalisations actuelles de la Russie dans le domaine de nouvelles armes, exposées par Vladimir Poutine dans son discours de 2018, devraient jouer un rôle essentiel. Il s'agira d'une force de dissuasion visant à décourager les politiques d'agression des Etats-Unis.

Ceci paraîtra peu crédible au lecteur mal informé, car de nouvelles armes, aussi efficaces soient-elles en termes dissuasif, peuvent également être mises au service de politiques d'agression. Mais nous avons nous-même à l'époque indiqué que cela ne devrait pas être le cas. Un simple missile hypersonique du type de celui mis au point par la Russie, qui pourrait à lui seul détruire un porte-avions, ne pourrait jamais, à moins d'être doté d'une charge nucléaire – ce que Moscou refuse - soutenir une politique d'agression, au contraire de la flotte de porte-avions dont s'est dotée l'Amérique . Ceci étant la Russie dispose en Europe de forces terrestres largement supérieures à celles de l'Otan. Là encore il sera essentiel que la Russie continue, comme elle l'a fait jusqu'à présent, à maintenir une politique de non-agression, essentielle pour un éventuel dialogue constructif avec Washington.

Le « pivot » vers l'Asie de la Russie, se traduisant par un rapprochement avec la Chine, contribuera à créer une « Grande Eurasie ». Vu l'étendue des territoires et l'importance des forces concernées, cet ensemble pourra être un élément essentiel pour le futur ordre du monde, contrairement à ce que serait une Chine livrée à ses propres forces pour se faire respecter. De plus, la Russie s'efforcera de développer un partenariat étendu avec l'Inde et une coopération avec des alliés de l'Amérique, notamment le Japon, la Corée du sud et si possible les Etats européens. Ces différents pays cherchent à atténuer les confrontations entre l'occident et la Russie, comme entre les Etats-Unis et la Russie. Aucun n'a à y gagner.

Ceci dit, notamment pour des raisons de politique intérieure, aucun des Etats occidentaux ne paraît prêt dans les 10 prochaines années à accepter un nouvel ordre international incluant la Russie. Lorsque les élites actuellement au pouvoir auront été remplacées dans les 10 ou 20 ans prochains par d'autres plus ouvertes, c'est-à-dire vers 2030-2040, le nouvel ordre devrait devenir possible.

2) Pourquoi l'ordre du monde international actuel est-il en voie d'effondrement ?
3) La situation de l'Occident
4) Une Russie victorieuse, mais non sans problèmes
5) Les enjeux de sécurité
6) Le rôle de la Russie pour créer autour de l'Eurasie de futures politiques internationales plus ouvertes


Notes et sources

 

Référence de l'article
 https://eng.globalaffairs.ru/pubcol/A-new-world-order-A-v...

jeudi, 27 décembre 2018

Les Gilets Jaunes, une révolte de la dignité…

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Les Gilets Jaunes, une révolte de la dignité…

par Pierre LE VIGAN

Révolte de la dignité. C‘est le mot qui convient pour désigner les Gilets Jaunes. On parle de pouvoir d’achat. Le mot est faible et le mot est faux. Bien entendu, les Gilets Jaunes veulent vivre dignement de leur travail. Ils ne veulent pas être des assistés. Pour cela même, leur révolte est bien autre chose qu’une question de pouvoir d’achat. Leur revendication ? C’est de voir leur travail reconnu et estimé. C’est de pouvoir se déplacer sans quémander un bon d’essence à une administration.

Mais cette révolte de la dignité, c’est aussi un écœurement devant l’indignité de nos gouvernants. Car qu’est-ce que la macronie ? C’est d’abord, bien sûr, un regroupement autour de Macron. Mais ce dernier est un simple exécutant du capitalisme le plus financier. La macronie, c’est aussi et surtout une branche « de gauche », et une branche « de droite ». C’est une pince qui étrangle le peuple. La branche de droite est constituée d’un Juppé ou d’un Raffarin, et de l’habile Édouard Philippe, qui s’avère beaucoup plus solide que Macron (mais pas mieux orienté pour autant). N’ayant jamais été gaullistes, ces macroniens « de droite » se sont ralliés depuis bien longtemps à la mondialisation capitaliste et à l’interventionnisme occidental qui a déstabilisé l’Afrique et l’Orient et a permis d’accélérer l’immigration.

La branche « de gauche » de la macronie, ce sont en partie les réseaux de feu Richard Descoings, qui était à lui seul une préfiguration de la macronie. Leur credo est l’immigrationnisme alimentaire, consistant à capter des fonds publics au nom du social, la culture d’entreprise à l’américaine tendance Bill Gates, l’apologie de la « diversité » permettant la promotion éclair d’hommes de main, et la création d’une clientèle de bons-à-rien mais prêts-à-tout qui finissent par trouver leur utilité dans des opérations glauques dont un pouvoir discrédité a de plus en plus besoin (infiltrations, manipulations, diversions, opérations sous faux drapeaux, etc. C’est aussi vieux que l’Okhrana).

C’est le contraire de l’entrepreneuriat industriel et c’est une économie de prédation, parfaitement parasitaire que celle qui vit de la macronie et qui a voulu la macronie. Ainsi, la protestation du peuple des Gilets Jaunes vise-t-elle, très justement, voyous d’en haut, la fraction la plus putride, corrompue et corruptrice, du capitalisme financier, parasitaire et prédateur, et voyous d’en bas – du type de ceux que Macron approche de très près à Saint-Martin –, petits trafiquants qui pourront devenir grands et pourrissent la vie des honnêtes gens, y compris les dignes travailleurs immigrés (ceux que Macron ne rencontre jamais).

Les voyous d’en bas, c’est le Lumpenprolétariat que dénonçait Marx, « ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société » et dont il disait : « Il peut se trouver, çà et là, entraîné dans le mouvement par une révolution prolétarienne; cependant, ses conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction. »

C’est le mélange de casseurs de banlieue et de groupes, se disant « antifa » avec 75 ans de retard, qui cassent, volent, et font le jeu du pouvoir – ce pour quoi ils sont généralement protégés. Les voyous d’en haut, ce sont les hommes du Capital et leurs idéologues prônant toujours plus de « libération des énergies », c’est-à-dire de dérégulation, de déréglementation, de casse du Code du travail et des acquis sociaux.

Voyous d’en haut et voyous d’en bas sont ainsi les deux bornes témoins de l’horizon anthropologique de la macronie. Ce sont ceux-là qui soulèvent le cœur des Gilets Jaunes. Ils ont compris que le pouvoir se radicalise. La radicalisation qui vient, c’est celle, menaçante, cynique d’un pouvoir qui est celui de l’extrême-capitalisme, face à la poussée populaire imprévue, libre et venue du pays profond. La macronie ploutocratique devient plus que jamais un pouvoir de classe, celui des très riches, qui détruit les classes moyennes et appauvrit les classes populaires. C’est une guerre de classe qu’a engagée le pouvoir macronien. C’est pourquoi la révolte des Gilets Jaunes est sociale, ouvrière, populaire et patriotique. Le mouvement des Gilets Jaunes a amené Macron à se contredire. Il lui a imposé un recul symbolique déjà énorme. Or, tout recul de Macron est un recul du Capital. C’est ce que le Capital ne lui pardonnera d’ailleurs sans doute pas.

Pierre Le Vigan

• D’abord mis en ligne sur Eurolibertés, le 18 décembre 2018.

Presseschau - Dezember 2018

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Presseschau

Dezember 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

Top 10 Country GDP Ranking History (1960-2017)

https://www.youtube.com/watch?v=wykaDgXoajc

 

Future Top 10 Country Projected GDP Ranking (2018-2100)

https://www.youtube.com/channel/UCy0dKy89rZFR8OCbAT69wcQ

 

Das europäische Ich

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59596/das-europaeische-ich

 

EU in der Krise

Der europäische Patient

von Bruno Bandulet

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-europaeische-patient-2/

 

„Großer Soldat“

Macron ehrt Nazi-Kollaborateur Pétain

Philippe Pétain war für die Deportation von Juden verantwortlich, nach 1945 wurde er zum Tode verurteilt. Trotzdem hat Frankreichs Staatschef Macron den Soldaten nun geehrt – als Held des Ersten Weltkriegs.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/emmanuel-macron-ehr...

 

Emmanuel Macron

Die Grande Nation trägt gelbe Westen

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-grande-nation-traegt-gelbe-westen/

 

Die Gelben Westen und das periphere Frankreich

https://sezession.de/59917/die-gelben-westen-und-das-periphere-frankreich

 

Macron entscheidet : Elsass-Atomkraftwerk Fessenheim wird 2020 geschlossen

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/elsass-atomkraftwerk-fessenheim-wird-2020-geschlossen-15911778.html

 

Frankreich beschließt Gesetz gegen Fake-News

https://www.zeit.de/politik/ausland/2018-11/frankreich-pressefreiheit-fake-news

 

Sonntagsheld (83) – Nie wieder Verdun!

https://sezession.de/59868/sonntagsheld-83-nie-wieder-verdun

 

Notizen zum polnischen Unabhängigkeitstag

https://sezession.de/59884/notizen-zum-polnischen-unabhaengigkeitstag

 

(Österreich)

HC Strache: „Eine Festung Europa wird notwendig sein“ (JF-TV Interview)

https://www.youtube.com/watch?v=eAnZfqJbjx0

 

Ein amerikanischer Alptraum (2) – Auf dem Weg zum Bürgerkrieg? Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59640/ein-amerikanischer-alptraum-2-...

 

(Diener der globalen Geldelite)

Musik im Wahlkampf

US-Künstler wehren sich gegen Trump

https://www.deutschlandfunkkultur.de/musik-im-wahlkampf-u...

 

Zwischenwahlen in den USA

Ein Unentschieden, mit dem Trump leben kann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-unent...

 

USA: Die Rolle der ethnischen Wahl

Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59815/usa-die-rolle-der-ethnischen-wahl

 

Jim Acosta

Eine Schande für den Journalismus

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/eine-scha...

 

Grenzstadt Tijuana

1600 Migranten erreichen US-Grenze

https://www.tagesschau.de/ausland/migranten-us-grenze-101.html

 

Karawane nach Nordamerika

Grenze zu USA: Migranten und Mexikaner liefern sich Ausschreitungen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/grenze-zu-usa-migranten-und-mexikaner-liefern-sich-ausschreitungen/

 

Hunderte Mexikaner protestieren in Tijuana gegen Ankunft von Flüchtlingen

https://www.tagesschau.de/multimedia/video/video-473121.html

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/mexiko-einheimische-demonstrieren-gegen-migrantenkarawane/

 

Mittelamerikanische Migranten versuchen in die USA einzudringen

https://www.gmx.net/magazine/politik/mittelamerikanische-migranten-versuchen-usa-einzudringen-33434634

 

Mit dem Tod von George Bush endet eine Ära

https://www.handelsblatt.com/politik/international/nachruf-mit-dem-tod-von-george-bush-endet-eine-aera/23706108.html?ticket=ST-5877957-XnrsbP5Do3rqn6tLgJ6m-ap1

 

Das Mittelmass

George Bush: Nachruf auf den Mann der Mitte

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/george-bush-nachruf-auf-den-mann-der-mitte/

 

(Rassen-Politik)

Namibia‘s president wants to expropriate land from whites

https://www.dw.com/en/namibias-president-wants-to-expropr...

 

„Taxi-Queens“ in Südafrika : Sexuelle Ausbeutung auf dem Schulweg http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/taxi-queens-in...

 

Grüne fordern Intervention

Chinas Uiguren-Problem ist jetzt auch ein deutsches

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chinas-...

 

(unbeirrbar...)

Von Ureinwohnern umgebrachter US-Missionar Tod auf North Sentinel

Ein junger US-Amerikaner versucht, Einwohner einer isolierten Insel zu missionieren. Die reagieren feindselig, er lässt sich nicht beirren - und trifft eine tödliche Entscheidung.

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/andamanen-insel-north-sentinel-tod-eines-missionars-a-1240172.html

 

(dazu...)

Andamanen: Polizei beobachtet Ureinwohner nach Tötung von US-Bürger

https://www.sn.at/panorama/international/andamanen-polizei-beobachtet-ureinwohner-nach-toetung-von-us-buerger-61326568

 

(dazu...)

Sonntagsheld (85) – Schießbefehl

https://sezession.de/59914/sonntagsheld-85-schiessbefehl

 

Ergebnis des Referendums

Frankreich darf Neukaledonien behalten

https://www.tagesschau.de/ausland/neukaledonien-referendu...

 

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INNENPOLITISCHES /

GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Wer arm ist, bleibt arm

Deutschland: mehr Arme, Mittelschicht schrumpft, Aufstiegschancen schwinden Neue Studien belegen erneut, wie sich Armut und Reichtum in Deutschland verfestigen. Die Mittelschicht in Deutschland schrumpft im Zeitraffer.

https://www.freiewelt.net/nachricht/deutschland-mehr-arme...

 

Deutschlands Infrastruktur

Steinmeiers streikendes Flugzeug als Symbol für den Niedergang

von Ronald Berthold

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/steinmeiers-streikendes-flugzeug-als-symbol-fuer-den-niedergang/

 

Rede Alexander Gauland: "Merkel hat keine Ahnung von Europa!"

https://www.youtube.com/watch?v=Oj1hRJU4byM

 

Rede Jörg Meuthen, Spitzenkandidat EU-Wahl 2019

https://www.youtube.com/watch?v=qdjDBsNitIQ

 

Machtkampf in der CDU

Reanimationsversuch für den Kanzlerwahlverein von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/reanimati...

 

Laschet warnt CDU vor Rechtsruck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/laschet...

 

CDU-Parteivorsitz

Aufgegeben ohne Abwehr

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/aufgegebe...

 

CDU-Koalitionen

Merz: Grüne „partnerfähig“, AfD „offen nationalsozialistisch“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merz-gruene-partnerfaehig-afd-offen-nationalsozialistisch/

 

Cum-Ex-Ermittlungen bei Blackrock

Wie die Vergangenheit Merz schaden könnte

https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/merz-blackrock-erm...

 

Nahles-Kritiker: Bülow tritt wegen "desaströser Situation" aus SPD aus

https://www.youtube.com/watch?v=WlmGsLVIWWM

 

SPD-Aussteiger Marco Bülow

Der Einsame

Marco Bülow ist aus der SPD ausgetreten. Eigentlich muss einen das nicht wundern, er galt schon immer als Quertreiber. Doch der Zeitpunkt verblüfft dann doch.

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/marco-buelow-verlaesst-die-spd-der-einsame-a-1240680.html

 

Abschied des Verfassungsschutzchefs

Die Maaßen-Rede im Wortlaut

https://www.tagesschau.de/inland/maassen-abschied-101.htm...

 

Bundesamt für Verfassungsschutz

Wegen Abschiedsrede: Maaßen droht Entlassung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wegen-a...

 

Maaßen endgültig gefeuert – Eine politische Eiszeit kommt!

https://www.youtube.com/watch?v=mO08t2Si320

 

Kommentar

Wo Maassen recht behält

https://www.nzz.ch/meinung/wo-maassen-recht-behaelt-ld.14...

 

Armin Schuster

Bericht: Merkel verhinderte Kritiker als Verfassungsschutzpräsident

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht-merkel-verhinderte-kritiker-als-verfassungsschutzpraesident/

 

(Der gewünschte stromlinienförmige Amtsleiter als Nachfolger von Maaßen)

Geheimdienstchefs sprechen über Pläne

Neuer Blick nach rechts

Der neue Verfassungsschutzchef Thomas Haldenwang will eine Neuausrichtung seines Dienstes: Rechtsextreme sollen genauer beobachtet werden.

http://www.taz.de/Geheimdienstchefs-sprechen-ueber-Plaene/!5551239/

 

(Altersstarrsinn?)

Steinmeier in Chemnitz: „Wir müssen reden!“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article183140576/...

 

(Die Quelle der Chemnitzer Menschenjagd-Lüge)

Von WhatsApp in die Welt

Tichys Einblick fand die Herkunft des Chemnitz-Videos heraus

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/tichys-einblick-fand-die-herkunft-des-chemnitz-videos-heraus/

 

(Ergänzend dazu)

https://www.tichyseinblick.de/video/kommentar/das-chemnitz-video-hase-spricht/

 

(Ergänzend dazu)

Sonntagsheld (84) – Die den langen Atem haben

Auf Spurensuche in Düsterdeutschland

https://sezession.de/59886/sonntagsheld-84-die-den-langen-atem-haben

 

Deutschland und EU

Merkel plädiert für Abgabe nationaler Souveränität

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-plaediert-fuer-abgabe-nationaler-souveraenitaet/

 

Christoph Heusgen

Der stumme Diener

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/der-stumme-diener/

 

Bayerischer Landtag

AfD-Kandidat Henkel will doch nicht Landtagsvize werden

https://www.sueddeutsche.de/bayern/afd-bayern-henkel-landtag-1.4197260

 

Bundesagentur für Arbeit

Hartz IV: Kriminelle Banden betrügen Staat um 50 Millionen Euro

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Bundesregierung gibt immer mehr Geld für humanitäre Hilfe aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesr...

 

Steuerzahlerbund prangert Verschwendungen in Millionenhöhe an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steuerz...

 

Sprachdefizite

Berliner Polizeischüler sollen Deutsch statt Englisch lernen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berliner-polizeischueler-sollen-deutsch-statt-englisch-lernen/

 

Bundeswehr-Uni-Präsidentin Niehuss

„Bei Diversity-Fragen ist die Bundeswehr der Gesellschaft voraus“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bei-diversity-fragen-ist-die-bundeswehr-der-gesellschaft-voraus/

 

Frauenquote in der Politik

Wählen, was wir sollen

von Birgit Kelle

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/waehlen-was-wir-sollen/

 

Umfrage: Frauen wählen vor allem linke Parteien

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/umfrage-frauen-waehlen-vor-allem-linke-parteien/

 

AfD und Linke – Wähler, Krisen, Höhenflüge

https://sezession.de/59870/afd-und-linke-waehler-krisen-hohenfluege

 

Kandidaten für Europawahl

AfD-Parteitag: Spendenaffäre überschattet ersten Tag

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/afd-parteitag-spendenaffaere-ueberschattet-ersten-tag/

 

Haushaltsdebatte

Parteispenden: Weidel setzt auf Vorwärtsverteidigung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/parteispenden-weidel-setzt-auf-vorwaertsverteidigung/

 

Ein Diskussionsbeitrag zur aktuellen Lage der AfD

Bewegung oder Parlamentarismus? Beides, aber bitte getrennt

http://www.pi-news.net/2018/11/bewegung-oder-parlamentarismus-beides-aber-bitte-getrennt/

 

Energieversorgung

Bundesamt warnt vor "katastrophalen" Folgen bei Blackout

https://www.morgenpost.de/politik/article215880497/Bundesamt-warnt-vor-Versorgungsmaengeln-bei-Blackout.html

 

Rechnungshof fordert bessere Überwachung

Studentenvertreter fast ohne Kontrolle: Wofür gibt AStA das Geld aus?

https://www.op-online.de/hessen/studentenvertreter-fast-ohne-kontrolle-10645522.html

 

Farbaktion an Berliner Siegessäule im Juni

Polizei durchsucht Immobilien von Greenpeace

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

 

Sicherheitsvorkehrungen im öffentlichen Raum

Winterlicher Festungsbau: Weihnachtsmärkte rüsten auf

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/winterlicher-festungsbau-weihnachtsmaerkte-ruesten-auf/

https://twitter.com/YoungGermanBlog/status/1065242197925216256/photo/1

 

Erster Weltkrieg

Die Urkatastrophe

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-urkat...

 

Volkstrauertag

Gedenken in der Anstalt

von Fritz Zwicknagl

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/gedenken-in-der-anstalt/

 

(Steinmeiers Versöhnungs-Vergebungs-Ideologie)

„Zusammenleben in Vielfalt“

Steinmeier lobt „Regenbogennation“ Südafrika

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steinmeier-lobt-regenbogennation-suedafrika/

 

AfD-Politiker Bystron: Steinmeier beschönigt Situation in Südafrika

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-politiker-bystron-steinmeier-beschoenigt-situation-in-suedafrika/

 

Grütters: Leipzig sollte endlich Einheitsdenkmal bekommen

https://www.rtl.de/cms/gruetters-leipzig-sollte-endlich-einheitsdenkmal-bekommen-4246781.html

 

zldez18-3.jpg

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

AfD-Anfrage

Fördermillionen für antideutsche Medienmacher

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/foerder...

 

Öffentlich-rechtlicher Rundfunk

Antifa-Werbung im „Polizeiruf 110“ – AfD kündigt Beschwerde an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/antifa-werbung-im-polizeiruf-110-afd-kuendigt-beschwerde-an/

 

(SPD. Ein Fall für den Verfassungsschutz...)

SPD und Linksradikalismus

Ist Maaßen wirklich „irre“?

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ist-maa...

 

Sachsen-Anhalt

Innenminister wollen „rechtsextreme Strukturen“ aufdecken

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/innenminister-wollen-rechtsextreme-strukturen-aufdecken/

 

Diskursverweigerung

Wehret den rechten Büchern

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/wehret-de...

 

Wissenschaftliche Buchgesellschaft

Hitler, Sarrazin und Harry Potter

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/hitler-sarrazin-und-harry-potter/

 

Der Moralismus der „Vielen“ – Ein Offener Brief von Uwe Tellkamp

https://sezession.de/59871/der-moralismus-der-vielen-ein-offener-brief-von-uwe-tellkamp

 

Duschgel mit Haltung

St. Pauli will Antifa reinwaschen

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/st-pauli-will-antifa-reinwaschen/

https://www.fcsp-shop.com/de_DE/zubehoer/schlafen-waschen/anti-fa-duschgel-sp201717

 

Grüne: Europa nicht Orbans, Le Pens und Salvinis überlassen

https://www.zeit.de/news/2018-11/09/gruene-europa-nicht-o...

 

(Die Herzschmerz-Story. Guter SPD-Migrant rettet bösem biodeutschem Fascho das Leben...) SPD-Abgeordneter Serdar Yüksel rettet AfD-Mitarbeiter im NRW-Landtag das Leben

https://www.gmx.net/magazine/panorama/spd-abgeordneter-se...

 

Gedenkstunde zur Reichspogromnacht

Steinmeier: Nationalisten haben kein Recht auf Schwarz-Rot-Gold https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steinme...

 

Das Migrationsabkommen als letzter Sargnagel für die linken Parteien

http://norberthaering.de/de/27-german/news/1049-migrationsabkommen-sargnagel

 

Linke, die gern Erfüllungsgehilfen des Kapitals sein wollen - aber bitte mit Haltung (mit Nachtrag zu Telepolis)

http://norberthaering.de/de/27-german/news/1066-sargnagel

 

Unvereinbarkeitsbeschluß

Verdi Mittelfranken erklärt AfD-Mitglieder für unerwünscht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verdi-mittelfranken-erklaert-afd-mitglieder-fuer-unerwuenscht/

 

„Reichspogromnacht“

AfD bei Gedenken für ermordete Juden unerwünscht https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-bei...

 

(dazu...)

Schnappatmung wegen blauer Blume

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/11/27/schnappatmung-wegen-blauer-blume/

 

(und es geht weiter...)

Nazi-Symbol am Revers: Erneut Eklat um AfD-Politiker Andreas Wild

https://www.gmx.net/magazine/politik/nazi-symbol-revers-eklat-afd-politiker-andreas-wild-33441820

 

IST SO! Meuthen: „Altparteien treten Grundgesetz mit Füßen!“ | PK zur geplanten VS-AfD-Beobachtung

https://www.youtube.com/watch?v=j2Pw4Hg7xsk

 

Kommentar zur Pressekonferenz mit Meuthen, Gauland und Hartwig „Verfassungsschutzbeobachtung“: AfD auf dem richtigen Weg

http://www.pi-news.net/2018/11/verfassungsschutzbeobachtu...

 

AfD-Nachwuchsorganisation

Junge Alternative löst Landesverband Niedersachsen auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/junge-a...

 

Drohende Beobachtung

AfD uneins über Umgang mit Verfassungsschutz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-une...

 

Niedersachsen

Nach Verfassungsschutzpanne: Linksextreme enttarnen V-Mann

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-verfassungsschutzpanne-linksextreme-enttarnen-v-mann/

 

AfD fordert Verbot der Interventionistischen Linken

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-fordert-verbot-der-interventionistischen-linken/

 

Niedersachsens Bildungsminister Tonne übt Kritik an AfD-Meldeportal, aber:

Schulleiter vergleicht AfD mit Pogromnacht

http://www.pi-news.net/2018/11/schulleiter-vergleicht-afd-mit-pogromnacht/

 

Publikation der Amadeu-Antonio-Stiftung

Union fordert Anti-Rechts-Broschüre einzustampfen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/union-fordert-anti-rechts-broschuere-einzustampfen/

 

Amadeu-Antonio-Kahane-Stasi schnüffelt in Kitas nach „völkischen Familien“

http://www.pi-news.net/2018/11/amadeu-antonio-kahane-stasi-schnueffelt-in-kitas-nach-voelkischen-familien/

 

„Ene, mene, muh – und raus bist du!“

Anti-Rechts-Broschüre: Amadeu-Antonio-Stiftung wehrt sich gegen Kritik

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/anti-rechts-broschuere-amadeu-antonio-stiftung-wehrt-sich-gegen-kritik/

 

Deutsche Bank kündigt AfD-Politiker Fest sämtliche Konten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsche-bank-kuendigt-afd-politiker-fest-saemtliche-konten/

 

"Team Umvolkung?" Das T-Shirt des Schlepperkapitäns

https://www.youtube.com/watch?v=uxjbTPS3F2Y

 

(Vorgehen gegen linke Mafia)

Razzien in Berlin

Hunderte Polizisten gehen gegen linksextreme Tatverdächtige vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hunderte-polizisten-gehen-gegen-linksextreme-tatverdaechtige-vor/

 

Rigaer Straße 94

Nach Razzien: Linksextreme kündigen Attacken auf Polizisten an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-razzien-linksextreme-kuendigen-attacken-auf-polizisten-an/

 

Medienbericht

Seehofer plant Verbot der Roten Hilfe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/seehofer-plant-verbot-der-roten-hilfe/

 

DGB vermietet keine Räume mehr an Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/dgb-vermietet-keine-raeume-mehr-an-antifa/

 

Frankfurt

SPD, Grüne und die Pestpocken

Fehlende Distanz der Römer-Koalition zur linksradikalen Szene

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1357

 

(Gleiches Problem in den USA)

Linksextremismus in den USA

Trump droht der Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-droht-der-antifa/

 

AfD-Gruppe an der Uni Düsseldorf

Nur noch mit Pfefferspray auf den Campus

Vor zwei Jahren gründete David Eckert eine AfD-Hochschulgruppe an der Uni Düsseldorf. Seitdem fühlt der 24-Jährige sich verfolgt, Flugblätter warnen vor dem "Brandstifter".

http://www.spiegel.de/lebenundlernen/uni/afd-gruppe-an-der-uni-duesseldorf-nur-noch-mit-pfefferspray-auf-den-campus-a-1105782.html

 

Antifa-Aktion

Mit Steckbriefen gegen den „Rassisten“

Vermummte Gestalten haben in Bockenheim Flugblätter und Plakate verteilt. Sie rufen darin zur Jagd auf ein AfD-Mitglied auf: mit Foto, vollem Namen und Wohnadresse. Doch der junge Mann will sich nicht aus dem Stadtteil vertreiben lassen.

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Mit-Steckbriefen-gege...

 

Freiburger Polizei ermittelt nach Angriff auf Teilnehmer von AfD-Demo https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Blaue Narzisse

Büro-Kündigung nach Antifa-Attacken

https://www.blauenarzisse.de/buero-kuendigung-nach-antifa...

 

Leipzig

FDP vergleicht Anschlag auf AfD-Parteitag mit Reichspogromnacht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-vergleicht-anschlag-auf-afd-parteitag-mit-reichspogromnacht/

 

Kassel Protest gegen rechten Redner

Vor dem Haus der Kasseler Burschenschaft haben rund 60 Menschen gegen den Auftritt des rechtsextremen Publizisten Björn Clemens protestiert.

http://www.fr.de/rhein-main/kassel-protest-gegen-rechten-redner-a-1623259

 

Vizekanzler und Finanzminister

Anschlag auf Haus von Olaf Scholz verübt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anschlag-auf-der-haus-von-olaf-scholz-veruebt/

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

UN-Migrationspakt

Die Gefahr des weichen Rechts

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/die-gef...

 

Uno-Dokument

Auswärtiges Amt beklagt Stimmungsmache gegen Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auswaer...

 

Widerstand gegen UN-Migrationspakt

Drum prüfe, wer sich ewig bindet

von Moritz Schwarz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/drum-prue...

 

Bautzen: Identitäre setzen Zeichen gegen Migrationspakt

https://www.tagesstimme.com/2018/11/05/migrationspakt-sto...

 

(Gleiches Faktum, andere Tonlage des Berichtes)

Rechte stören Romantica

Während der Einkaufsnacht in Bautzen starteten acht Männer eine unangemeldete Protestaktion. Jetzt ermittelt die Polizei aus mehreren Gründen.

https://www.sz-online.de/nachrichten/rechte-stoeren-roman...

 

Germany Bautzen: Stoppt den Migrationspakt!!!

https://www.youtube.com/watch?v=lAY8owi1aV0

 

Video: Demo gegen Migrationspakt in Berlin

http://www.pi-news.net/2018/12/heute-14-uhr-gelbe-westen-demo-gegen-migrationspakt-in-berlin/

 

Grüne fordern deutsche Vorreiterrolle bei UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Einwanderung

Städte- und Gemeindebund unterstützt UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staedte...

 

Bundestag

Migrationspakt: Ausschuß blockiert kritische Petitionen https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrati...

 

SVP und Teile der FDP opponieren

Schweiz: Immer mehr Widerstand gegen UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/schweiz-imm...

 

Auch Tschechien steigt aus dem Migrationspakt aus

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/auch-tschechien-steigt-aus-dem-migrationspakt-aus/

 

Israel und Polen stellen sich gegen UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/israel-stellt-sich-gegen-un-migrationspakt/

 

Geheimdiplomatie statt Demokratie

Auch Israel sagt nein zum UN-Migrationspakt, der ein Pakt aus Berlin ist

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/auch-israel-sagt-nein-zum-un-migrationspakt-der-ein-pakt-aus-berlin-ist/

 

Australien lehnt UN-Migrationspakt ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australien-lehnt-un-migrationspakt-ab/

 

JF-TV Reportage

Migrationspakt der Eliten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrationspakt-der-eliten/

 

Dokumentation

Der UN-Migrationspakt und seine Gefahren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/der-un-migrationspakt-und-seine-gefahren1/

 

Fantastische Neuigkeiten! Bald 10 Millionen neue Mitbürger?

https://www.youtube.com/watch?v=LMiB78nhEIE

 

ARD-Chefredakteur zum Migrationspakt

Gniffke: Wir haben angemessen berichtet

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/gniffke-wir-haben-angemessen-berichtet/

 

Union streitet über UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/union-streitet-ueber-un-migrationspakt/

 

Klage über „Fake News“

Maas bestreitet unzureichende Informationen über UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/maas-bestreitet-unzureichende-informationen-ueber-un-migrationspakt/

 

Server abgestürzt

Riesiges Interesse an Petition gegen UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/riesiges-interesse-an-petition-gegen-un-migrationspakt/

 

Zur Legitimierung ihrer Grenzöffnung für die Massen-Invasion

Merkel hat vermutlich den UN-Migrationspakt in Auftrag gegeben

http://www.pi-news.net/2018/11/merkel-hat-vermutlich-den-un-migrationspakt-in-auftrag-gegeben/

 

Person der Woche: Louise Arbour

Die Mutter des Migrationspaktes

https://www.n-tv.de/politik/politik_person_der_woche/Die-Mutter-des-Migrationspaktes-article20730614.html

 

Die Flüchtlingsmacher

Dem Rat derjenigen, die für die Flüchtlinge verantwortlich sind, ist nicht zu trauen.

https://www.rubikon.news/artikel/die-fluchtlingsmacher

 

Mißtrauen

von Johannes Poensgen

https://sezession.de/59909/misstrauen

 

Migration und wirtschaftliche Interessen

http://antides.de/migration-und-wirtschaftliche-interessen

 

Ohne AfD

Pistorius wünscht sich Migrationsfrieden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/pistorius-wuenscht-sich-migrationsfrieden/

 

(Angst vor Einfluss-Verlust...)

Interview

Clinton: Europa muß Masseneinwanderung stoppen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/clinton-europa-muss-masseneinwanderung-stoppen/

 

„Vor dem Hintergrund der deutschen Geschichte“

Merz rudert in Asyl-Frage zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merz-rudert-in-asyl-frage-zurueck/

 

Streit um Grenzöffnung

Flüchtlingspolitik: Stegner wirft Merz rechte Schauermärchen vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluechtlingspolitik-stegner-wirft-merz-rechte-schauermaerchen-vor/

 

Geheimpapier

Grenze hätte 2015 geschlossen werden können

https://www.welt.de/politik/deutschland/article183625538/...

 

Kramp-Karrenbauer zur Flüchtlingspolitik

„Was 2015 passiert ist, ist Realität und kann nicht rückabgewickelt werden“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/was-201...

 

Baden-Württemberg

Abgelehnte Asylbewerber: Wer Pflegeberuf erlernt, darf bleiben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgelehnte-asylbewerber-wer-pflegeberuf-erlernt-darf-bleiben/

 

„Zynische Aktion“

Grüne verurteilen Werbung für Heimkehrkampagne

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-verurteilen-werbung-fuer-heimkehrkampagne/

 

Grüne und Klimaflüchtlinge

Claudia Roth für großzügigeres Asylrecht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/claudia...

 

Holm: Greifswalder Asta unterstützt Schlepper im Mittelmeer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/holm-gr...

 

Musiker

Grönemeyer hält Flüchtlingsandrang für „Glücksfall“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/groenemeier-haelt-di...

 

Grenzsturm droht

Experten zu „Krone“: „Jetzt kommen ganz andere“ An Kroatiens Grenze, nur 224 Kilometer von Österreich entfernt, hoffen mehr als 20.000 Migranten auf die Chance eines Durchbruchs nach Mitteleuropa - die Exekutive ist besorgt. Alarmismus? Hysterie? Wird die Gefahr der illegalen Zuwanderung zu oft, zu laut von der Bundesregierung thematisiert? Die „Krone“ fragte bei Experten der Exekutive mit besten Beziehungen am Balkan nach.

https://www.krone.at/1801367

 

Scheinehen zur illegalen Einwanderung

Bundespolizei verhaftet Drahtzieher einer Schleuserbande

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesp...

 

Berlin: Abschiebungen scheitern, weil Asylbewerber untertauchen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berlin-...

 

Bayern

Abschiebung verhindert: Afrikaner zu Geldstrafen verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abschie...

 

Christenverfolgung

AfD- und CDU-Politiker fordern Asyl für Asia Bibi

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-und...

 

Urteil des Landesarbeitsgerichts

Berlin muß Kopftuchträgerin entschädigen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berlin-muss-kopftuchtraegerin-entschaedigen/

 

Islamismus im Sport

Bonner Fußballverein wirbt für Salafisten und Gangster-Rapper

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bonner-fussballverein-wirbt-fuer-salafisten-und-gangster-rapper/

 

(Zitat: "...von 2016 auf 2017 einen sprunghaften Anstieg"... Über mögliche Ursachen wird selbstverständlich geschwiegen.)

Quälender Juckreiz

Krätze bei Offenbacher Schülern

https://www.op-online.de/offenbach/kraetzefaelle-offenbacher-schulen-10653644.html

 

Neuköllner Schulleiterin

Fünf erste Klassen, nur ein Kind spricht zu Hause deutsch

https://www.bz-berlin.de/berlin/neukoelln/wir-sind-arabisiert-muttersprache-deutsch-fehlanzeige

 

(Und die Bürokraten meinen, mit ein bisschen Pädagogik und Sprachförderung das noch in den Griff bekommen zu können...)

B.Z.-Bericht über „arabisierte“ Klassen

Integrationsbeauftragte nennt Bericht der Schulleiterin einen „Hilferuf“

https://www.bz-berlin.de/deutschland/integrationsbeauftragte-nennt-bericht-der-schulleiterin-einen-hilferuf

 

(Zu Medienhelden mit Migratonshintergrund)

Sonntagsheld (82) – Can’t touch this

https://sezession.de/59799/sonntagsheld-82-cant-touch-this

 

Günstige Mieten und Arbeitslosigkeit

Wie sich kriminelle Clans in NRW ausbreiten

http://www.general-anzeiger-bonn.de/news/politik/deutschland/Wie-sich-kriminelle-Clans-in-NRW-ausbreiten-article3981085.html

 

Kriminelle Familien: Polizei beobachtet 50 Clans in NRW

https://rp-online.de/nrw/panorama/clans-in-nrw-polizei-beobachtet-50-kriminelle-familien_aid-34490381

 

Freiburg und die Dimension sexueller Gewalt

Wehrlose Beute

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/wehrlose-...

 

Grabscher, Exhibitionisten, Vergewaltiger: Sextäter schlagen wieder zu

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grabsch...

 

Schweden

Grab der ermordeten Ebba (11) schon über 30 Mal von Flüchtlingen geschändet

http://unser-mitteleuropa.com/2018/11/06/grab-der-ermorde...

 

Vandalismus

Reinbek: 540.000 Euro für demolierte Wohnungen

https://www.abendblatt.de/region/stormarn/article21569165...

 

Reinbek

Renovierungskosten etwa 540.000 Euro

»Flüchtlinge« zerlegen bereitgestellte Wohnungen

https://www.freiewelt.net/nachricht/fluechtlinge-zerlegen...

 

Chemnitz: Syrischer Asylbewerber soll behinderte Frau vergewaltigt haben

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/chemnitz-syrischer-asylbewerber-soll-behinderte-frau-vergewaltigt-haben/

 

(Tochter ist Flüchtlingshelferin...)

Mecklenburg-Vorpommern

Caffier warnt nach Rentner-Mord vor Instrumentalisierung der Tat

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/caffier-warnt-nach-rentner-mord-vor-instrumentalisierung-der-tat/

http://www.pi-news.net/2018/11/wittenburg-geduldeter-afghane-schneidet-rentner-die-kehle-durch/

 

Sie wurde massiv bedroht

Mädchen (15) von sechs Männern in Münchner Wohnungen vergewaltigt: Martyrium dauerte vier Tage lang

https://www.tz.de/muenchen/stadt/muenchen-ort29098/muenchen-maedchen-von-sechs-maennern-missbraucht-verdacht-erhaertet-sich-10411636.html

 

Königs Wusterhausen

Afghanen sollen 15jährige vergewaltigt haben

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/afghanen-sollen-15jaehrige-vergewaltigt-haben/

 

Klartext-Richter mit Hang zum Prinzip Hoffnung

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/klartext-richter-mit-hang-zum-prinzip-hoffnung/

 

Donauwörth

Streit um Brötchen: Asylbewerber randalieren in Unterkunft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/streit-um-broetchen-asylbewerber-randalieren-in-unterkunft/

 

(Hintergründe "unklar"...)

Berlin 100 Personen prügeln sich bei Massenschlägerei in U-Bahn-Station

In Berlin ist es in der Nacht zu Samstag zu einer heftigen Auseinandersetzung zwischen fast 100 Beteiligten gekommen. Die Polizei rätselt über die Hintergründe.

http://www.kn-online.de/Nachrichten/Panorama/100-Personen-pruegeln-sich-Massenschlaegerei-U-Bahn-Station

 

zldez18-5.Jpeg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

(Das nächste Berliner Bau-Desaster)

Wasser dringt ein

Diesem Bundestagsneubau droht der Abriss

https://www.welt.de/politik/deutschland/article183650856/...

 

Bauten des Bundes Fast alle Projekte laufen aus dem Ruder

https://www.tagesspiegel.de/politik/bauten-des-bundes-fast-alle-projekte-laufen-aus-dem-ruder/22986458.html

 

Damanhur - Tempel der Menschheit

http://www.damanhur.org/de/kunst-und-kreativitat/tempel-der-menschheit

http://www.damanhur.org/de/was-ist-damanhur

 

Potsdam

Wiederaufbau Garnisonkirche

Thesen-Anschlag mit Turm-Kritik

http://www.maz-online.de/Lokales/Potsdam/Thesen-Anschlag-...

 

(Gesprengte Garnisonkirche auch in Hannover)

Ausstellung erinnert an Garnisonkirche

http://www.haz.de/Hannover/Aus-den-Stadtteilen/Nord/Ausstellung-erinnert-an-Garnisonkirche

 

Amberg

„Es gibt zu viele Kirchen für zu wenige Gläubige“

https://www.sueddeutsche.de/bayern/verfall-katholische-ki...

 

Hessen

Evangelische Kirche: mehr Steuern trotz Mitgliederverlust

https://www.welt.de/regionales/hessen/article184374032/Evangelische-Kirche-mehr-Steuern-trotz-Mitgliederverlust.html

 

Investorenfeindliche Stimmung

Google-Rückzug läutet Ende des Berlin-Booms ein

https://www.welt.de/wirtschaft/article182942374/Google-Rueckzug-Berlin-als-Standort-fuer-Start-ups-weniger-attraktiv.html

 

Mittelfreigabe durch den Bundestag

"House of One" erhält zehn Millionen Euro vom Bund

https://www.rbb24.de/politik/beitrag/2018/11/berlin-bund-house-of-one-synagoge-kirche-moschee-zehn-millionen-euro-vom-bund.html

 

Reichenberger Straße in Berlin-Kreuzberg

Google ist weg, Gentrifizierung geht weiter

https://www.tagesspiegel.de/berlin/reichenberger-strasse-in-berlin-kreuzberg-google-ist-weg-gentrifizierung-geht-weiter/23649746.html

 

(Deutsche Medien-Unternehmer und -Milliardäre)

Spieglein, Spieglein an der Wand … Friede ist trotzdem die Reichste im Medien-Land!

http://www.pi-news.net/2018/12/spieglein-spieglein-an-der-wand-friede-ist-trotzdem-die-reichste-im-medien-land/

 

(Pro Einwanderungs-Propaganda im öffentlich-rechtlichen Fernsehen)

Die Tagesthemen im Dienst des Bundespresseamtes

https://www.achgut.com/artikel/die_tagesthemen_im_dienst_des_bundespresseamtes

 

Peinliche Unterlassungserklärung wegen frei erfundener Bordellbesuche

Spiegel knickt vor AfD-Fraktion ein

http://www.pi-news.net/2018/11/spiegel-knickt-vor-afd-fra...

 

Gesetz gegen Fake News

Die verkappte Zensur

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-verkappte-zensur/

 

"Lindenstraße"-Erfinder Geißendörfer kann Absetzung nicht verstehen

Den Erfinder der "Lindenstraße" hat die Absetzung der Serie ebenso kalt erwischt wie die Fans des Dauerbrenners. Nun hat sich Hans W. Geißendörfer per Twitter zu der Entscheidung geäußert.

http://www.spiegel.de/kultur/tv/lindenstrasse-erfinder-hans-w-geissendoerfer-kann-absetzung-nicht-verstehen-a-1238886.html

 

„Lindenstraße“

Ende einer Staats-Seifenoper

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ende-einer-staats-seifenoper/

 

Kinder in gleichgeschlechtlichen Partnerschaften

Erklärbär versus Empörung

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/erklaerbaer-versus-empoerung/

 

Politische Korrektheit

Victoria Secret entschuldigt sich für Anti-Transgender-Äußerung

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/victoria-secret-entschuldigt-sich-fuer-anti-transgender-aeusserung/

 

Debatte in der Landeshauptstadt: Sexismus-Vorwurf - Plakate für Düsseldorfer Leichtathletik-Meeting sollen verschwinden

https://rp-online.de/nrw/staedte/duesseldorf/duesseldorf-sexismus-debatte-um-plakate-fuer-duesseldorfer-leichtathletik-meeting_aid-34747087

 

Wirbel um Hallenweltmeisterin

Werbeplakat sorgt für Sexismus-Debatte

https://www.rga.de/rhein-wupper/sexismus-debatte-werbeplakat-10762867.html

 

Feminismus

Schauspielerin Pamela Anderson kritisiert die #metoo-Bewegung

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/schauspielerin-pamel... https://www.vip.de/cms/pamela-anderson-feminismus-kann-zu...

 

„Genialer Mechanismus“

Historiker Münkler lobt EU als gelungene Antwort auf die Weltkriege

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/histori...

 

Götz Aly erhält Geschwister-Scholl-Preis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/goetz-aly-erhaelt-geschwister-scholl-preis/

 

Gerechtigkeit für Hubertus Knabe

https://www.gerechtigkeitfuerhubertusknabe.de/

 

Nach Bekehrung zum Islam

Sängerin O’Connor: Weiße sind ekelerregend

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/saengerin-oconnor-we...

 

(Es gibt ja noch Edeka, Aldi und Co.)

Rewe-Aktion

500 Gramm Vielfalt und Toleranz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/500-gramm...

 

Weniger bei REWE kaufen

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/11/27/weniger-bei-rewe-kaufen/

 

(Grusel, Grusel, Skandal...)

Mitglieder der Junge Union singen Wehrmachtslied

https://www.gmx.net/magazine/politik/mitglieder-junge-union-wehrmachtslied-33290686

 

(Grusel, Grusel...)

Digitalisierter Hass

Nazi-Sticker bei WhatsApp sorgen für Skandal!

Seit mehreren Wochen können WhatsApp-User eigene Sticker erstellen und nutzen. Eigentlich eine tolle Idee. Jetzt aber der Schock: Neonazis nutzen diese Funktion, um antisemitische Symbole zu verbreiten.

https://www.op-online.de/leben/digital/video-digitale-hakenkreuze-per-whatsapp-zr-10621772.html

 

China und Dolce & Gabbana

Ein Rassismusskandal zeigt, wie die Modewelt heute funktioniert

https://www.welt.de/icon/mode/article184467244/China-und-Dolce-Gabbana-Ein-Rassismusskandal-zeigt-wie-die-Modewelt-heute-funktioniert.html

 

(Zitat: "Die Leere ist Symbol", sagt Direktor Leopold. "Sie erinnert uns daran, dass Anne nicht mehr da ist...")

Annes Botschaft ist laut im stillen Hinterhaus

Das Amsterdamer Haus an der Prinsengracht ist weltberühmt. Dort schrieb das jüdische Mädchen Anne Frank im Versteck vor den Nazis ihr Tagebuch. Wie erzählt man Annes Geschichte heute?

https://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/boulevard_nt/article184306308/Annes-Botschaft-ist-laut-im-stillen-Hinterhaus.html

 

(Neuer Totalitarismus)

Moralistische Selbstverzauberung

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59874/moralistische-selbstverzauberung

 

Peter Sloterdijks „Neue Zeilen und Tage, Notizen 2011-2013“

In Björn Höckes Gesprächsband Nie zweimal in denselben Fluß findet sich eine Äußerung , aus der seine Gegner einen Skandal konstruieren wollten...

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59919/peter-sloterdijks-neue-zeilen-und-tage-notizen-2011-2013

 

Film über Debattenkultur

Das Paradogma der politischen Korrektheit

von Victoria van Delft

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/das-paradogma-der-politischen-korrektheit/

 

Ja, es gibt nationale Kulturen. Der echte Kosmopolit leugnet sie nicht, sondern weiss sie zu schätzen

Das Nationale zeigt sich nicht in verkündeten Leitkulturen, sondern im Alltag der Bürger. Wie gross die Unterschiede selbst zwischen zwei benachbarten Diktaturen sein können, habe ich in den 1960er Jahren in Portugal gelernt.

https://www.nzz.ch/feuilleton/nationale-kulturen-gibt-es-der-kosmopolit-weiss-und-schaetzt-dies-ld.1440204

 

Neue Technologie

Britische Angestellte sollen Mikrochips implantiert bekommen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/britische-angestellte-sollen-mikrochips-implantiert-bekommen/

 

Digitaler Konsum und Konsensmeinung

https://sezession.de/59890/digitaler-konsum-und-konsensmeinung

 

(Stichwort: Zunehmende Gewalt gegen Rettungskräfte)

Wiesbaden

Unbekannte lösen Radmuttern von parkendem Rettungswagen

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/wiesbaden-unbekannte-loesen-radmuttern-von-parkendem-rettungswagen-a-1240470.html

 

Experiment in China

Angeblich genmanipulierte Zwillinge geboren

Ein chinesischer Forscher behauptet, zwei kürzlich geborene Mädchen während der Embryonalentwicklung genetisch verändert zu haben. Die internationale Forschergemeinde ist entsetzt.

http://www.spiegel.de/gesundheit/diagnose/china-angeblich-genmanipulierte-zwillinge-geboren-a-1240404.html

 

(Dekadenter Nervenkitzel?)

Pub-Besuch mit besonderem Kick Diese Bar lockt mit Gefängniswärtern und Zellen

https://www.kleinezeitung.at/international/5532325/PubBesuch-mit-besonderem-Kick_Diese-Bar-lockt-mit

 

Wal strandet mit sechs Kilogramm Plastik im Bauch

In Indonesien ist ein Pottwal mit kiloweise Plastik im Magen gestrandet. Das Tier hatte Holz, Sandalen und Plastikflaschen in Bauch.

https://www.morgenpost.de/vermischtes/article215837777/Wal-strandet-mit-sechs-Kilogramm-Plastik-im-Bauch.html

 

Polens Ambitionen und Polens Weg zum Krieg 1939

Dr. Stefan Scheil

https://www.youtube.com/watch?v=mb4WrtVCBgs

 

Michael Köhlmeier: Bruder und Schwester Lenobel

https://sezession.de/59851/michael-koehlmeier-bruder-und-schwester-lenobel

 

mardi, 18 décembre 2018

Le Royaume-Uni et le dernier Empire - Sur la souveraineté, l'intérêt nation et l'ordre libéral des nations

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Le Royaume-Uni et le dernier Empire
 
Sur la souveraineté, l'intérêt nation et l'ordre libéral des nations
 
par Irnerio Seminatore
Le Royaume Uni et le dernier Empire 

Le 25 Novembre 2018, après 18 mois d'âpres négociations, un projet d'accord a été signé par les Chefs d’États et de Gouvernement des 27 Pays-membres de l'Union Européenne et par la Première Ministre du Royaume-Uni, M.me Theresa May, pour mettre fin à la membership de la Grande Bretagne aux institutions européennes, après 45 ans d'adhésion(1973).

S'ensuivit une courte allocution, puis le retour amer de la Première Ministre à Londres, afin de  soumettre le texte (de 585 pages) et une déclaration politique d'accompagnement (de 26 pages), au débat et à la ratification parlementaires de Westminster.

La journée, historique et peu jubilatoire, a marqué un échec du projet européen et un tournant grave de son évolution, que certains (Macron) préconisent de "refondation".

En effet, les dangers internes du consensus de masse, exprimés par référendum et libérés des freins et des contrepoids traditionnels, ont pris le poids sur la définition de l'avenir.

Voulu par un choix populaire, ce retour à l'exercice intégrale de la "souveraineté nationale" de la part de la deuxième puissance économique du continent s'est fait dans l'amertume et dans l'incertitude.

Trois arguments ont pesés sur le vote populaire: l'immigration, la zone euro et le fossé culturel et politique entre l'Est et l'Ouest.

Confronté à un compromis insatisfaisant et au dilemme de se soumettre ou de sortir sans accord (no deal), certains ministres du gouvernement de Theresa May ont réconforté le débat,en indiquant au pays, comme objectif ambitieux, un nouveau destin planétaire, le seul à la hauteur de son passé.

Enfin, l'U.E et la Grande Bretagne sont revenues, chacune, à leurs traditions et pratiques. Les continentaux à l'utopie bureaucratique des institutions européennes avec, en corrélat, l'opposition pré-moderne du "peuple" et des"élites" (France) et le Royaume-Uni à ses fondamentaux, de liberté et de démocratie politiques, avec, en corrélat, le droit de dissidence, de sécession et de résistance à la contrainte  normative de l'Union.

Contre ce tyran (l'empire oppressif de l'U.E) on a pu invoquer ainsi le droit moyenâgeux de sédition et de mort, le tyrannicide.

La volonté de quitter l'hydre européenne  a été la première exigence à satisfaire, en parfaite conformité avec le référendum et avec les demandes des "brexiters" (les tories) de mener une politique d'austérité et, des remainers, de souhaiter une plus grande présence de l’État dans la vie économique.

Le vote en faveur du Brexit a représenté pour tous, continentaux et britanniques, une victoire du populisme, du nationalisme et du souverainisme, comme "longue usurpation du pouvoir", ou, en d'autres termes, comme fondement d'une légitimité ancienne.

Face au dernier empire (l'U.E) et à l'extrémisme normatif de la "raison", tous les avatars de l'anti-souverainisme n'ont pu éviter une crise de confiance envers les institutions et contre les "élites globalistes" de la mondialisation.

En France et en Italie, l'impuissance de l'ordo-libéralisme et des traités de l'U.E, à proposer une offre politique par le biais d'un dépassement des partis politiques,de la représentation bi-partisane (justifiant l'appel "ni droite, ni gauche"), et de l'usure des corps intermédiaires , a mis en lumière, grâce au référendum britannique, le clivage qui existe désormais entre deux visions de la société, nationale et international, à l'ère d'internet.

Il a poussé à une radicalisation des termes de l'accord, arraché par Theresa May, qui a dramatisé à l'excès le choix final, "Ou moi,ou le chaos (identifié à un "no deal", ou à une négation de l'intérêt national).

Le Royaume Uni, l'intérêt national et la "Balance of Power"

En effet et par le passé, c'est au nom de "l'intérêt national" que le Royaume Uni a toujours défini ses choix, en politique interne, prônant pour l'unité du royaume et en politique européenne et mondiale, penchant  pour l'adoption  du vieux principe de "divide et impera!"

A titre d'impact psychologique, la crise de la Grande Bretagne avec l'Union européenne, a été comparée, par les médias et par une partie de la classe gouvernementale britannique à la "crise de Suez" de 1956, qui tourna politiquement au fiasco, malgré la victoire militaire.

Cette comparaison a rappelé à l'opinion la première prise de conscience, encore circonscrite, du déclin de l'Empire.

Son déclassement géopolitique et historique confina depuis et pour l'essentiel, les deux puissances coloniales de l'époque, la France et la Grande Bretagne, à peser sur le seul continent européen.

La "limite", qu'imposait désormais au Royaume -Uni  la "surextention impériale"(P. Kennedy), n'était rien d'autre que l'adaptation de l'intérêt national à la politique de "l'équilibre de puissance" de David Hume, comportant  une surveillance permanente sur les intentions et les manœuvres des acteurs continentaux concurrents, afin que "ne soit pas tenue en une seule main une force supérieure à toutes les autres coalisées"!

Une image efficace pour définir l'opposition résolue de l'Angleterre aux ambitions continentales et montantes de toute puissance hégémonique, dont témoignèrent la première et la deuxième guerre mondiales.

Cependant, la conscience du déclin de l'Empire fut ressentie pour la première fois et de manière plus aiguë par Churchill, vis à vis de l'Amérique et de l'Union Soviétique, à la "Conférence de Téhéran, des trois Grands, Roosevelt, Staline et Churchill", en 1943, organisée pour définir la coordination militaire et politique de la dernière phase du conflit, par l'ouverture d'un deuxième front et le débarquement en Normandie, ainsi que pour redessiner la carte de la Pologne et de l'Allemagne dans l'organisation de l'ordre mondial et dans la recherche de la sécurité collective sur le théâtre européen.

Rien de comparable avec l'amertume de Theresa May, de retour à Westminster, après la conférence extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement des Pays-membres de l'Union. Ni l'enjeu, ni la taille des protagonistes semble justifier une telle comparaison.

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Perspectives et équilibres planétaires

Toutefois, sur la toile de fond de l'histoire européenne la réappropriation du passé acquière désormais une valeur symbolique différente pour les diverses classes d'acteurs et mobilise différemment les deux camps, face à l'avenir et aux projets de"reforme" des institutions qui avaient été jusqu'ici communes.

Si les deux impératifs de l'intérêt national et de l'équilibre de puissance ont été les deux fils conducteurs du Royaume Uni depuis le traité de Utrecht (en 1713, reconfirmé par le Congrès de Vienne en 1805), se résumant à l'unité des îles britanniques autour de la couronne et à la division des joueurs sur le continent, rien de tel pour les 27 pays membres, irréductibles à un principe d'action commun.

Vers quelle direction tournera-t-il le vent de l'histoire du XXIème siècle et qui en saisira la force et les opportunités?

Il semble désormais acquis que l'entrée de la Grande Bretagne dans la Communauté européenne en 1973 n'a été rien d'autre que l'adaptation du principe directeur de la politique britannique traditionnelle, visant à empêcher de l'intérieur toute transformation de l'Union en puissance politique susceptible de devenir une menace et à privilégier l'élargissement, au détriment de l'approfondissement institutionnel, lors de la demande d'adhésion des pays de l'Est, en faisant accepter son pouvoir de regard et de veto, qui lui permirent de bloquer toute avancée significative du bloc concurrent et de rester libre d'agir, sans les contraintes économiques de la zone euro.

Or, l'identification claire de son intérêt de sécurité et de sa survie et l' insertion de cet intérêt vital dans les nouveaux équilibres planétaires, portera-t-elle la Grande-Bretagne à oublier son encrage insulaire entre l'Europe et l'Amérique?

Par ailleurs le Royaume-Uni vise-t-il désormais l'Océan Pacifique et l'Océan Indien, dont le contrôle représente l'enjeu majeur du XXIème siècle, comme nouveau centre de gravité du monde, où pulsera le cœur du capitalisme universel de la finance et de la grande manufacture.

A-t-il oublié que l'enjeu d'une accession à cette zone pivot est un défi et un pari disputés, impliquant simultanément le visage bifront de la paix et de la guerre, au marges extérieures d'une Asie, multiple et conflictuelle?

En est-il de même des préoccupations et des clés de lecture du système international de la part de l'Union Européenne?

Grande Bretagne, France et Allemagne face au renouveau diplomatique de l'Europe

Dans la foulée d'un renouveau diplomatique, consécutif au Brexit, concernant les relations de puissance à l'échelle mondiale et  face à une France qui demande à l'Allemagne de surmonter ses tabous économiques pour faire avancer l'Union, le Ministre des Finances et Vice-Chancelier allemand Olaf Scholz (SPD), a invité la France à consentir de transformer son siège au Conseil de Sécurité  des Nations Unies, pour permettre à l'Europe de parler d'une seule voix.

En effet le "droit de veto" au sein du Conseil de Sécurité, consent aux membres permanents de disposer d'un instrument diplomatique, permettant de traiter d'égal à égal avec les Grands de la planète.

Ainsi le retour au premier plan de la scène internationale et le risque de démantèlement de l'Union Européenne dans la lutte ouverte entre les différents principes de légitimité, visant à débarrasser le débat des vieux carcans idéologiques, impose une polarisation des idées et des positions, soit en ce qui concerne  la rétrospective historique que pour la définition de l'avenir.

Quant aux pronostics d'avenir sur la réussite du Brexit ou  sur son éventuel rejet par la Chambre des Communes, deux analystes du divorce anglo-unioniste, Kevin  O' Rourke et Marc Roche, ont formulé deux idées opposées.

Selon le premier, après le rejet quasi certain de l'accord convenu entre les négociateurs des deux parties, s'ouvrirait une crise politique majeure au Royaume Uni.  Un vrai purgatoire pour M.me Theresa May, prise dans un conflit sans fin, opposant une coalition de contraires (composée de brexiters et de remainers), pour qui l'échec du Leadership, ferait du Royaume Uni, "un pays hors d'Europe, mais encore dirigé par l'Europe et tenu de respecter des règles, qu'il n'aurait pas écrites" (Financial Times).

D'après le deuxième, non seulement Westminter votera l'accord, mais la ferveur de cette option sera telle que le Royaume Uni, deviendra plus dur, plus inégalitaire, mais beaucoup fort économiquement, de telle sorte qu'un nouveaux  destin planétaire s'ouvrira au Royaume, délibérément projeté vers le contrôle de l'Océan Indien et du Pacifique, pivots maritimes de l'Asie.

Un "Partenariat ambitieux"entre le Royaume Uni et l'U.E?

Face à une Union Européenne, à qui a fait défaut une capacité de conception et d'action géopolitique et stratégique globales et une impuissance singulière en matière monétaire, de politique étrangère et de sécurité, mais aussi de frontières et d'immigration, et encore de R&D, de technologies avancées et d'environnement, l'attractivité de jadis s'est commuée en une délégitimation, en une prise de distance et en diffractions internes multiples, qui rendent douteuses ses propositions de "partenariat ambitieux après le Brexit"(Michel Barnier/ Le Figaro du 2 août 2018).

En effet M.Barnier, se penchant sur les modalités de retrait du Royaume Uni, membre du G7 et du Conseil de sécurité des Nations Unies, après avoir passé en revue les points litigieux et les résultats positifs de la difficile négociation, précise que les fondations économiques sur lesquelles s'est construite l'U.E, ne peuvent être affaiblies.

Puis et en conclusion, il met en exergue l'essentiel de la dispute, son caractère politique, axé sur le concept de souveraineté et il précise "le Royaume Uni souhaite reprendre la souveraineté et le contrôle de sa propre législation...mais il ne peut pas demander à l'U.E de perdre le contrôle de ses frontières et de ses lois."

S'opposent, dans ce passage et dans les aspects sous-jacents de ces formulations, deux interprétations du concept de souveraineté et de sa "summa potestas".

Du côté britannique, une conception unitaire  et cohérente du pouvoir et de la légitimité, ancienne et absolue en son principe, en son étendue et en sa liberté de manifestations historiques, qui s'exprime sous forme de "balance".

Du côté de l'Union une définition relative et partagée du pouvoir souverain, inessentielle du point de vue historique, artificielle du point de vue institutionnel et circonstancielle du point de vue décisionnel, sécuritaire et stratégique.

Or, quelles histoires sont en train d'écrire aujourd'hui, ces deux acteurs de la vie contemporaine, le Royaume Uni et l'Union Européenne?

Une histoire de capitulation et de vassalisation du Royaume Uni à l'entreprise déclinante du projet européen, ou, en revanche, une nouvelle histoire de la liberté des peuples et du retour des nations?

Assistons nous, dans une période de turbulences internationales aiguës, à une recrudescence de revendications ingérables et, simultanément, à un appel à la souveraineté incontestée?

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Jo Johnson et Mike Pompeo

La souveraineté, le multilatéralisme et l'ordre libéral des États-Nations

A l'échelle européenne, la fronde de Jo Johnson, ex secrétaire d’État pro-européen aux transports, menée contre l'accord obtenu par Mme May lors des longues négociations avec l'U.E, porte sur la limitation de la souveraineté britannique, non compensée par la liberté promise, de mener une politique commerciale autonome.

Il prône ainsi pour un nouveau référendum, en donnant au peuple le dernier mot.

A l'échelle mondiale, le secrétaire d’État, MIke Pompeo, a décrété au même moment,  à Bruxelles, au German Marshall Fund, la fin du multilatéralisme, au nom de la priorité de la souveraineté américaine sur la logique du système international.

Après avoir rappelé que le vieux système de la coopération internationale ne fonctionne plus et qu'il profite à des acteurs de l'ombre (la Chine), lui permettant d'avancer ses pions, au sein des institutions supra-nationales ou de creuser un clivage entre les intérêts d'une bureaucratie non élue et leurs peuples et pays (U.E), il a rappelé que les intérêts  de l'Europe et des États Unis précèdent ceux des institutions supra-nationales (ONU, UE, FMI, BM, OMC etc), puisque seuls les États-Nations peuvent garantir les libertés démocratiques et ont pour assise le peuple libre.

En effet, seuls les États-Nations sont l'expression de la souveraineté, à l'instar des organisations multilatérales, porteuses de compétences dépourvues de contraintes et de sanctions.

Le multilatéralisme, défendu par les européens, n'est pas seulement une méthode, ou mieux, un choix de régime politique (démocratie ou autocratie), mais une question de stratégie et d'intérêt à long terme, bref de polarisation des forces et des cultures.

L'effacement des vieilles administrations américaines (Obama, Clinton, etc), et l'alignement de certains gouvernements européens (A.Merkel, F.Hollande/ E.Macron, Gentiloni, etc..), ont conduit l'Occident à la paralysie ou à l'impuissance. Or, conclut-t-il les États-Unis, qui revendiquent un rôle central dans le nouvel ordre libéral, mènent le monde vers le recouvrement des souverainetés nationales, comme le font les britanniques avec le Brexit.

Un monde libre est un monde d’États-Nations et ne peut être un univers de bureaucraties supra-nationales.

Ce nouvel ordre libéral ne peut jaillir que d'une profonde reforme des esprits et des institutions et ne peut aspirer à la stabilité que par l'affirmation d'un principe de cohérence, fondé sur le soubassement de trois notions, le Leadership, pourvu du sentiment instinctif de l'histoire, la capacité de décision et d'action et l'ordre contraignant du monde, bannissant l'inaction, les compromis sans fin et les déclarations illusoires.

Il ne s'agit pas de rééquilibrer mais de refonder!

Pas d'inclure l'ennemi ou la menace, mais de les combattre!

Lorsque la liberté et la démocratie se dissocient et la foi dans la raison disparaît ou s'affaiblit, la "guerre civile"mondiale est proche!

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La souveraineté et le "Pacte mondial pour les migrations"

Les bases normatives d'un droit futur aux migrations élaborées par les Nations Unies dans un "Pacte mondial", signé à Marrakech les 11 décembre 2018, vident les souverainetés nationales de leur substance et prétendent apporter une réponse globale à un phénomène d'ordre planétaire.

Elles poursuivent le long chemin de la proclamation des droits de l'homme et du citoyen, débuté avec les révolutions américaine et française et poursuivi après la IIème G.M, sans enfreindre la tutelle juridictionnelle des États.

L'humanité multiculturelle qui se dessine à Marrakech est destinée, dans sa rhétorique, à mettre fin à toutes les discriminations accumulées au fil des siècles.

Les États y sont réduits à des outils de gestion des flux forcés de populations, dénaturant leur fonction essentielle, mais circonscrite dans l'espace terrestre, de protection et de sécurité.

Il en découle que la marche vers le communautarisme, par l'acceptation de la part des États signataires, de la diversité, ethnique et religieuse, n'est rien d'autre que la rupture de toute cohésion et de toute solidarité nationale et, de ce fait, la dissolution des États-Nations, nés de l'idée de "raison", de liberté et d'ordre.

Par ailleurs la recommandation du "Pacte", adressée aux États de "priver de subventions...tous les médias qui promeuvent des formes de discriminations à l'égard des migrants", est un encouragement totalitaire pour tous les dictateurs de la planète, réels ou virtuels, à censurer la presse et à instaurer la"pensée unique".

En perspective la signature d'un tel "Pacte", marque l'alliance des gauches tiers-mondistes et des lobbies post-colonialistes  de la répentence et cache le coût annuel des migrants qui est évalué pour la seule France, à 12,2 milliards d'euros, sans coûts annexes.

Cette signature, au sein de l'Union européenne, n'est que le prélude à d'autres Bréxit et à d'autres litiges entre États Membres, concernant le fardeau des flux migratoires et ne peut être interprétée que comme un recul du concept de souveraineté, d’intérêt national et de frontières, bref comme un recul du cadre juridique au sein duquel la progression des droits s'accompagnait jadis,de la progression des mœurs et des sociétés.

Or, ce cadre a été celui de la civilisation occidentale moderne!

Par ailleurs, du point de vue idéologique, ce pacte, s'il consacre comme acteur culturel naissant la société civile trans-nationale, constitue néanmoins un  danger  de submersion démographique pour les sociétés européennes  et pour leur rempart identitaire, la chrétienneté.

En subordre, et dans le concret du phénomène migratoire, il demeure difficile dans le marasme des arrivées de masse, d'opérer un tri de légalité, entre émigrants économiques et émigrants politiques et d'ignorer ,dans l'accueil, le malaise profond des musulmans de vivre dans des "sociétés ouvertes", sauf à oublier, dans un univers de conflits, le rôle de la "ruse" historique  du "cheval de Troie".

La souveraineté et la géopolitique globale

Or, si "la souveraineté" est la "summa potestas" ou  l'auctoritas, superiorem non recognoscens", qui décide du cas d'exception, le Brexit est né d'un conflit entre deux principes de souveraineté et de légitimité ,millénaire pour l'empire britannique et circonstanciel pour l'empire des normes. 

En son pur concept, la souveraineté reste le nœud incontournable du maintien ou de la  déconstruction de tout ordre social, interne ou international et  permet  d'inscrire un pouvoir  dans la  géopolitique des grandes espaces, constitués, au XXIème siècle, par le Pacifique et l'Océan indien, comme pivots maritimes de l'Eurasie.

Dans le contexte d'aujourd'hui,le retrait américain du pacte de libre-échange trans-pacifique rend aléatoires les garanties de sécurité de l'immense zone maritime jadis recouverte par l'empire britannique, l'Australie et la Nouvelle Zélande, mais aussi la Malaisie et l'Indochine, où l'exacerbation de l'affrontement, pour l'heure commercial, entre la Chine et les États-Unis, conduit à la constitution d'un front commun entre le Japon et la Chine.

Ainsi, il est à parier que l'après Brexit sera marqué, moins par l'accroissement de la rivalité entre le Royaume Uni et l'Union Européenne, que par la recherche d'un nouveau destin, planétaire et multipolaire, pour les deux ensembles

De la vieille architecture euro-continentale de la sécurité, le Royaume-Uni héritera l'objectif historique d'une opposition permanente à la Russie et à toute organisation eurasienne à caractère militaire, dans le but d’empêcher un rapprochement euro-russe et, encore davantage germano-russe, qui en ferait un ensemble dominant et menaçant.

Au delà de l'espace européen, il partagera avec les États-Unis ou l'Inde, l'objectif d'une compétition sans merci, dans les domaines clés de l'espace, des big-data,de la  cyber-war et de l'intelligence artificielle. La réappropriation de la souveraineté et d'un réalisme retrouvé lui permettront  une alliance sans états d'âme avec des États autoritaires, à capitalisme publique, débarrassée du chantage encombrante du modèle démocratique et des droits de l'homme.

A l'image de son passé, il pourra actualiser à l'échelle du monde,  les principes unifiants de la cohérence stratégique, qui ont fait grande à toute époque la notion d'empire.

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La souveraineté européenne et son impasse stratégique

Le dossier nucléaire et celui des deux traités INF (interdiction des armes nucléaires à portée intermédiaire - de 500 à  5500 km, de 1987, susceptible de péremption), et START (sur le plafonnement des missiles nucléaires intercontinentaux ou sol-sol), constituent les domaines, sur lequel l'Europe montre la plus grande atonie et manque de suggestions et d'idées.

Sauver l'INF et prévoir le renouvellement de START, implique, pour les Européens, de favoriser le dialogue stratégique entre les États-Unis et la Russie et proposer l'inclusion de la Chine dans ces pourparlers et dans leurs issues, dans le but de la contraindre aux mêmes règles.

L'espace diplomatique pour de telles propositions existe, mais l'Europe, pourtant déclassée de rang et menacée en sa force vive par des systèmes d'armes placés (Pologne) ou pointés contre elle (Volgograd), n'y exprime ni des projets ni des avis.

L'Europe voudra-t-elle rester une Europe des normes et des règles budgétaires, plutôt qu'une Europe de la sécurité ou une Europe identitaire et de civilisation?

Pour l'heure elle semble préférer les disciplines de l'euthanasie et l'abandon à l'irréparable destin du "Fatum", soudé autour du nœud menaçant d'"Islam-migrations-terrorisme-démographie", plutôt que secouer la paresse intellectuelle de ses élites et s'éveiller politiquement.

La souveraineté et l'ordre libéral du monde

Le Brexit, comme beaucoup d'autres moments des relations euro-britanniques a été une victime du consensus de masse des démocraties et des tentations des classes dirigeantes, divisées, de satisfaire simultanément aux revendications populaires et aux objectifs à long terme de leurs pays.

C'est pourquoi il apparaît si difficile à Mme May de définir un nouveau rapport entre les retournements presque quotidiens des députés de Westminster et les arrangements obtenus avec les négociateurs des trois institutions de l'Union européenne.

En effet le défi est de taille et concerne l'art de gouverner, bref la capacité de conjuguer les impératifs immédiats des passions populaires et les objectifs à long terme de l'avenir.

Il ne s'agit pas d'agir pour toute l'humanité, mais  de se frayer un chemin dans la voie ardue de la complexité, autrement dit d'accorder les objectifs émotionnels de la nouvelle diplomatie avec les calculs à long termes de la diplomatie du passé.

Un difficile équilibre, consistant à ne pas se plier à la loi du nombre du consensus de masse, sans que l'ordre transcendant d'une mission publique puisse prévaloir sur la liberté et celle-ci se plier aux humeurs variables des foules, négligeant la définition de la perspective et celle de la grande stratégie.

Ainsi le Brexit marque la fin du sentiment d'appartenir à une même communauté humaine de peuples et de nations, distincte de toutes les autres, la communauté européenne, qui avait réussi à modérer par la raison et à atténuer par le calcul et par l'équilibre des forces, les rivalités de position et de principe entre ambitions concurrentes.

Ce qu'on a appelé le même système de valeurs (ou même parenté spirituelle), n'était rien d'autre que l'adaptation aux temps modernes du vieux système de Westphalie, d'apparente neutralité idéologique ou de non intervention dans les affaires intérieures d' autres pays.

Or ce sentiment, autrefois fortifiant, s'affaiblit ou disparaît, face à la submersion démographique des migrants extra-européens et à la différente perméabilité de leur acceptation dans les pays d’accueil, ce qui prouve la difficulté de traduire des cultures différentes en un système unique de civilisation.

Par ailleurs la différente appréciation de l'ordre mondial, implique une réévaluation de la notion d'équilibre des forces, à l'intérieur des différents régions et dans leurs relations d'interdépendance.

Ceci impose un réexamen philosophique du concept de "limite" dans le rapprochement de ce qui est distinct, au sein d' un système socio-politique régional ou global.

Pour conclure, le Brexit pousse à une reconsidération sur la transcendance de l’État et de la souveraineté étatique, reposant, dans la conception post-moderne du projet européen, sur le soft power, dépourvu de l'expérience millénaire du conflit, de la tragédie et de la volonté de puissance.

Ou, pour le rappeler avec David Hume, dénoué du principe-clé de l'art britannique de gouverner, le principe de "l'équilibre des forces" qui, au dessous de apparences, suppose "l'unité équilibrée des contraires" (Héraclyte).
 
Bruxelles le 12 décembre 2018
 
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samedi, 15 décembre 2018

«Le Pacte de Marrakech est un appel à la censure des médias politiquement incorrects»

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«Le Pacte de Marrakech est un appel à la censure des médias politiquement incorrects»

par Alexandre del Valle 
Ex: http://www.zejournal.mobi 

Beaucoup d’encre a déjà coulé à propos du fameux Pacte signé à Marrakech ce début de semaine par 148 pays-membres des Nations unies. Ses rédacteurs rappellent que ce texte visant à réguler des migrations plus «sûres» serait «non-contraignant». Mais rien n’empêchera ultérieurement les États signataires et les instances européennes de «judiciariser» des pans entiers dudit Pacte. Le Pacte sous-entend d’ailleurs que les États d’accueil ont le devoir d’octroyer des droits et des aides financières aux migrants «sans discriminations» (réguliers ou illégaux), ce qui revient à supprimer toute différence entre le national et l’étranger, bref, à démanteler moralement les souverainetés pourtant nominalement reconnues par les rédacteurs.

Un appel à la censure

«Encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues»

Objectif 17 du Pacte de Marrakech

Le Pacte de Marrakech incite les médias à combattre et limiter tout discours hostile à l’immigration, sous peine d’être privés de financement public par les gouvernements, eux-mêmes sommés de se soumettre à la doxa diversitaire qui transparaît du début à la fin du texte onusien. C’est ainsi que l’objectif n°17 du Pacte appelle à «éliminer toutes les formes de discrimination et encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues». Il invite ainsi les médias à s’impliquer dans un projet politico-gestionnaire en tant qu’ «acteurs» de la «Migration». Avec eux, «les milieux universitaires», «le secteur privé» ou encore les «institutions nationales de défense des droits de l’homme» (ce qui inclut les ONG qui affrètent des bateaux pro-clandestins comme l’Aquarius), sont tous appelés à combattre les idées qui ne vont pas dans le sens de l’immigrationnisme béat. Cet Objectif n°17 pousse à diaboliser les intellectuels, les journalistes et les politiques qui, dans le cadre du futur débat sur l’immigration annoncé par Emmanuel Macron notamment, afficheraient leur souci de contrôler l’immigration et a fortiori de réduire ou supprimer les aides financières croissantes accordées aux migrants clandestins que le Pacte met sur le plan que les migrants légaux.

Sur Internet aussi

Dans les mesures à mettre en œuvre pour «atteindre cet objectif», les rédacteurs du Pacte entendent «promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet». Intention dont on ne manquera pas de relever l’ironie alors que ces dernières semaines, c’est justement sur le Net qu’a été dénoncé (au départ à partir des États-Unis) ce Pacte migratoire controversé. Cette prise de conscience déplorée par les rédacteurs du Pacte a d’ailleurs déclenché une polémique dans de nombreux pays occidentaux: rétractation de l’Italie et de l’Autriche, refus de la quasi-totalité des pays d’Europe centrale et orientale, «gel» de la signature en Suisse après le référendum sur la primauté du droit national ; crise gouvernementale en Belgique (face au refus de la NVA flamande de signer le Pacte), et prudence habile du Président Macron qui a préféré ne pas s’afficher à Marrakech en y envoyant Jean-Baptiste Lemoyne. Les rédacteurs et soutiens du Pacte migratoire se sont ainsi contentés de fustiger les opposants au texte onusien sans jamais en délivrer le contenu lui-même et en s’abritant sur l’ubuesque affirmation du caractère «non-contraignant». Les rédacteurs de l’accord de Marrakech et leurs soutiens politiques sont d’ailleurs déterminés à «sensibiliser les professionnels des médias aux questions de migration et à la terminologie afférente». On observera que la contradiction flagrante d’un débat prétendument «objectif» sur l’immigration et d’un corps de métier journalistique «sensibilisé» à une terminologie «positive sur la Migration» ne semble pas heurter outre mesure la «sensibilité» rédactionnelle des Nations unies et des lobbies diversitaires qui soutiennent le Pacte.

Des divergences de perception quant à l'immigration seront considérées comme des manquements éthiques.

Ses rédacteurs comptent ainsi faire respecter cette «terminologie» spécifique «en instituant des normes déontologiques pour le journalisme» (et la publicité). Le mot est lâché: en parlant de «déontologie» - au mépris de celle déjà instituée en France et ailleurs - les rédacteurs entendent par conséquent mettre toute divergence de «perception» à l'égard des migrants du côté du manquement éthique et professionnel, ce qui induit la logique de sanctions corrélatives. Si en principe ces sanctions sont le fait d'une commission paritaire, le Pacte appelle officiellement les États à sanctionner les non-immigrationnistes en supprimant les subsides étatiques des médias qui «dévieraient» du message nécessairement positif sur «le Migrant»... une menace qui a d'ailleurs déjà plané sur l'hebdomadaire Valeurs actuelles à la suite d'une couverture choc montrant une femme musulmane voilée. Le petit ajout dans le texte du Pacte: «dans le plein respect de la liberté de la presse» ne trompera d'ailleurs personne, car ce droit repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression, droits soumis à des limites. La Cour européenne des droits de l'homme rend d'ailleurs régulièrement des verdicts dans des affaires où il est question de savoir si l'interférence du gouvernement - prévue par la loi - avec le droit à la liberté d'expression d'un individu est légitime ou non. Or ce que fait le Pacte, tout non-contraignant qu'il soit, c'est bien élargir les conditions de légitimité de cette interférence. La boucle est bouclée.

L'auteur, Alexandre del Valle, géopolitologue, docteur en histoire contemporaine, consultant et essayiste, est professeur de géopolitique et de relations internationales. Il vient de publier La Stratégie de l’intimidation, du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct (éd. L’Artilleur, mars 2018).


- Source : Le Figarovox